GB : Sunak promet que les vols de déportation vers le Rwanda commenceront cet été

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Le premier ministre britannique rishi sunak participe a une conference de presse a londres[reuters.com]
(Crédits : Toby Melville)

par Sarah Young, Elizabeth Piper et Alistair Smout

LONDRES (Reuters) - Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a promis lundi d'effectuer d'ici dix à douze semaines les premiers vols de déportation des demandeurs d'asile vers le Rwanda, alors que le projet de loi en ce sens qu'il poussait depuis des mois a finalement été approuvé par la chambre haute du Parlement.

Rishi Sunak, arrivé au pouvoir en octobre 2022, a érigé comme l'une de ses priorités la lutte contre les flux de migrants arrivant clandestinement au Royaume-Uni, cherchant à faire adopter une réforme de l'immigration avec l'espoir que cela profite à son Parti conservateur, mal en point, lors des élections législatives attendues d'ici la fin de l'année.

Il a indiqué que le gouvernement avait réservé de premiers avions charters commerciaux et formé du personnel afin de transporter les demandeurs d'asile vers le Rwanda.

Approuvé en janvier dernier par la Chambre des communes, le texte était depuis lors bloqué par la Chambre des Lords, qui réclamait des protections supplémentaires.

La chambre haute a toutefois fini par céder, lundi en fin de soirée, après que Rishi Sunak a prévenu que le gouvernement contraindrait les parlementaires à poursuivre les débats toute la nuit s'il le fallait.

"Pas de si, pas de mais. Ces vols vont partir au Rwanda", a affirmé dans la journée le dirigeant britannique au cours d'une conférence de presse.

Ces dernières années, des dizaines de milliers de migrants - pour la plupart fuyant la guerre et la pauvreté en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie - sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche dans des embarcations de fortune, au péril de leur vie, via des réseaux de 'passeurs'.

Les détracteurs du texte porté par Rishi Sunak ont dénoncé un projet inhumain, citant des préoccupations à propos du respect des droits humains au Rwanda et le risque que les demandeurs d'asile soient renvoyés dans les pays où ils sont en danger.

Alors que la Cour suprême britannique a rejeté en novembre dernier une version préalable du projet de loi en jugeant que le Rwanda n'était pas un lieu sûr pour y déporter les migrants, le gouvernement a apporté depuis lors des amendements au texte pour éviter de se retrouver en porte-à-faux.

Il est attendu que le texte soit approuvé cette semaine par le roi Charles, avant d'être promulgué en loi.

Le projet, après son long parcours parlementaire, pourrait toutefois se retrouver face à des obstacles juridiques, des ONG ayant exprimé leur volonté de s'opposer aux déportations tandis qu'un syndicat douanier a promis de faire valoir que le texte était illégal.

Plusieurs pays européens, dont l'Autriche et l'Allemagne, étudient la possibilité de sceller aussi un accord avec des pays tiers pour y envoyer leurs demandeurs d'asile.

(Elizabeth Piper, Sarah Young, Alistair Smout et Sachin Ravikumar; version française Jean Terzian)