En France, le marché du travail continue de résister aux incertitudes économiques

Le taux de chômage en France a légèrement baissé au deuxième trimestre, enregistrant un recul de 0,8% en France (hors Mayotte), soit 26.900 inscrits en moins, soit une baisse sur un an de 15,1%, selon les chiffres publiés mercredi par la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares). Cette décrue a néanmoins nettement ralenti par rapport au trimestre précédent.
Le nombre de demandeurs d'emploi est resté stable au deuxième trimestre pour les moins de 25 ans et a baissé pour les 25-49 ans et les 50 ans et plus.
Le nombre de demandeurs d'emploi est resté stable au deuxième trimestre pour les moins de 25 ans et a baissé pour les 25-49 ans et les 50 ans et plus. (Crédits : Reuters)

C'est bien l'un des rares indicateurs économiques encore relativement positif. Le taux de chômage en France a légèrement baissé au deuxième trimestre. Si la baisse est légère, comparée à la forte diminution enregistrée lors de précédents trimestres, il y a baisse quand même : le nombre de chômeurs de catégorie A a enregistré un recul de 0,8% en France (hors Mayotte) au deuxième trimestre, soit 26.900 inscrits en moins, à 3,165 millions, soit une baisse sur un an de 15,1%, selon les chiffres publiés mercredi par la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares). Pour l'instant, le marché du travail continue donc de résister aux incertitudes économiques, malgré la dégradation de la conjoncture sur fond de guerre en Ukraine.

« Le nombre de demandeurs d'emploi continue de diminuer ! », s'est aussitôt félicité le ministre du Travail Olivier Dussopt, notant sur Twitter que le nombre d'inscrits en catégorie A, B et C « baisse sensiblement ».

Dans le détail, au deuxième trimestre, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie B (moins de 78 heures de travail dans le mois) a baissé de 3,7% (-27.700) après avoir progressé de 2,2% au trimestre précédent, et celui en catégorie C (plus de 79 heures) de -2,7% (-41.900).

Par tranches d'âge, en catégorie A, pour la seule France métropolitaine, le nombre de demandeurs d'emploi est resté stable au deuxième trimestre pour les moins de 25 ans (-22,8% sur un an) et a baissé pour les 25-49 ans (-0,4%) et les 50 ans et plus (-1,2%.).

Sur le front du chômage longue durée, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits depuis un an ou plus recule de 3,9% au deuxième trimestre (-14,9% sur un an) à 2,57 millions (catégories A, B et C). La part des demandeurs d'emploi inscrits depuis un an ou plus atteint 47,3% (-3,3 points sur un an).

Ces chiffres du deuxième trimestre viennent confirmer d'autres indicateurs favorables publiés récemment. Le nombre de déclarations d'embauche de plus d'un mois (hors intérim) a notamment augmenté de 3,6% au deuxième trimestre, après une légère baisse le trimestre précédent (-0,6%), a indiqué l'Urssaf la semaine dernière.

Ralentissement de la décrue

Quelques bémols toutefois. Cette décrue a néanmoins nettement ralenti. Les derniers résultats trimestriels publiés fin avril avaient fait état d'une forte baisse de 5% en catégorie A, soit 170.000 inscrits en moins, après une baisse du même ordre au trimestre précédent (-5,7%). En incluant l'activité réduite (catégories B et C de Pôle emploi), la baisse était alors de 2,7% à 5,533 millions, fin avril. Tandis que pour ces mêmes catégories, au deuxième trimestre, elle est en baisse de 1,7% (-8,9% sur un an) et s'établit à 5,436 millions, selon la Direction des statistiques du ministère du Travail.

Comment interpréter ces chiffres ? Dans le flux de sorties des inscrits à Pôle emploi qui s'explique par les reprises d'emploi « il y a une forte baisse » (-14,2% en catégorie A, B et C) et « une partie non négligeable de la baisse du chômage s'explique par les cessations d'inscription » (45,5% des motifs de sortie de catégorie A, B et C, +6%), précise à l'AFP Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques.

Le plein emploi d'ici à 2027 ? L'OFCE émet des doutes

L'OFCE a mis en doute la semaine dernière l'objectif de plein emploi d'ici à 2027, anticipant une hausse du taux de chômage à 8% en 2023 et 2024, avant une légère décrue en fin de quinquennat pour atteindre 7,5% en 2027.

« On voit qu'on a un scénario de tassement sur le marché du travail qui est en fait la reconnexion avec l'environnement macro-économique car, jusqu'à présent, la surprise, c'est qu'on avait plutôt un chômage qui baissait, beaucoup de créations d'emplois, avec un croissance qui se tassait », explique-t-il. « On est sur cet atterrissage, on commence à entrer sur un plateau » en ce qui concerne le chômage, poursuit l'économiste de l'OFCE.

L'exécutif s'est néanmoins fixé pour objectif d'arriver au plein-emploi d'ici à 2027, ce qui implique un taux de chômage autour de 5%, contre 7,3% actuellement. Il compte notamment sur plusieurs « leviers » pour y arriver, dont la transformation de Pôle emploi en « France Travail », une forme de guichet unique pour mieux accompagner ceux qui ont vocation à retourner à l'emploi.

Le gouvernement entend aussi « aller plus loin » sur la réforme de l'assurance-chômage, avec une concertation sur sa gouvernance mais aussi via la modulation des indemnisations en fonction de la conjoncture, avec des règles « plus dures » quand le marché crée des emplois et « plus protectrices » quand il y a des difficultés.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 28/07/2022 à 15:36
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Comment peut on croire que le chômage baisse... seul les chiffres et leur manip nous renseigne! Alors que si cela était le cas nous n'en parlerions plus!;-)

le 29/07/2022 à 8:57
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Le business du chômage se porte très bien : les frais de fonctionnement de pole emploi siphonnent le budget, les sociétés de "formation" et de "coaching" poussent comme des champignons, et les prélèvements sur les salaires ne baissent pas. Les chiffr...

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