Pour le gouvernement, c'est une certitude, les prix commencent à baisser. Mais pour les foyers français, en plein achat à quelques jours de Noël, il faudra davantage de preuves avant de desserrer les cordons de la bourse. En témoignent les études d'opinion qui confirment toute la tendance : 83% de Français ont déclaré que l'inflation va avoir un impact sur leurs achats des fêtes de fin d'année, selon un sondage réalisé auprès de 1.019 personnes (Toluna Harris Interactive / Fevad).
Pire, face à l'enjeu de faire plaisir à Noël, plus d'un tiers des Français (36%) ressentent un sentiment d'anxiété à l'idée de dépenser. « Près d'un Français sur cinq (18 %) va même jusqu'à dire qu'il a menti à ses amis et à sa famille sur le montant qu'il pourra consacrer à Noël cette année », a constaté l'application de finances personnelles Plum qui a interrogé 2.000 personnes.
Le tableau noir du pouvoir d'achat ne s'arrête pas là. Près d'un Français sur cinq (17 %) déclare qu'il a envisagé de ne pas fêter Noël cette année en raison de l'augmentation du coût de la vie. Cette proportion atteint 30 % chez les 18-34 ans en France, note l'étude.
Les astuces pour dépenser moins
En réalité, et c'est ce qui peut perturber le moteur de la consommation censé tirer la croissance, - alors que l'économie française devrait déjà croître modestement de 0,1% au quatrième trimestre selon la Banque de France -, ils sont plus d'un tiers (34%) à avoir prévu de dépenser moins pour ce Noël par rapport au précédent, selon Plum.
Si les Français prévoient un budget de 823,50 euros cette année en moyenne, ils sont toutefois 31% à être prêts à supprimer le plateau de fromages lors du repas de Noël pour faire des économies, selon cette enquête déclarative en ligne.
Autre astuce, 43 % des Français ont prévu de cuisiner tout le repas de Noël chez eux, tandis que 11 % préfèrent éviter de l'organiser chez eux pour faire des économies, note la société basée à Londres.
13% vont dépenser sur un crédit
Dans le détail, 144,60 euros seront consacrés aux achats en supermarché, selon Plum. C'est dans les rayons que ces tensions se concentrent, là où les hausses des prix ces derniers mois ont été les plus fortes. Les Français ne s'y trompent pas : « Près de sept personnes sur dix (69 %) ont constaté une hausse des prix alimentaires à Noël par rapport à l'année dernière. 77 % déclarent que les prix des produits au supermarché augmentent lors de la période de Noël, tandis que les proportions sont de plus en plus petites », constate le sondage de Plum.
« Pour leurs dépenses, ils ont prévu d'utiliser pour l'essentiel leur compte courant (81 %), contre seulement 21 % pour leur compte épargne et 13% pour leur carte de crédit ou un prêt », ajoute l'application.
Conséquence de cette anxiété financière, s'il est moins touché par la hausse des prix que l'alimentaire, le marché du jouet est à la traîne et accusait en novembre un repli de 7% des ventes sur un an. Un retard qui ne devrait être qu'en partie rattrapé en décembre. Plus d'un milliard d'euros de jeux et jouets devraient être achetés lors de ce mois décisif pour la profession.