Equateur : Les mesures sécuritaires voulues par président Noboa approuvées par référendum

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Photo du president equatorien daniel noboa qui assiste a la ceremonie d'inauguration d'un referendum[reuters.com]
(Crédits : Karen Toro)

par Alexandra Valencia

QUITO (Reuters) - Les électeurs équatoriens ont approuvé dimanche lors d'un référendum un ensemble de mesures sécuritaires voulues par le président Daniel Noboa, qui les a présentées comme nécessaires pour lutter contre la recrudescence des violences dans le pays, selon un premier décompte effectué par la commission électorale.

Parmi les mesures proposées figurent la mise en place de patrouilles conjointes de l'armée et de la police, l'extradition des criminels recherchés, ainsi que des peines alourdies pour les coupables de meurtres et d'actes de terrorisme.

En marge du vote, les autorités ont rapporté le décès du directeur d'un centre pénitentiaire situé dans l'ouest du pays, sans en préciser la cause mais en indiquant qu'une enquête avait été ouverte.

"Nous défendons le pays. Désormais nous avons davantage d'outils pour lutter contre le crime et ramener la paix pour les familles équatoriennes", a déclaré Daniel Noboa via son compte Instagram.

Le rapide décompte effectué par la commission électorale montre qu'entre 60% et 73% des électeurs soutiennent les mesures sécuritaires, dont le renforcement du contrôle des armes à feu dans les zones proches des prisons, la fin de la libération conditionnelle pour des crimes tels que les enlèvements ou le financement du terrorisme, et la possibilité pour l'armée d'utiliser des armes confisquées.

Les groupes de narcotrafic n'ont cessé d'étendre leur présence à travers l'Amérique latine au cours de la décennie écoulée avec pour effet, selon des responsables sécuritaires et des diplomates, de transformer des pays paisibles de la région comme l'Equateur en champs de bataille.

La crise sécuritaire en Equateur s'est retrouvée sous le feu des projecteurs internationaux en janvier dernier avec une prise d'otages survenue en plein direct d'une chaîne de télévision nationale et l'évasion du chef de l'un des principaux cartels.

Il était attendu que les mesures proposées par Daniel Noboa, 36 ans, soient approuvées par les électeurs, d'après les sondages réalisés en amont du référendum, lequel comportait 11 questions.

Certains avaient toutefois prévenu que le soutien dont disposerait le chef de l'Etat pourrait être affecté par les coupures d'électricité quotidiennes qu'il a décidées, dans un contexte de pénurie d'énergie liée à la sécheresse.

La commission électorale a déclaré que le scrutin s'était déroulé dans le calme, même si de fortes pluies ont perturbé l'installation de certains bureaux de vote.

(Reportage Alexandra Valencia, avec Tito Correa et Yury Garcia; version française Kate Entringer, édité par Jean Terzian)