Deuxième vague : Castex envisage des reconfinements locaux

Sans exclure des reconfinements locaux, Jean Castex a exhorté lundi les Français à plus de vigilance face à une "deuxième vague forte" de Covid-19, à deux jours d'une nouvelle prise de parole d'Emmanuel Macron.
(Crédits : STEPHANE MAHE)

"Nous sommes dans une deuxième vague forte", a déclaré le Premier ministre lundi sur franceinfo, sur fond d'envolée des nouveaux cas positifs et d'hôpitaux guettés par la saturation, surtout en Ile-de-France, en appelant "de façon extrêmement claire à ce que nous nous mobilisions toutes et tous".

"Il ne peut plus y avoir de relâchement", a averti M. Castex, pour qui "les Français ont considéré un peu trop vite, malgré les discours que nous tenions, que ce virus avait disparu".

Pendant les grandes vacances, "les Français ont collectivement considéré que c'était fini, que c'était dernière nous", a-t-il insisté, assurant que pour sa part, il n'avait "cessé tout l'été d'appeler à la vigilance" et pris des mesures pour généraliser le port du masque. Selon Jean Castex, le déconfinement s'est déroulé de "façon efficace", en dépit des critiques sur la disponibilité et les délais des tests.

"Rien ne doit être exclu quand on voit la situation dans nos hôpitaux", a également prévenu le chef du gouvernement à propos de la possibilité de reconfinements locaux. Dans le même temps, le secrétaire d'Etat au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne a incité les Français à réserver leurs vacances de la Toussaint en promettant que "les réservations annulées ne (coûteraient) rien" et que "la sécurité sanitaire (était) au rendez-vous".

Après les restaurateurs, qui s'étaient mobilisés contre la fermeture de leurs établissements, les forains ont à leur tour protesté lundi contre les restrictions sanitaires en menant des opérations escargots dans toute la France, tandis que des dizaines de VTC ont bloqué des voies de circulation près de Bercy pour réclamer plus d'aides. Autre cri d'alarme, la fédération des fleuristes (FFAF) a estimé que 15% d'entre eux devraient disparaître d'ici au printemps 2021 à cause de la crise due au Covid-19.

Plus de 20.000 cas quotidiens

L'exécutif examinera la situation sanitaire lors d'un conseil de défense sanitaire mercredi, avant une interview à 19h55 du président Emmanuel Macron sur TF1 et France 2.

Le nombre de nouveaux cas de tests positifs au Covid-19 enregistrés en 24 heures a battu plusieurs records depuis le redémarrage de l'épidémie cet été et passé le cap des 20.000 ces derniers jours (20.339 vendredi, 26.896 samedi), selon les données quotidiennes de Santé publique France, dont le dernier bilan fait état de 32.730 décès en France. Les chiffres sur les nouvelles contaminations sont à prendre avec prudence, car ils peuvent parfois correspondre à des prélèvements réalisés plusieurs jours plus tôt, mais le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS), Aurélien Rousseau, a fait état sur RMC/BFMTV d'un taux de tests positifs de 17% en Ile-de-France "qu'on n'avait jamais atteint".

Avec "474 malades, on a passé les 42% d'occupation" des lits de réanimation par des patients COVID-19 dans la région la plus peuplée du pays (12 millions d'habitants), a ajouté Aurélien Rousseau, un niveau qui va imposer des déprogrammations d'interventions pour faire de la place dans les hôpitaux. Avec Toulouse et Montpellier, qui basculent mardi, la France compte désormais neuf villes - dont les quatre plus grandes de France - et le département de la Guadeloupe en zone d'alerte maximale, synonyme de taux d'occupation des lits en réanimation à 30% et qui a pour conséquence la fermeture des bars, des salles de sport et un accueil limité dans les restaurants. A Aix-Marseille, ces mesures ont été prolongées pour 15 jours supplémentaires.

Si les services hospitaliers sont lancés dans une course contre la montre, Jean Castex a aussi comparé la lutte contre la COVID-19 à "une course d'endurance", qui "va durer plusieurs mois". Il a de nouveau appelé à éviter "les contacts au maximum", notamment lors des retrouvailles en famille de la Toussaint, mais "je ne vais pas vous dire qu'on ne peut pas voir papi et mamie ce serait ridicule", a-t-il ajouté.

"Au lieu d'avoir 15 amis autour de la table, vous en avez trois ou quatre", a aussi lancé, sur LCI, l'épidémiologiste de l'Institut Pasteur Arnaud Fontanet, également membre du Conseil scientifique. Selon lui, "il n'y a rien qui va changer profondément la donne" jusqu'aux effets d'un vaccin, qu'il ne situe pas avant le "deuxième semestre 2021, au mieux".

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.