Les déçus du Mondial demandent des comptes

Les Bleus disparaissent des campagnes de communication des sponsors.

Dans les prochains jours, et certainement dans les prochaines semaines, il sera difficile d'avouer être un supporter de football sans subir des moqueries. Les sponsors des Bleus tentent eux aussi d'éviter de dégrader leur image en l'associant au football. Officiellement, aucun partenaire n'annonce de rupture avec le football. Pour tous, il est désormais urgent d'attendre des temps meilleurs. En attendant, l'heure est à la discrétion. Plusieurs campagnes ont été prématurément suspendues. C'est le cas de l'enseigne de restauration rapide Quick et des chips Pringles qui avaient toutes deux misé sur Nicolas Anelka.

Les contrats individuels ne sont pas les seuls concernés. Carrefour, SFR, Crédit Agricolegricole et GDF Suez, les partenaires de la Fédération française de football dont l'engagement est de 4 millions d'euros par an, limitent depuis cette semaine l'association de leurs marques à l'équipe nationale de football. Carrefour est le plus compréhensif face aux errements des Bleus. Le distributeur n'a pas l'intention de « modifier le dispositif commercial » mis en place à l'occasion du Mondial (distribution de magnets à l'effigie des joueurs, offres promotionnelles sur des téléviseurs...). « Carrefour a toujours soutenu l'équipe de France, dans les bons comme dans les moments difficiles », souligne le numéro deux mondial de la grande distribution. De son côté, SFR renonce à utiliser, du moins temporairement, Thierry Henry dans ses spots pour la promotion de se forfaits. Tony Parker, le joueur de basket, tient seul la vedette.

En revanche, le Crédit Agricolegricole a arrêté prématurément sa campagne de publicité télé mettant en scène le gardien de but Hugo Lloris et les joueurs Franck Ribéry, Yoann Gourcuff et Thierry Henry, étant donné le « contexte ». Le groupe bancaire n'entend pas pour autant dénoncer le contrat qui le lie à la FFF pour quatre ans.

Les parieurs sont de retour

Le ton était plus cassant du côté de GDF Suez, qui se dit « ulcéré » par le comportement des Bleus. Le groupe n'exclurait pas de dénoncer au moins certaines clauses du contrat qui le lie à la Fédération jusqu'en 2014. Dès mardi matin, la FFF a jugé utile de rappeler que « les droits contractuels liés au sponsoring ne sont pas calculés au titre de la Coupe du monde, mais, chaque année, en fonction des recettes et du nombre total de matchs joués sur l'ensemble de la saison sportive ». Pour l'équipementier sportif Adidas, sponsor officiel de l'équipe de France, la situation ne manque pas de piquant. À l'issue de la Coupe du monde, Nike prendra sa place après avoir signé le plus gros contrat jamais passé avec une fédération?: 42 millions d'euros par an, pendant huit ans.

Les opérateurs des jeux en ligne, qui peuvent proposer légalement leur offre depuis cette Coupe du monde, échappent au pire. Après une baisse d'activité hier, les parieurs sont de retour. La FDJ (Française des Jeux) assure faire le plein de joueurs et avoir doubler en une semaine le nombre de parieurs et d'enjeux sur son site. Nicolas Béraud, fondateur de Betclic, a « rarement vue un tel engouement » : «Nous sommes au dessus de nos meilleures prévisions, avec 5 à 6 fois plus de paris qu'espérés».

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