Déconfinement du 15 décembre : les annonces de Castex signent une fin d'année morose

"Nous aurions été irresponsables à ouvrir et faire comme si tout se passait très bien", a justifié vendredi le président Emmanuel Macron. De fait, au vu de la flambée des contaminations en France (mais partout en Europe), le choix a été fait de serrer la vis sur le moment festif de l'année le plus synonyme de liesse publique, le réveillon du 31 décembre. En revanche, le réveillon de Noël, synonyme de retrouvailles au sein du cercle familial est épargné à condition de n'être pas plus de six à festoyer. Mais pour de nombreux secteurs économiques, "c'est un coup dur, un coup de massue". Revue de détail.
Le moment de liesse publique le plus festif de l'année sera donc interdit, car le plus à risque en termes de propagation du virus. En revanche, le réveillon de Noël, synonyme de retrouvailles au sein du cercle familial est épargné à condition de n'être pas plus de six à festoyer ensemble.
Le moment de liesse publique le plus festif de l'année sera donc interdit, car le plus à risque en termes de propagation du virus. En revanche, le réveillon de Noël, synonyme de retrouvailles au sein du cercle familial est épargné à condition de n'être pas plus de six à festoyer ensemble. (Crédits : (c) Copyright Thomson Reuters 2010. Check for restrictions at: http://about.reuters.com/fulllegal.asp)

[Article publié le 10.12 à 20:07 mis à jour le 11.12 à 18:40 (zoos, stations de ski]

Le couvre-feu en vigueur à partir du 15 décembre, dès 20 heures, s'appliquera aussi lors du réveillon du 31 décembre, contrairement à ce qu'avait envisagé initialement le gouvernement, mais les Français pourront en revanche se déplacer librement le soir du 24 décembre, a annoncé jeudi 10 décembre Jean Castex.

Le réveillon du 31 décembre "concentre tous les ingrédients d'un rebond épidémique", et "si la circulation avait continué à se réduire fortement, nous aurions pu assumer ce risque, mais ce n'est pas le cas", a déclaré le chef du gouvernement, lors d'une conférence de presse.

Fêter la Saint-Sylvestre, moment de liesse publique, sera interdit

Il a appelé les Français, lors de ce réveillon de la Saint-Sylvestre, à "respecter la règle du couvre-feu, rester chez soi, donc, le 31 décembre", et ne pas être plus de 6 adultes ensemble.

En revanche, le premier ministre a confirmé que les déplacements pour la soirée du 24 décembre seraient autorisés, sans couvre-feu ce soir-là. Et là encore, en appliquant cette recommandation de six adultes maximum.

"Nous autoriserons donc les déplacements pour la soirée du 24 décembre. Mais en vous rappelant la règle que je vous ai indiquée la semaine dernière: pas plus de six adultes à la fois", a-t-il déclaré.

Jean Castex a aussi recommandé de "limiter (les) interactions au cours des 5 jours précédents", en cas de rencontre lors des prochaines semaines avec une personne âgée ou vulnérable au coronavirus.

Les territoires ultramarins exemptés de couvre-feu

Il n'y aura pas de couvre-feu imposé pour les territoires ultramarins à partir du 15 décembre, contrairement à l'Hexagone, a annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

"Nous entrons dans une phase de couvre-feu sur le territoire national, sauf pour les territoires ultramarins", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse. Un seul territoire ultramarin, la Martinique, avait été placé en confinement début novembre, mais est désormais sous couvre-feu depuis mardi et pour seulement une semaine.

Stades, cirques, musées, théâtres, cinémas, zoos... resteront fermés trois semaines de plus

Les cinémas, théâtres et musées ne rouvriront pas le 15 décembre et resteront fermés trois semaines de plus, pour réduire le risque de propagation de l'épidémie de Covid-19, a annoncé jeudi le Premier ministre Jean Castex.

"Même si tous ces établissements disposent de protocoles sanitaires, la logique que nous devons suivre est d'éviter d'accroître les flux, les concentrations, les brassages de public", a déclaré le chef du gouvernement.

Cette mesure concerne aussi "l'accueil du public dans les enceintes sportives, dans les cirques, les parcs zoologiques ou encore les salles de jeux et les casinos", a indiqué Jean Castex, alors que le 15 décembre devait marquer la réouverture des salles de sport pour les mineurs.

