Quel visage va offrir l'équipe de France ce mardi après-midi face à l'Afrique du Sud ? Celui, lamentable, que présente le groupe depuis la défaite de jeudi dernier face au Mexique ? Ou bien un visage conquérant, porté par une envie commune de révolte et d'orgueil après les péripéties du week-end ?

Des événements - les Bleus ont boycotté l'entraînement dimanche pour protester contre l'exclusion de Nicolas Anelka - sur lesquels le sélectionneur de l'équipe de France, Raymond Domenech, est revenu lundi devant la presse. « On a essayé de les convaincre que ce qui s'est passé était une aberration, d'une stupidité sans nom », a dit le coach. «En aucune manière je ne cautionne (...) cette attitude-là», a-t-il insisté.

Aujourd'hui, les Bleus doivent une revanche. Non seulement à eux-mêmes mais surtout aux supporters français, choqués par le comportement de leur équipe fétiche. Seuls les joueurs ont la réponse. Car ce n'est sans doute pas la stratégie ou le coaching de Raymond Domenech qui pourra faire la différence. Certes, le sélectionneur délivrera comme d'habitude ses choix. Le onze de départ, c'est bien lui qui le fera, et non Patrice Evra ou encore Franck Ribéry comme le clament certaines rumeurs.

Bien que minés depuis samedi soir par le départ de Nicolas Anelka, les joueurs se sont promis de faire tout leur possible pour sauver les apparences et essayer de réaliser l'exploit d'une qualification pour le second tour. Deux cadres s'en sont d'ailleurs expliqués avec Raymond Domenech dimanche matin. Même s'ils ont surtout exposé leur façon de penser et remis en cause une gestion jugée calamiteuse de toute cette campagne de l'équipe de France.

Par la toute petite porte

Pour espérer se qualifier, les Bleus doivent inscrire le plus de buts possibles face à l'Afrique du Sud, une équipe contre laquelle la France n'a jamais perdu de toute son histoire. Pour autant, les « mutins » ne sont pas totalement maîtres de leur destin : il doit impérativement y avoir un vainqueur entre l'Uruguay et le Mexique. Un nul entre les deux équipes les condamnerait automatiquement à un retour en France dès jeudi.

Cette rencontre sera, quoi qu'il en soit, historique. Il s'agira probablement du 79e et dernier match de Raymond Domenech à la tête de l'équipe de France. Son bilan restera à jamais comme le plus contrasté de l'histoire de la sélection. Une finale de Coupe du Monde en 2006 suivie de...désillusions, de clashs et de fiascos. En cas de nouvelle défaite cet après-midi, il quittera les Bleus par la toute petite porte.

Sauf incroyable retournement de situation, ce match sonnera également la fin de la carrière internationale du meilleur buteur de l'histoire des Bleus, Thierry Henry. Reste à savoir si son « ancien ami » Domenech lui permettra de finir dignement en le titularisant. Rien n'est moins sûr. Le sélectionneur hésiterait entre lui et Gignac à la pointe de l'attaque.

D'autres cadres actuels (Gallas, Abidal) s'interrogeraient également sur la suite à donner à leur carrière internationale après ce tournoi. Les Bleus sont à un véritable tournant de leur histoire. Plus qu'une partie de pile ou face, c'est de roulette russe qu'il sera question ce mardi 22 juin 2010 à Bloemfontein.