Le marché noir du ticket n'est plus ce qu'il était !

Moins de touristes que prévu, l'Afrique du Sud éliminée, les revendeurs à la sauvette font leurs comptes. Reportage.

Depuis le début du Mondial, trente-trois personnes ont été arrêtées en lien avec le marché noir de billets.

Patrice gère un petit restaurant en banlieue parisienne. Mais pour de grands événements sportifs, le trentenaire se transforme en revendeur de billets sur le marché noir. Un business illégal qui peut rapporter gros : « En temps normal, je gagne entre 5.000 et 15.000 dollars par compétition, mais cette coupe du monde est la pire de toutes! », confie-t-il à deux pas du centre de vente de billets de la Fifa à Sandton, au nord de Johannesburg.

« J'ai perdu de l'argent dès le début. Il y a eu beaucoup de matchs qui ne se sont pas vendus, même pour le match d'ouverture, c'était compliqué, alors que d'habitude, c'est là où je gagne de l'argent. Maintenant quand j'arrive à vendre un ticket au prix de sa valeur faciale, c'est que c'est un bon match. Jusqu'ici, toutes les rencontres se sont vendues en dessous de la valeur affichée sur le billet », lance-t-il, déçu. Au total, Patrice a investi sur ses deniers pour 12.000 euros de billets avant la Coupe du monde. Il espère encore pouvoir réaliser un bénéfice de 8.000 euros, mais sans trop d'espoir.

Le mauvais système de billetterie de la Fifa ? achat sur Internet via un dispositif compliqué de tirage au sort - aurait bien pu faire exploser les chiffres de vente sur le marché noir. Beaucoup de supporters n'ont pas réussi à se procurer de billets grâce aux canaux officiels. « En raison de bugs du site Internet, certains matchs affichaient complets, alors qu'il ne l'étaient pas », assure Patrice.

Aide de la police !

Mais ce qui a fait chuté le marché pour nous, c'est qu'il y a beaucoup moins de touristes que prévu. Et puis, l'Afrique du Sud a été éliminée au premier tour : du coup, les locaux ne vont pas dans les stades », explique le vendeur à la sauvette. Patrice se procure les invendus grâce aux tour- opérateurs avec qui il travaille tout au long de l'année : « Lorsque les agences qui ont droit à un quota de places, ne réussissent pas à écouler tous leurs packages (billets d'avion, nuits d'hôtels et tickets pour les matchs), ils font appel aux réseaux parallèles. » Et la police sud-africaine s'est montrée jusqu'ici plutôt tolérante. « à Durban, les policiers m'aidaient carrément. Ils me disaient : regarde là-bas, il y a des clients. Ceux qui se sont fait attraper y parfois laissé un peu d'argent », témoigne Patrice.

Trente-trois personnes ont été arrêtées en lien avec le marché noir de billets. « Tout ce qu'ils ne veulent pas voir, ce sont de faux tickets », se rassure le jeune Français. Un Nigérian, qui tentait d'écouler 30 fausses places a écopé de trois ans de prison.

 

 

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