La débâcle de l'équipe de France rejaillit sur ses partenaires

TF1 devrait perdre au moins une quarantaine de millions d'euros sur l'événement. Les opérateurs de paris en ligne et Adidas sont les premiers à pâtir de la situation.

à moins d'un miracle, l'équipe de France ne passera pas le premier tour de la Coupe du monde, et sera de retour mardi, après sa rencontre contre l'Afrique du Sud. à cette débâcle, s'ajoutent les scandales du week-end, de l'éviction d'Anelka au refus des joueurs de s'entraîner dimanche qui viennent un peu plus ternir l'image du football français. Les conséquences promettent d'être lourdes pour les partenaires des Bleus. Quick a déjà annoncé qu'il allait retirer les affiches et les spots où Nicolas Anelka faisait la publicité de son nouveau sandwich. Principale victime de cette débandade, TF1. La Une, qui a déboursé 87 millions d'euros de droits de diffusion et entre 6 et 7 millions d'euros de production, ne touchera que le minimum des recettes publicitaires, soit 53 millions d'euros contre 63 millions d'euros si la France était allée jusqu'en finale, selon Reload (Publicis). Les matchs de l'équipe de France contre l'Uruguay et le Mexique ont été suivis par 15 millions de téléspectateurs. Les chocs Brésil-Corée du Nord et Paraguay-Italie ont attiré 8,5 et 6,9 millions de télespecateurs. « C'est plutôt bon. Mais l'éviction de la France risque de casser l'intérêt pour les autres matchs et l'envie des annonceurs d'investir sur cet événement », indique Philippe Nouchi de Reload.

" Autre rapport de force "

Autres victimes immédiates, les opérateurs de paris sportifs en ligne. « Nous avons constaté une baisse de 30 % des mises samedi, ainsi qu'un ralentissement des inscriptions. Entre l'ambiance et la quasi-élimination des Bleus au bout de deux matchs, c'est le pire scénario qu'on pouvait imaginer », se désole Nicolas Béraud, le patron de Betclic. « Mécaniquement, sans l'équipe de France, nous allons déjà économiser 20 % sur les espaces. Mais nous songeons à réduire nos investissements publicitaires en presse et en télé. »

Du côté des sponsors des Bleus, Adidas, l'équipementier de la Fédération française de football (FFF), vendra moins de maillots que prévu. 308.000 maillots ont été vendus aux magasins, contre 250.000 à 280.000 qu'en 2006 à la même époque. Mais avec des Bleus en finale, le maillot des Bleus avait dépassé les 500.000 exemplaires. « Il n'y aura pas de réassort tout de suite. 50 % des ventes se font pendant la compétition », indique la porte-parole de la filiale française. Adidas ne touchera pas non plus « la prime de classement ». Les autres partenaires - Carrefour, SFR, Crédit Agricolegricole etc. - acquitteront quand même leur dîme à la FFF. « à part pour Adidas, nous ne lions pas les contrats au résultat sportif », indique à « La Tribune » le vice-président de la FFF, Noël Le Graët. Mais certains pourraient lever le pied sur les dispositifs de communication prévus. Coca-Cola dépense ainsi 3 à 4 fois plus que le montant des droits.

Pour la suite, la FFF a pris les devants en décembre, renégociant pour quatre ans et à partir de 2011 les contrats avec les sponsors. Les tarifs ont été sensiblement revus à la hausse. Même s'ils n'ont pas de ristourne, certains sponsors vont demander par exemple plus de visibilité. « Le rapport de force change. Le balancier est de notre côté », indique le porte-parole du PMU. Des contreparties au cas où les Bleus ne seraient pas qualifiés à l'Euro ou pour la Coupe du monde du Brésil sont en négociation. En attendant, tous comptent sur le futur sélectionneur, Laurent Blanc, pour inverser la vapeur.

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