Cannabis : les propositions des candidats à la primaire socialiste

4 pour, 2 contre et un qui veut lancer un débat. Voilà comment se répartissent les positions des différents candidats à la primaire socialiste sur la question de la légalisation du cannabis.
Hugo Baudino
Le deuxième débat de la primaire de la Belle Alliance Populaire a laissé une petite place à la question de la légalisation du cannabis.

Après le revenu universel, voici un autre sujet qui divise véritablement les candidats à la primaire socialiste : la légalisation du cannabis. Les sept candidats ont été interrogés sur la question lors du deuxième débat ayant eu lieu le 15 janvier, une semaine pile avant le premier tour de la primaire de la belle alliance populaire, et les oppositions ont été nettes.

Benoît Hamon

Interrogé en premier sur le sujet, Benoît Hamon a réitéré sa proposition : "légaliser la distribution du cannabis pour consacrer [à la prévention] les 535 millions d'euros qui vont aujourd'hui à la répression". L'ancien ministre de l'Education nationale veut ainsi "sortir d'un système qui ne marche pas", celui de l'interdiction totale de la production, détention ou consommation de cannabis à des fins thérapeutiques ou récréatives. Il est vrai que l'aspect dissuasif du système ne fonctionne pas : selon une récente étude du Télégraph, la France se classe sixième pays du monde en matière de consommation de cannabis.

Benoît Hamon a cité deux Etats comme exemples : le Portugal et le Colorado. Le premier connaissait un important problème de santé publique avant d'opter pour la dépénalisation de la possession du marijuana et de toute drogue en 2000 (Benoît Hamon a précisé qu'il ne comptais pas légaliser toutes les drogues mais juste le cannabis). Le Colorado est de son côté un exemple en matière de distribution du cannabis. L'Etat américain a en effet mis en place la légalisation du cannabis via un monopole public de la commercialisation, ce qui a généré d'importantes recettes fiscales.

Sylvia Pinel

La candidate du Parti Radical a rappelé l'enjeu de santé publique que représentait le cannabis dans la société française actuelle et a surtout insisté sur l'enjeu de sécurité que provoquait le commerce illégal actuel du cannabis, avec, selon elle, des "réseaux et des trafics qui polluent la vie de quartiers". Sylvia Pinel s'est donc déclarée elle-aussi favorable à une légalisation du cannabis, en "encadrant la distribution de cannabis en pharmacie" afin "d'assécher ces trafics et ces réseaux". En revanche, à la différence de Benoît Hamon, elle préconise de redéployer l'argent actuellement consacré à la lutte contre le commerce de cannabis à celle contre les autres trafics de drogue ainsi qu'à celle contre le terrorisme.

Manuel Valls

L'ancien Premier ministre est sans aucun doute le plus farouche opposant à la légalisation du cannabis parmi les candidats à la primaire. "Si vous légalisez le cannabis, vous aurez de toute façon un cannabis plus dur, coupé autrement qui alimentera d'autres trafics et cela restera un problème de santé publique", voilà l'argument avancé par Manuel Valls pour justifier sa position, laissant ainsi entendre qu'un cannabis "légal" ne satisferait pas les consommateurs de la substance. Pour conclure son intervention, celui qui a été Premier ministre pendant deux ans répète l'importance des "interdits" dans une société, principalement pour sa jeunesse.

Lire aussi : Cannabis : la légalisation fait-elle augmenter la consommation ?

Vincent Peillon

L'ancien ministre de l'Education nationale ne s'est pas concrètement déclaré favorable à la légalisation du cannabis mais a proposé, s'il était élu à la présidence de la République, "d'ouvrir un grand débat" sur le sujet". Vincent Peillon a toutefois exprimé son point de vue sur le système actuel, en critiquant une prohibition qui n'est pas efficace pour protéger les consommateurs de cannabis de ses éventuels dangers.

Jean-Luc Bennhamias

"40 ans d'hypocrisie", voilà les mots martelés par le candidat issu du Modem pour justifier sa volonté de mettre fin à l'interdiction totale actuellement en vigueur, fustigeant aussi l'incapacité à en débattre de la France, seul pays de l'Union Européenne dans cette situation selon lui.