Emmanuel Macron avait fixé l'objectif de 5.000 nouveaux cas positifs de Covid-19 par jour comme condition pour ces réouvertures, un chiffre qui ne sera pas atteint le 15 décembre, le nombre s'élevant encore mercredi à environ 14.000.

Cette décision risque de provoquer la colère des exploitants de cinémas, théâtres ou musées, qui se préparaient pour relancer leurs activités mi-décembre, alors que tous les commerces ont pu rouvrir, eux, le 28 novembre.

"Vraie détresse", "coup dur, coup de massue"

"Il y a une vraie détresse", témoignait mardi auprès de l'AFP Aurélie Delage, patronne du Mégarama de Garat (Charente) et représentante des exploitants de taille moyenne à la fédération des cinémas.

Ne pas rouvrir le 15, "ce serait un vrai coup dur, un coup de massue" alors que "les salles se sont préparées à rouvrir, ont fait leurs programmes, ont remis en place leurs équipes". "Est ce que la solution c'est qu'on soit fermés ad vitam aeternam ?", s'était interrogée cette exploitante d'un cinéma de six salles.

"Je mesure combien ces décisions sont difficiles à accepter, car il s'agit là d'activités très attendues pendant cette période de fin d'année et que ces secteurs souhaitaient pouvoir retrouver leurs publics", a déclaré Jean Castex.

Lire aussi : Roselyne Bachelot demande 35 millions d'euros d'aides supplémentaires pour la Culture

Les zoos dans une situation "catastrophique"

Une cinquantaine de parlementaires de différents bords, 32 sénateurs et 16 députés, ont alerté vendredi le Premier ministre Jean Castex sur "la situation catastrophique" des parcs zoologiques en France", au lendemain de l'annonce d'un assouplissement plus limité que prévu des restrictions sanitaires.

Dans un courrier adressé au Premier ministre, les parlementaires, emmenés par le sénateur PS de l'Aude Sébastien Pla appellent au "soutien appuyé de l'Etat pour aider ce secteur en crise". Selon les signataires, l'aide financière exceptionnelle prévue dans un décret du 8 juin dernier pour les cirques animaliers et parcs zoologiques, n'est prorogée, par un autre décret du 23 novembre, qu'"au bénéfice des cirques animaliers".

Députés et sénateurs dénoncent "cette situation aussi inattendue qu'inéquitable" et rappellent que les parcs zoologiques "ont des frais fixes sans commune mesure avec ceux des cirques, ce d'autant que leurs activités relèvent des missions règlementaires de conservation des espèces, éducation du public et recherche scientifique, et que les aides du plan de relance ne suffisent pas à couvrir les pertes d'exploitation consécutives à la fermeture au public".

Ils réclament un nouveau décret modificatif, permettant à "près de 100 parcs français représentés par l'Association française des parcs zoologiques" d'avoir accès "à l'aide légitime" à laquelle ils pensaient pouvoir prétendre. "Il en va de la survie d'un grand nombre d'entre eux", affirment-ils.

Le courrier est signé notamment par les vice-présidents de l'Assemblée nationale Marc Le Fur (LR, Côtes-d'Armor) et Laëtitia Saint-Paul (LREM, Maine-et-Loire), par le président du groupe sénatorial RDSE à majorité radicale Jean-Claude Requier (Lot) et le président de la commission de l'Aménagement du territoire du Sénat Jean-François Longeot (centriste, Doubs).

Les restaurants resteront fermés jusqu'au 20 janvier

La réouverture des restaurants est toujours envisagée pour le 20 janvier, mais à la condition expresse que "la période des fêtes de fin d'année ne (se soit) pas traduite par un rebond de l'épidémie", avait prévenu le Premier ministre le 26 novembre.

Pour rappel, le Conseil d'État a rejeté mardi 8 décembre le recours de l'Umih, principal syndicat des métiers de l'hôtellerie-restauration, contre le décret du 29 octobre imposant la fermeture des bars et restaurants dans le cadre du reconfinement.

