BHP propose de racheter Anglo American pour environ 39 milliards de dollars

reuters.com  |   |  581  mots
Le logo bhp[reuters.com]
(Crédits : Kim Kyung-Hoon)

par Melanie Burton, Scott Murdoch et Anousha Sakoui

MELBOURNE/LONDRES (Reuters) - BHP a annoncé jeudi avoir soumis à Anglo American une offre de rachat de 38,8 milliards de dollars, une opération qui donnerait naissance à la plus grande société minière de cuivre au monde, avec au total environ 10% de la production mondiale.

A la Bourse de Londres, vers 08H50 GMT, l'action Anglo American s'envole de 12,85% à 2.488,515 pence, s'acheminant vers sa plus forte hausse en une seule séance depuis quatre ans. Le titre signe la meilleure performance du Stoxx 600 (-0,08%) et du FTSE 100 (+0,65%), permettant à ce dernier indice d'inscrire un record à 8.098,14 points.

"Un accord signifie que BHP aurait accès à une quantité beaucoup plus importante de minerai de cuivre et de fer. Il s'agit d'un domaine clé pour la croissance future et les marchés sont vraiment en train de réaliser cela avec la hausse impressionnante du cours de l'action", explique Fiona Cincotta. analyste chez City Index.

L'indice des mineurs de métaux industriels sur le FTSE progresse de 1,91%.

BHP a précisé proposer aux actionnaires d'Anglo American 25,08 livres par action, soit une prime de 31%, et qu'il procéderait à une scission des actifs de minerai de fer et de platine du groupe britannique.

Anglo American, qui détient des mines dans des pays comme le Chili, l'Afrique du Sud, le Brésil et l'Australie, a dit étudier la proposition "non sollicitée, non contraignante et hautement conditionnelle" de BHP.

Selon les règles britanniques régissant les offres publiques d'achat, BHP Group a jusqu'au 22 mai pour faire une offre ferme.

"LE FEU AUX POUDRES DANS LE SECTEUR"

L'accord, s'il est conclu, déclencherait probablement d'autres transactions dans le secteur minier, qui a enregistré une série de fusions et d'acquisitions alors que les entreprises revoient leurs actifs afin d'augmenter leur accès aux métaux stratégiques.

"Tout tourne autour du cuivre", a déclaré Ben Cleary, gestionnaire de portefeuille chez Tribeca Investment Partners. "Je pense que c'est une bonne affaire pour BHP. Anglo American est évidemment en jeu et il est possible que d'autres acteurs s'intercalent. Cela va mettre le feu aux poudres dans tout le secteur."

Cette proposition de rachat intervient après qu'Anglo American, dont la capitalisation boursière s'élevait à 37,7 milliards de dollars (35,20 milliards d'euros) à la clôture des marchés mercredi, a entamé un examen de ses actifs en février après que son bénéfice annuel a chuté de 94% et une série de dépréciations dues à une baisse de la demande pour la plupart des métaux qu'elle exploite.

La capitalisation boursière de BHP Group, la plus grande entreprise minière du monde, était d'environ 149 milliards de dollars mercredi.

En cas d'accord, l'opération permettrait à BHP Group d'accéder notamment à davantage de cuivre, un métal essentiel à la transition énergétique, et de potasse, autre ressource d'importance stratégique.

La production combinée des mines des deux groupes s'élèverait à environ 2,6 millions de tonnes par an, soit environ 10% de la production mondiale.

Anglo American prévoit une production de cuivre de 730.000 à 790.000 tonnes pour 2024. BHP Group vise de son côté une production de cuivre comprise entre 1,7 million et 1,9 million de tonnes pour les 12 mois se terminant en juin.

(Avec la contribution de Rishav Chatterjee, Pranav Kashyap et Sruthi Shankar à Bangalore, Siyi Liu à Pékin et Mai Nguyen à Hanoï, rédigé par Miyoung Kim; version française Camille Raynaud et Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)