La crise financière de 2008 a eu des répercussions directes sur le pouvoir d'achat des Français

La crise financière de 2008 a entraîné en France un « ralentissement du pouvoir d'achat dans les années 2010 » qui a « affecté toutes les classes d'âge », selon France Stratégie, qui a étudié cinq générations, de 30 à 69 ans.
L’évolution du niveau de vie à compter de 2010 a été moins favorable que celle connue par les mêmes cohortes d'âge entre 2000 et 2009.
L’évolution du niveau de vie à compter de 2010 a été moins favorable que celle connue par les mêmes cohortes d'âge entre 2000 et 2009. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Quinze ans après la retentissante crise des « subprimes », les conséquences économiques se font plus précises. Avant la spirale inflationniste de 2022, la France avait déjà été frappée par un pouvoir d'achat qui tournait au ralenti, entre 2010 et 2019, en raison de la crise financière survenue fin 2008. « Pour les plus jeunes, cela s'est traduit par une moindre progression ; pour les plus de 55 ans, cela s'est traduit par une baisse » du pouvoir d'achat, souligne France Stratégie, qui a suivi pendant une décennie l'évolution du niveau de vie de plus d'un million de Français âgés de 30 à 69 ans en 2010.

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Dans cet échantillon, le revenu disponible « par unité de consommation » - l'indicateur de l'Insee qui appréhende le mieux les évolutions du pouvoir d'achat individuel - a progressé en moyenne de 5,4% sur la décennie.

Le niveau de vie moyen des 55-64 ans (les mieux lotis en 2010) a chuté, passant d'environ 2.500 euros en 2010 à un peu plus de 2.300 euros neuf ans plus tard. Les 65-69 ans sont eux passés d'un peu plus de 2.410 euros mensuels en moyenne à environ 2.240 euros.

A l'inverse, les quadragénaires de 2010 (40-49 ans) ont vu leur niveau de vie moyen augmenter de 15,4% sur la décennie, soit d'environ 300 euros. Cette convergence des revenus ne doit pas masquer que les 65-69 ans possèdent un stock de patrimoine bien supérieur aux plus jeunes. Ainsi, le patrimoine net par unité de consommation moyen des 65-69 ans s'élevait à 265 000 euros en 2010, il était de 75 000 euros pour les 30-39 ans.

Une progression du pouvoir d'achat bien moins favorable qu'entre 2000 et 2009

Pour les cinq générations étudiées par France Stratégie, l'évolution du niveau de vie à compter de 2010 a de toute façon été moins favorable que celle connue par les mêmes cohortes d'âge entre 2000 et 2009. Par exemple, les personnes âgées de 30 à 39 ans en 2000 ont vu leur pouvoir d'achat bondir de 20% en neuf ans, tandis que la cohorte 2010 des 30-39 ans n'a enregistré qu'une progression de 7% de son niveau de vie.

L'aspect fiscal joue à la marge

Pour expliquer les évolutions très différenciées d'une génération et d'un individu à l'autre, France Stratégie s'est intéressé à l'influence de trois facteurs sur le pouvoir d'achat : les variations de revenus, les changements dans la composition du foyer (enfants, mariage...) et le ratio entre impôts payés et prestations sociales reçues par les Français. « En France, on insiste volontiers sur l'impact des réformes fiscales ou sociales sur le pouvoir d'achat, mais notre analyse montre qu'entre 2010 et 2019, les effets « revenu » et « famille » sont d'une ampleur supérieure », souligne l'organisme. « Une des grandes surprises, c'est que l'aspect fiscal a très peu joué sur la dynamique des niveaux de vie sur la période », insiste Clément Dherbécourt, du département Société et politiques sociales de France Stratégie. « Certes, il y a eu une vague de hausses d'impôts importantes entre 2011 et 2014, mais cette hausse a été compensée par des baisses à peu près de même ampleur à partir de 2015 ».

Les enfants influencent nettement plus le pouvoir d'achat que le départ ou l'arrivée d'un conjoint

L'évolution du nombre d'enfants dans le foyer est également un facteur clé d'évolution du pouvoir d'achat des générations. Ainsi, sans le départ de ses enfants, le pouvoir d'achat de la génération 1961-1970 n'aurait progressé que de 5,9 %, contre 15,4 % ; à l'inverse, l'arrivée d'enfants pour la plus jeune génération (1971-1980) grève l'évolution de son pouvoir d'achat de près de 7,7 %.

L'effet « conjoint », soit l'évolution du nombre d'unités de consommation liée à une mise en couple, une séparation ou un veuvage, apparaît quant à lui très limité. La proportion de personnes en couple décroît légèrement sur la période — en baisse de 5 points —, quelle que soit la génération. Marginal comparé à l'effet « enfants », cet effet « conjoint » représente moins d'un cinquième de l'impact des changements familiaux sur le niveau de vie.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 06/01/2023 à 6:36
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Bonjour, Ils ne faut surtout pas croire que l'ons vie correctement de sont travail... Les salaires reste faible car ils y a une forte taxation entre le brûte et le net... les auguementation sont rare car les entreprises so t fortement taxé.... L'...

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