Aucun des arguments soulevés par l'Umih n'est "de nature à faire naître un doute sérieux quant à la légalité de la décision attaquée", a estimé le Conseil d'État dans son ordonnance, transmise à l'AFP.

Le gouvernement a, "pour faire face à la situation d'urgence sanitaire", fait "le choix d'une politique qui cherche à casser la dynamique actuelle de progression du virus par la stricte limitation des déplacements de personnes hors de leur domicile", souligne la décision, alors que le Covid-19 se propage "principalement par gouttelettes respiratoires, par contact et par voie aéroportée" et "une distance d'un mètre ne suffit pas à elle seule à limiter la contagion en espace clos".

Ces lieux où le risque de transmission du virus est plus élevé

Or, une étude américaine "publiée le 10 novembre 2020 dans la revue Nature" a établi que "les restaurants, bars et hôtels, présentent, avec les salles de sport, un risque significativement plus élevé de transmission du virus que les autres lieux de brassage de population, y compris les commerces", poursuit le Conseil d'État et d'"autres études produites par le ministre de la Santé aboutissent, par des méthodologies différentes (...) à des conclusions identiques".

Ski: les remontées mécaniques resteront fermées, dixit le Conseil d'État

Le Conseil d'État a rejeté vendredi une requête visant à suspendre la fermeture des remontées mécaniques en France décidée en novembre par le gouvernement.

La haute juridiction administrative avait été saisie par plusieurs collectivités territoriales et organisations représentant l'industrie des sports d'hiver.

Lire aussi : Stations de ski : le Conseil d'État refuse la réouverture des remontées mécaniques

Les niveaux de contamination sont "trop élevés"

En France (près de 57.000 morts), il existe un "risque élevé" d'une flambée "dans les prochaines semaines", a alerté l'organisme Santé publique France vendredi 11 décembre, qui appelle à la "plus grande vigilance, notamment dans la perspective des fêtes de fin d'année".

C'est pour cette raison que le gouvernement français a annoncé jeudi soir ce prudent déconfinement à partir du 15 décembre, assorti de nombreuses restrictions.

"Nous aurions été irresponsables à ouvrir et faire comme si tout se passait très bien", a justifié vendredi le président Emmanuel Macron.

Commentaires 9
à écrit le 13/12/2020 à 2:45
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Vous pourriez titrer M. Castex ou M. le premier ministre, par respect

à écrit le 12/12/2020 à 18:11
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l ombre d une troisiemme vague plane apres le 15 décembre !

à écrit le 11/12/2020 à 19:44
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Il faut peut-être faire ainsi, mais c'est mal ficelé et ça va laisser des traces. Cette histoire ne peut que mal finir. Le printemps risque d'être chaud et pas seulement à cause du réchauffement du climat.

le 11/12/2020 à 23:19
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Le vaccin arrive bientôt. Après les fêtes ils vont obligatoirement annonce un rebond de l'épidémie que ce soit vrai ou non pour apeurer les citoyens afin qu'ils aillent se vacciner en masse... Maintenant ça va faire 1 an la répression marche pas et ...

le 12/12/2020 à 11:45
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Vous qui hurlez à la restriction de liberté à la dictature sanitaire à la répression etc, vous attendez quoi pour aller donner un coup de main dans les unités Covid ? Et vous irez sans masques svp, histoire de rester cohérent.

le 12/12/2020 à 19:40
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@jul76 " Et vous irez sans masques svp" Ne te fais d'illusion sans une amende de 135€ , il y aurait surement plus de monde sans masque.Sinon, prend ce vaccin, puisque tu as l'air volontaire ,tu nous raconteras la suite.

le 13/12/2020 à 11:54
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Le comportement actuel des français est sidérant:le confinement n'est presque plus respecté.J'appelle a un tour de vis en toute urgence avant Noel.

à écrit le 11/12/2020 à 12:54
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"la logique que nous devons suivre est d'éviter d'accroître les flux, les concentrations, les brassages de public".....sauf pour aller bosser bien entendu....

le 11/12/2020 à 23:24
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Et curieusement ils disent toujours pas qu'on se contamine au travail (sauf chez les pas utiles...) pourtant ce confinement est respecte et on utilise les masque en plus... donc on devrait pas avoir ce type de seconde vague si comme il le dise on se ...

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