Une fine lame à la tête de la Nationalmannschaft

Jamais l'Allemagne n'avait fait appel à un capitaine aussi jeune en Coupe du monde. Pourtant, depuis le 11 juin, le latéral du Bayern Munich est devenu un exemple pour la nouvelle Nationalmannschaft...

Quelques semaines avant d'atterrir en Afrique du Sud, Philipp Lahm avait prévenu : « C'est la meilleure équipe d'Allemagne dans laquelle j'ai joué. » A l'époque, ça avait fait sourire. La Nationalmannschaft s'avançait vers l'épreuve sans son statut habituel de favori. Elle venait de perdre Michael Ballack, son capitaine. Le latéral du Bayern a logiquement hérité du brassard et des responsabilités. Avec ses 26 printemps, sa voix fluette et une pilosité pré-pubère, il n'en impose pas autant que l'ombrageux milieu de Chelsea. Mais son expérience internationale et son abattage sur le terrain l'ont désigné meneur de cette jeune équipe, naturellement.

Il n'y fait pas encore figure d'ancien quand même, plutôt de lien idéal entre les jeunes pousses et les plus âgés qui flambent depuis trois semaines. Philipp Lahm, déjà 69 sélections au compteur depuis 2004, est incontournable. Sur la droite ou la gauche de la défense, indifféremment, son petit gabarit (1 m 72) ne s'essouffle jamais. Il défend (sans avoir jamais pris un carton rouge de sa carrière), contre-attaque, centre, marque même parfois, comme ce premier but du Mondial 2006, chez lui, face au Costa Rica, ou encore lors de cette édition contre l'Australie (4-0).

Mais ce ne sont pas ses talents de buteur qui ont fait le joueur qu'il est aujourd'hui. Ça, c'est le Bayern qui s'en est chargé, dès ses tendres années. Après un passage de deux ans à Stuttgart (2003-2005) où il découvre le haut niveau, il ne quittera plus le couloir bavarois. Il échangerait bien ses quatre titres de champions d'Allemagne contre une finale de Coupe du monde, dimanche. Il faudra pour cela prendre une belle revanche face à l'Espagne mercredi soir, lui plus qu'un autre : une de ses rares bévues avait offert à Torres le but de la victoire lors de la finale du dernier Euro (1-0). Troisième au Mondial 2006, vice-champion d'Europe deux ans plus tard, il rêve de grimper enfin sur la première marche. Sa photo avec le trophée, les confettis et les potes derrière resterait alors gravée à jamais dans l'histoire du football mondial. Le tout, trois jours avant de se marier. « De toute façon, l'été sera beau », assure-t-il. Comment le contredire ?

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