Castex veut trouver des solutions pour les territoires fragilisés par la crise sanitaire

Le député de la 2ème circonscription des Yvelines, Jean-Noël Barrot, vient d'être chargé, par le Premier ministre Jean Castex, d'une mission temporaire « ayant pour objet l'accompagnement de la sortie de crise et du rebond économique territorial ». Le vice-président de la commission des Finances de l'Assemblée doit identifier les bassins d'emploi les plus exposés aux conséquences de la Covid-19 et formuler des propositions d'ici au 31 mars.
César Armand
Jean-Noël Barrot est député de la 2è circonscription des Yvelines et vice-président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale
Jean-Noël Barrot est député de la 2è circonscription des Yvelines et vice-président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale (Crédits : DR)

« Dans la famille » Barrot, « je demande le représentant de la troisième génération.» Petit-fils de Noël, résistant puis député de la Haute-Loire, et fils de Jacques, ministre de Giscard d'Estaing et de Chirac avant de devenir vice-président de la Commission européenne, Jean-Noël Barrot, 37 ans, est député de la 2è circonscription des Yvelines et vice-président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale. Economiste spécialiste du financement de l'économie, des réseaux de production et de l'évaluation des politiques de soutien aux entreprises, il enseigne à HEC après avoir été professeur au Massachussetts Institute of Technology (MIT).

Président du groupe de travail sur les moyens de contrôle et d'évaluation du Palais-Bourbon puis rapporteur du projet de loi pour la croissance et la transformation des entreprises (PACTE), le parlementaire vient d'être chargé, par le Premier ministre Jean Castex, d'une mission temporaire « ayant pour objet l'accompagnement de la sortie de crise et du rebond économique territorial ».

« Une attention particulière » portée aux territoires fragiles

Autrement dit, le gouvernement demande à Jean-Noël Barrot d'« établir une cartographie fine de la vulnérabilité économique des territoires ». C'est-à-dire d'identifier les bassins d'activité les plus vivement exposés aux conséquences de la crise du fait de la baisse de la demande dans des secteurs « comme l'aéronautique ou la disparition de petites entreprises ou d'indépendants », écrit le locataire de Matignon dans une lettre adressée le 4 janvier.

« En fonction de leurs caractéristiques propres, les zones d'emploi n'ont pas les mêmes capacités d'absorption du choc et de rebond », explique à La Tribune le député des Yvelines. « Je porterai une attention particulière aux régions et départements les plus fragiles, soit aux fragilités existantes, soit impactés plus particulièrement par la Covid-19 », ajoute-t-il.

D'ici au 31 mars prochain, Jean-Noël Barrot doit proposer des premières « mesures supplémentaires, en plus des aides d'urgence déployées depuis mars 2020 et des outils contenus dans le plan France Relance, pour accompagner le rebond économique local et les grandes transitions écologiques et numériques « Nous allons essayer de formuler des propositions qui pourraient donner un coup de pouce supplémentaire », déclare le parlementaire.

Des idées « différenciées selon les territoires »

Il pourra en outre soumettre des idées « différenciées selon les territoires ». Cela tombe bien : la loi 4D - pour décentralisation, décomplexification, déconcentration et différenciation - doit être présentée en février au Conseil des ministres. D'autant que Jean-Noël Barrot est secrétaire général du Modem, parti de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les Collectivités territoriales Jacqueline Gourault qui porte ce projet.

« Des textes pourront intégrer des propositions que nous ferons ou que nous testerons auprès des acteurs économiques des collectivités territoriales concernées », confirme-t-il.

Le député des Yvelines doit également examiner l'opportunité de simplifier les changements d'activité des entreprises, d'accélérer les rapprochements d'entreprises et de faciliter la reconversion du foncier et de l'immobilier. Ou encore lister les obstacles concernant la création et la croissance de jeunes entreprises ou les implantations d'activités nouvelles, avec une « attention particulière » aux indépendants. « L'objectif est que le rebond et la croissance se fassent au plus vite pour qu'un aucun territoire ne décroche », insiste-t-il.

Des données croisées avec la carte « Gilets jaunes »

Nommé par le Premier ministre Jean Castex, Jean-Noël Barrot s'appuiera sur les services du ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire : direction générale du Trésor, direction générale des Entreprises, ou sur d'autres entités type l'Institut national de la statistique ou des études économiques (Insee) ou France Stratégie. De même qu'il doit « veiller » à consulter les élus, les chambres consulaires - Chambres de commerce et d'industrie (CCI), Chambres de métiers et de l'artisanat (CMA), Chambres régionales d'agriculture - et les acteurs économiques.

Le parlementaire entend donc auditionner localement les organisations patronales représentatives, à savoir le Medef, la Confédération des PME (CPME) et l'Union des entreprises de proximité (U2P). Il veut aussi associer ses collègues députés au recueil des informations. Et pourquoi pas les directions régionales de la Banque de France, des Finances publiques, ainsi que les sous-préfet(e)s à la relance. Des données qu'il croisera avec la carte des « Gilets jaunes ».

En attendant de les rencontrer, Jean-Noël Barrot parle déjà de transition industrielle, de reconversion et de mobilité géographique et professionnelle mais refuse de s'exprimer davantage. Il doit remettre ses conclusions finales aux alentours de juillet 2021. Pile poil au lendemain des élections départementales et régionales. Les conseils régionaux qui détiennent la compétence du développement économique.

César Armand
Commentaires 2
à écrit le 07/01/2021 à 8:33
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Pour l'instant, c'est l'information la plus drôle de la journée 😂🤣😂

à écrit le 06/01/2021 à 20:26
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Et plus simplement, une mission sur l'effectivité des aides pour les commerces, les cafés et les restaurants, histoire de comprendre pourquoi les intéressés se plaignent de ne pas les toucher et de ne pas survivre malgré leur montant et "cette admini...

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