A Aix, le Cercle des économistes propose dix mesures de relance

Réuni à Aix-en-Provence, le Cercle des économistes a fait dimanche dix propositions pour accélérer le redémarrage de l'économie. Parmi les priorités : compléter le plan du gouvernement, essentiellement axé sur l'offre, pour encourager la consommation des ménages.
(Crédits : WIkipedia Ladislaus Hoffner)

Pendant deux jours, ministres, chefs d'entreprises, économistes et universitaires ont planché à Aix-en-Provence dans le cadre des vingtièmes Rencontres économiques pour dessiner les pistes qui permettront de sortir plus rapidement de la crise. Résultat : le plan de relance du gouvernement doit être complété afin de restaurer la confiance des ménages pour qu'ils utilisent "leur épargne pour investir et consommer plus", selon le Cercle des économistes qui a fait dimanche dix propositions à cette fin.

"Il faut un relais de demande"

Les Français ont accumulé du fait de la crise sanitaire une épargne de 85 milliards d'euros, qui pourrait atteindre 100 milliards à la fin de l'année. Le plan de relance de 100 milliards d'euros "est un plan d'offre et il faut un relais de demande", a déclaré en conclusion de deux jours de débats à Aix-en-Provence Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes.

"La reprise se fera uniquement si un dialogue s'installe entre cette dynamique nouvelle des entreprises et une confiance dans l'avenir retrouvée par les ménages", selon le communiqué final des Rencontres économiques qui ont réuni plusieurs dizaines de chercheurs et de dirigeants d'entreprises.

Parmi les propositions, donner une rémunération "à la hauteur du RSA pour les jeunes en fin d'études et ayant des moyens limités", et "mettre en place une politique du logement pour les jeunes, notamment en supprimant la TVA pour la première acquisition".

Allocation universelle et plan de logement ambitieux

Les économistes souhaitent aussi "la création d'une allocation unique universelle qui regroupe toutes les prestations sociales existantes".

"Il y aura beaucoup de plans sociaux ces prochaines semaines", a prévenu Raymond Soubie, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et président du cabinet de conseil en stratégie sociale Alixio, qui s'est dit "très, très inquiet", alors que "nous sommes dans une société très inflammable".

Le Cercle des économiste appelle encore à généraliser "les mécanismes de paticipation, intéressement et actionnariat" et à donner "aux salariés 30% de sièges dans les conseils d'administration".

Pour l'innovation, les économistes souhaitent la création d'agences de recherches au niveau européen pour la défense, l'énergie, le numérique et la santé, sur le modèle de ce qui existe aux Etats-Unis.

"Le Covid a été un révélateur de la désindustrialisation de la France", a jugé Philippe Aghion, membre du Cercle des économistes et professeur au Collège de France.

Renforcer les fonds propres des PME

Les économistes plaident également pour l'application d'une taxe carbone aux frontières afin de mettre en œuvre une politique écologique européenne.

Aussi a-t-il estimé que les trois milliards d'euros consacrés par le plan de relance au renforcement des fonds propres des PME "c'est très insuffisant, c'est plutôt vers 10 milliards d'euros qu'il faudrait aller".

Pour les entreprises, les économistes réunis à Aix suggèrent d'"aller beaucoup plus loin que le plan de relance sur le montant d'instruments de transformation en quasi fonds propres de la dette", et "d'aligner les impôts de production à ceux pratiqués en Allemagne".

(Avec AFP)

Commentaires 12
à écrit le 14/09/2020 à 17:34
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Ces économistes font abstraction de la "TVA sociale" prélevé sur la TVA pour baisser les charges des entreprises tout en maintenant l'emploi local! C'était pourtant une occasion en or de redevenir compétitif!

à écrit le 14/09/2020 à 8:38
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Se concentrer sur l'offre c'est ne pas remettre en question ceux qui offrent, c'est toujours plus s'enfoncer dans le déclin. Pas de renouvellement des classes dirigeantes, pas de prospérité.

à écrit le 14/09/2020 à 7:31
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Le francais par nature est peureux, voire angoisse. Le mot confiance est obsolete, a ranger aux placards de l'histoire. Le gvt ment a tour de bras, le petit francais thesaurise, on ne sait jamais..... En 22 votez, ne vous abstenez pas.

à écrit le 14/09/2020 à 2:03
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Le cercle des économistes est un des lobbys de la pensée ultralibérale, incapable de conceptualiser autre chose que l'appauvrissement de toutes les catégories sociales au seul profit des plus riches : aucune solution juste à attendre d'eux.

le 14/09/2020 à 10:16
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vous avez lu l article ? ils plaident pour un plan de relance de la consommation (a mon avis une mauvaise idee si c est pour relancer l importation de produits chinois)

le 14/09/2020 à 15:22
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On peut pas dire que la France a une économie ultralibérale, imposition la plus élevé du monde, 60% des ménages ne paies d'impôts sur le revenu, plus de 700 milliards de prélèvements sociaux payés au 2/3 par les entreprises, plus de 20% de fonctionna...

à écrit le 13/09/2020 à 19:57
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La "TVA sociale" est complètement oublié pour alléger les charges le l'entreprise et relancer ainsi la relocalisation de l'emploi... sans parler de simplification administrative car prélevé sur le montant de TVA actuels!

à écrit le 13/09/2020 à 17:27
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Citation "Le Covid a été un révélateur de la désindustrialisation de la France", a jugé Philippe Aghion" Pas besoin du covid pour savoir que la part de l'industrie dans le PIB français ne cesse de baisser: environ 16% en 2014, 10% aujourd'hui (Alle...

à écrit le 13/09/2020 à 17:01
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Nous aurons compris que ce "Cercle des économistes" est d'inspiration libérale, que la politique de l'offre est leur crédo. C'est à dire, moins de charges sociales, des salaires et des impôts au plus bas. Du Reagan et duThatcher pour un monde de pa...

le 14/09/2020 à 7:34
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@ Valbel. Erreur de votre part. Les impots sont appeles a exploser. Il faut compenser tout ce pognon deverse par la bce. Attendez-vous a des lendemains douloureux.

à écrit le 13/09/2020 à 16:22
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La désindustrialisation, oui, mais les usines les gens n'en veulent pas ou loin de chez eux, y a une image négative de l'usine (due à Charlot ?), c'est sale, ça pollue, etc. Acheter pas cher c'est bien, produire local cher ça dérange, on voudrait le ...

à écrit le 13/09/2020 à 15:45
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En somme rien de nouveau , ce sont les demandes qui ont été rabâchées pendant cinq ans avant le COVID.

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