
Il ne reste plus que 8,6 milliards d'euros à trouver pour financer l'innovation. Alors que Bruno Le Maire compte annoncer prochainement des "cessions d'actifs", l'Agence des Participations de l'Etat (APE) a annoncé ce mardi la cession de 4,15% du capital d'Engie (ex-GDF Suez), soit 111 millions d'actions. L'Etat va engranger 1,53 milliard d'euros mais conservera 24,1% du capital de l'énergéticien et 27,6% des droits de vote.
Comme ADP, Safran, La Française des Jeux, voire Orange, Engie figurait sur la liste des candidats potentiels selon de nombreux observateurs. Contrairement à ADP où toute nouvelle cession de titres devra passer par une loi, des cessions par « petits blocs » comme l'Etat le fait pour Engie sont également possibles pour des entreprises comme Safran, mais pas à court terme. Au regard de la faible capitalisation d'Air France-KLM mais aussi aux problématiques de droits de trafic, un désengagement de l'Etat d'Air France-KLM (15,7% aujourd'hui) n'est pas jugé opportun par certains banquiers.
ADP prochain sur la liste ?
Parmi tous les noms évoqués, celui d'ADP, le gestionnaire des aéroports parisiens de Roissy-Charles de Gaulle, d'Orly et du Bourget, est celui qui revient le plus souvent sur la table. Non seulement parce qu'Emmanuel Macron était déjà chaud pour mener à bien cette opération du temps où il était ministre des Finances mais aussi parce que la vente totale des 50,6% que l'Etat détient encore dans le capital, est aujourd'hui valorisée à plus de 7 milliards d'euros, quasiment les deux-tiers des 10 milliards d'euros recherchés par l'Etat pour financer l'innovation..
Pour autant, si ADP est au cœur de la réflexion de l'exécutif, les interrogations sont encore grandes. Notamment sur le transfert de la propriété du foncier qui appartient à ADP depuis la loi aéroportuaire de 2005. « Vendre ce droit de manière éternelle dérange l'Etat », explique un bon connaisseur du dossier. « Mais il pourra toujours intégrer des garanties dans la loi qui s'avèrerait nécessaire pour la privatisation d'ADP.
Apparemment on a encore peu compris que laisser filer les déficits et augmenter la dette sans que de nouvelles richesses ne soient assez créées, c’est en réalité augmenter l’austérité, Absurde de le dire ?
Mais non, car tout bêtement c’est alors consacrer une plus grande part des recettes de l’état au service de la dette et qui en pareil cas ne sert pas beaucoup au développement des ressources et de l’économie. Et donc moins d’argent pour développer l’économie et pour les équipements et de contribuer à s’enfoncer dans une situation de dépendance dévastatrice..
En effet à qui profite le plus l’argent que l’on emprunte ? Aux grands prêteurs internationaux qui ainsi peuvent exploiter un pays comme naguère les puissances impériales le faisaient en faisant payer le tribut à leurs vassaux ou encore en faisant du colonialisme, mais d’une manière bien plus futée en faisant du colonialisme financier. Et en assurant le sous-développement et le chômage des pays ainsi exploités.
On peut se rappeler où cela a mené en Grèce quand par clientélisme électoral les gouvernements de droite comme de gauche se sont mis à emprunter de l’argent sans se soucier de savoir comment rembourser et ceci par exemple pour augmenter les retraites des fonctionnaires pour leur assurer un revenu qui était alors devenu plus important que dans la majorité des autres pays européens (bien qu’on ait du mal à le croire).
Quant à ceux qui prônent une sortie de la monnaie euro en revenant à une monnaie nationale dévaluée, c’est un tour de passe-passe bien connu qui consiste à imposer de l’austérité sans que ceux qui la subiront s’en aperçoive immédiatement, car en apparence leur revenus et leurs salaires n’auront d’abord pas bougés. Mais ce sont alors les prix qui s’envoleront et le pouvoir d’achat général qui aura baissé. Et de croire que c’est avec cela que l’on développe durablement les exportations, c’est un leurre et tout le contraire car ce n’est pas avec cela que les produits industriels resteront compétitifs avec ceux produits par des pays encore moins développés qui resteront moins chers, ni par es pays plus développés qui disposeront de produits mieux adapté à la demande et qui seront plus actifs et plus inventifs quant à la manière de les concevoir, de les produire et de les vendre
Il n’y a que les pays qui auront su développer une économie prospère sans l’aide de l’état qui n’auront besoin de personne pour se défendre et qui peuvent échapper au dictat des grands prêteurs d’argent en conservant leur monnaie nationale Mais cela c’est d’abord une question de mentalité et de probité individuelle et collective, de culture générale et de compétences individuelles et qui n’ont que très peu à voir avec de la politique politicienne.
C'est de la politique de court terme, pas très compréhensible d’ailleurs.
Autre inconvénient, c’est une solution de facilité et l’habitude a été prise de se débarrasser de participations potentiellement rentables sur le long terme, au risque de se retrouver uniquement avec des canards boiteux. Qui nécessitent des aides de l’Etat d’ailleurs. Certes il serait difficile de se débarrasser des mauvais élèves, mais si l’Etat se donnait la peine de restructurer les groupes dont il est responsable, on gagnerait du temps et de l’argent.
Cette politique est d'autant moins lisible dans ce cas. Puisque si l’argent est destiné à financer «un fonds pour l'innovation», alors même qu'Engie est déjà fortement engagé dans l’innovation technologique et qu’ils auraient certainement besoin de capitaux pour mener leur transition…. autant leur laisser l’argent. D’autant plus que si l’Etat cède des parts il sera difficile à court terme à Engie de procéder à une levée de fonds sur les marché, sauf à faire baisser le titre.
Le seul avantage c’est que cela permettra à l’énergéticien Français d’acquérir plus d’autonomie. Mais alors pourquoi ne pas aller au bout de la logique et les libérer complètement du poids de l’Etat ?
Ce qui va être intéressant, c’est aussi la compétition entre deux modèles, l’un ou l’Etat est omniprésent et l’autre quasiment indépendant.
En parlant de gestionnaire :
Decembre 2011 :
L'économiste français Alain Minc, un des proches conseillers du président Nicolas Sarkozy, a été nommé président des autoroutes Sanef, a annoncé, mercredi, le groupe espagnol d'infrastructures et de services Abertis, maison mère de Sanef.
"Le conseil d'administration de Sanef, filiale française d'Abertis, a donné aujourd'hui (mercredi) son feu vert à la nomination d'Alain Minc comme nouveau président de la société, en remplacement de Pierre Chassigneux, qui prendra sa retraite après avoir occupé ce poste depuis 2003", a précisé le groupe dans un communiqué.
Alain Minc est déjà présent au conseil d'administration de deux entreprises espagnoles, la banque catalane CaixaBank et le groupe de médias Prisa, qui édite notamment le quotidien El País. Sanef (Société des autoroutes du nord et de l'est de la France) appartient à Abertis depuis sa privatisation en 2006.
Revue de presse Upr.