Des combats éclatent à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande

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Des soldats thailandais se mettent a couvert lors de combats pres de la frontiere entre la thailande et la birmanie[reuters.com]
(Crédits : Soe Zeya Tun)

(Reuters) - Les combats faisaient rage samedi à la frontière orientale entre la Birmanie et la Thaïlande, forçant près de 1.700 civils à fuir alors que les rebelles font pression pour débusquer les troupes de la junte retranchées depuis des jours sur un pont.

Des témoins du côté thaïlandais et du côté birman de la frontière ont déclaré avoir entendu des explosions et des tirs de mitrailleuses près d'un pont stratégique entre la fin de la journée de vendredi et le début de la journée de samedi.

Les forces de résistance ont fait usage de mitrailleuses et largué 20 bombes depuis des drones contre environ 200 soldats de la junte, qui ont battu en retraite après un assaut coordonné des rebelles, a rapporté la chaîne de télévision thaïlandaise NBT, dans un message publié sur les réseaux sociaux X.

Reuters n'a pas été en mesure de joindre une porte-parole de la junte pour un commentaire.

Le Premier ministre thaïlandais, Srettha Thavisin, a déclaré qu'il surveillait de près les troubles et que son pays était prêt à fournir une aide humanitaire si nécessaire.

Le ministère thaïlandais de la Santé a fait savoir que 1.686 personnes avaient franchi la frontière pour trouver un refuge temporaire dans la ville de Mae Sot samedi, et qu'une personne avait été blessée par des éclats d'obus. Il a précisé que près de la moitié de ces personnes étaient des enfants et des personnes âgées.

Le 11 avril, des rebelles issus de minorités ethniques se sont emparés de la ville commerçante de Myawaddy, du côté birman de la frontière.

DÉFI

L'armée birmane est confrontée à son plus grand défi depuis qu'elle a pris le contrôle de l'ancienne colonie britannique en 1962. Elle fait face à de multiples conflits de faible intensité et s'efforce de stabiliser une économie qui s'est effondrée depuis le coup d'État de 2021 contre le gouvernement d'Aung San Suu Kyi.

Le pays est plongé dans une guerre civile entre les militaires d'un côté et, de l'autre, une alliance d'armées de minorités ethniques établies et un mouvement de résistance né de la répression sanglante des manifestations anti-coup d'État par la junte.

La prise de Myawaddy et d'avant-postes de l'armée qui l'entourent constitue un revers important pour une junte sous le coup de sanctions occidentales, la ville étant un point de passage pour les échanges commerciaux frontaliers.

Le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a déclaré qu'il espérait que la situation se normaliserait rapidement et qu'il avait demandé au gouvernement birman de veiller à ce que les combats ne débordent pas de la frontière.

"Nous avons demandé à l'ambassade de Birmanie en Thaïlande de faire preuve de prudence afin de ne pas violer le territoire souverain et l'espace aérien thaïlandais et de ne pas compromettre la sécurité des personnes à la frontière", a déclaré le porte-parole Nikorndej Balankura.

(Reportage Panu Wongcha-um et Chayut Setboonsarng à Bangkok, avec les bureaux de Reuters, rédigé par Martin Petty ; version française Kate Entringer)