Lire aussi : Légalisation du cannabis : les 5 chiffres-clés du débat

François de Rugy

Il est lui-aussi favorable à la légalisation du cannabis mais pour 5 ans, afin de "rassurer les Français qui s'inquiètent" et de savoir si ça fonctionne, avant de l'adopter définitivement si c'est le cas. Le député écologiste a également critiqué l'hypocrisie actuelle qui consiste à proposer dans les bureaux de tabacs tout ce qu'il faut pour consommer du cannabis sauf le produit en lui-même. C'est d'ailleurs dans ce type de commerces qu'il voudrait proposer le cannabis légal à la vente.

Arnaud Montebourg

Manuel Valls mis à part, c'est probablement le candidat le plus réticent à la légalisation du cannabis, se posant la question de légaliser "alors qu'on sait que le produit est nocif". S'il reconnaît que la situation actuelle n'est pas adaptée, notamment de par les moyens consacrés à la lutte contre le trafic, il trouve "inutile que l'élection présidentielle se déroule autour d'un sujet de cette nature". Il propose toutefois une conférence citoyenne sur le sujet en cas d'élection, afin de trouver une meilleure solution...

Hugo Baudino
Commentaires 9
à écrit le 19/01/2017 à 13:52
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@ Axel. Vous mélangez tout et n'importe quoi qui n'on aucuns liens avec le sujet. Si légalisation il y a il n'y aura pas l'impact environnementale d'un aéroport ou de l'exploitation de gaz de schiste. Quand aux accidents de la route vous oubli...

à écrit le 17/01/2017 à 21:31
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Il serait juste que ceux qui sont pour le maintien de la prohibition du cannabis paient plus d'impôts pour compenser non seulement les coûts de la répression (police, justice, prison), le manque à gagner sur les taxes mais les emplois qui seraient gé...

le 18/01/2017 à 0:38
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En effet, faire le procès de la prohibition révélerait des informations étonnantes et consternantes, car il y a des milliards perdus ou cachés, des dizaines de meurtres chaque année et les victimes par milliers d'une législation qui bafoue les droits...

le 18/01/2017 à 21:19
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@ Jack Herer Oui. Comme il serait juste que ceux qui bloquent Notre Dame des Landes paient plus d'impôts pour financer les pénalités imposées par la non application d'un accord, mais aussi le manque à gagner sur les taxes et les emplois créés par ...

à écrit le 17/01/2017 à 16:26
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Le système actuel de répression ne marche pas parce que 1) les sanctions pénales pour le trafic sont beaucoup trop faibles. Il faudrait y installer une règle des "3 strikes" (perpète à la 3è récidive) 2) les propos d'un certain nombre de "responsa...

à écrit le 17/01/2017 à 13:39
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le chichon obligatoire pour tous les enfants a l'ecole, c'est maintenant! si deja on leur interdit de savoir lire ou de faire du grec, autant les occuper 'sainement' pour etre sur que leur cerveau ne se developpe pas trop, bien aide par le thc il n...

à écrit le 17/01/2017 à 12:25
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Je ne comprend pas que ça puisse être un élément du débat, c'est quand même extrêmement secondaire. La distance entre le PS et les problèmes qui se posent réellement est visible à l'oeil nu. Marx disait en 1848 que la religion est l'opium du peup...

à écrit le 17/01/2017 à 12:02
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LUTER EST ORGANISE LA PRODUCTION DU CANABIS CREERAS DES EMPLOIES ET ENGRANDERAS DES REVENUES AUX INPOTS ET A CEUX QUI S EN OCCUPEPERONS? CELA SOULAGERAS AUSSI LA POLICE ET LA JUSTICE AINSI CEUX QUI SUBISSENT DANS LES QUARTIERS PAUVRES LE DICTACT DES...

à écrit le 17/01/2017 à 9:42
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"Si vous légalisez le cannabis, vous aurez de toute façon un cannabis plus dur, coupé autrement qui alimentera d'autres trafics et cela restera un problème de santé publique" Qui alimentera quels autres trafics, puisqu'il serait légal ??? Ça ne p...

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