La croissance du PIB français légèrement meilleure que prévu au premier trimestre mais reste faible

La croissance de l'activité économique française a atteint 0,2% au premier trimestre de 2023, soutenue par le dynamisme de la production industrielle et du commerce extérieur, a indiqué vendredi l'Institut national de la statistique (Insee). En revanche, les dépenses de consommation des ménages français ont accentué leur recul au mois de mars.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a salué « la solidité » de l'économie française, dont les « fondamentaux tiennent bons ».
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a salué « la solidité » de l'économie française, dont les « fondamentaux tiennent bons ». (Crédits : KEN CEDENO)

La croissance du PIB français lors du premier trimestre 2023, 0,2%, a été immédiatement saluée par Bruno Le Maire. Pour le ministre de l'Economie, elle est le reflet de « la solidité » de l'économie française, dont les « fondamentaux tiennent bon » et qui continue à « créer des emplois ». Cette estimation est légèrement supérieure à la prévision de l'Insee (0,1%).

Les dépenses de consommation des ménages en baisse au mois de mars

Néanmoins, les dépenses de consommation des ménages français ont accentué leur recul au mois de mars selon des chiffres publiés ce vendredi par l'Insee, qui font état d'un repli d'1,3% des achats de biens sur un mois, après -0,8% en février. Cette nouvelle baisse s'explique avant tout par le net repli (-2,4¨% par rapport à février) de la consommation de produits alimentaires, alors que leur prix a bondi de près de 16% sur un an en mars. Sur l'ensemble du premier trimestre, la consommation de biens a reculé de 0,2% par rapport au quatrième trimestre 2022, détaille l'Institut national de la statistique et des études économiques.

Une inflation devenue structurelle

D'autant que la situation pourrait s'aggraver comme l'expliquait à La Tribune Dominique Schelcher, le PDG de Système U, le 17 avril dernier : « Nous sommes déjà à 16,2% d'inflation sur les produits alimentaires sur un an. Vont s'ajouter les hausses de tarifs liées aux négociations commerciales qui viennent de se terminer et qui dépassent les 10%. Il faut donc s'attendre à une inflation de 25% fin juin », a-t-il estimé, précisant néanmoins que la situation devrait s'apaiser « à la rentrée »« Mais, ne rêvons pas, la période a changé : même si la situation s'améliore, l'inflation que nous voyons est devenue structurelle », a-t-il ajouté.

Lire aussi« L'inflation sur les produits alimentaires est devenue structurelle » (Dominique Schelcher, Système U)

De son côté, le gouvernement a estimé dans sa feuille de route budgétaire pour les cinq prochaines années présentée fin avril que l'inflation devrait rester élevée à 4,9%, avant de redescendre à 2,6% en 2024 puis 2% en 2025 et enfin 1,75% à l'horizon 2027. Des prévisions que le Haut conseil des finances publiques (HCFP) a, néanmoins, jugées un peu trop optimiste« Même si l'inflation mesurée en glissement annuel devrait commencer à se replier dans le courant de l'année 2023, le reflux attendu par le Gouvernement paraît rapide, si bien que les prévisions d'inflation (...) paraissent un peu sous-estimées », a-t-il ainsi estimé le 26 avril.

Lire aussiDette et déficit : comment le gouvernement veut « refroidir la dépense publique »

Une croissance portée par la production industrielle

L'industrie manufacturière, surtout, a fait preuve de dynamisme (+0,7%) tout comme la production d'énergie qui a bénéficié de la réouverture de centrales nucléaires, la production a rebondi dans les raffineries, les grèves de mars contre la réforme des retraites ayant été « moins importantes » que celle d'octobre de l'an dernier, a détaillé l'Insee. Du fait d'une augmentation des exportations et d'un recul des importations, le commerce extérieur a contribué positivement, de 0,6 point de pourcentage, à la croissance du PIB entre janvier et mars.

Les nuages s'amoncellent

Après ce tableau un peu meilleur que prévu au premier trimestre, l'activité économique française risque toutefois de voir les nuages s'amonceler les mois suivants. Les économistes citent une conjugaison de facteurs : prix alimentaires restant à des niveaux élevés malgré une accalmie possible de l'inflation dès mi-2023, ralentissement économique mondial, assèchement du crédit sous l'effet de la remontée des taux décidée par la Banque centrale européenne, crise énergétique qui pourrait revenir sur le devant de la scène avec le retour de l'hiver...

L'Insee n'a pas encore fourni de prévision de croissance pour l'ensemble de l'année 2023.

Commentaires 16
à écrit le 29/04/2023 à 3:05
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Plus de 25% d'inflation sur une annee concernant l'alimentaire. Continuez, vous etes sur la bonne voie.

à écrit le 28/04/2023 à 10:33
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En gros 0%

le 28/04/2023 à 18:37
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0.2 % c'est positif pas O % alors que beaucoup prévoyait une récession.

à écrit le 28/04/2023 à 10:08
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Ne pas confondre enrichissement du pays avec augmentation de son PIB... Nous n'avons pas créer plus de richesses, elles coutent juste plus cher... dans les faits les gens ordinaires s'appauvrissent c'est tout ce qu'il y a a retenir, le reste est de ...

le 28/04/2023 à 11:02
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"Ne pas confondre enrichissement du pays avec augmentation de son PIB". En effet, il faudrait pondérér la croissance du PIB de la croissance de la population, on pourrait également s'intéresser à la répartition de la croissance de ce pib, aux classes...

le 28/04/2023 à 13:42
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La croissance, c'est dans la définition actuelle, l'évolution du PIB en volume, c'est à dire du PIB à prix constants (pour aller vite). Le calcul de ce PIB à prix constants tient évidemment compte de la hausse des prix des produits et services fabriq...

à écrit le 28/04/2023 à 9:28
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Qu'elle est la politique de la France à l'horizon 5 ans.. Je m'en vais lire le bouquin qu'il vient d'écrire pour chercher une réponse à cette question..

à écrit le 28/04/2023 à 9:15
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franchement pas de quoi se féliciter quand on sait comment se calcule le PIB d'un pays. En réalité économiquement parlant et d'un point de vue richesse, la France est en récession mais l'INSEE veut sauver les meubles avec ses taux de 0, quelquechose

le 28/04/2023 à 10:46
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Le mode calcul de l'insee n'a pas été modifié contrairement à vos suppositions. La France fait mieux que ses voisins. Il semble que çà vous chagrine.

à écrit le 28/04/2023 à 8:40
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Une croissance de 0,2% avec une inflation de 6%, j'appelle ça une récession

le 28/04/2023 à 13:45
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La croissance, c'est dans la définition actuelle, l'évolution du PIB en volume, c'est à dire du PIB à prix constants (pour aller vite). Le calcul de ce PIB à prix constant tient évidemment compte de la hausse des prix des produits et services fabriqu...

à écrit le 28/04/2023 à 8:40
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"Augmentation du PIB français", comme si cela voulait signifier quelque chose ! Cela permet de mettre beaucoup de poussière sous le tapis en ne faisant que de la com. ! :-)

le 28/04/2023 à 9:46
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N'hésitez pas à proposer au gouvernement un indicateur plus pertinent, vous pourrez aller chercher votre nobel ensuite.

le 28/04/2023 à 11:09
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Le PIB par habitant en France est plus de 15% en dessous de celui de l’Allemagne et doit être au 25eme rang mondial. Par contre nous dépensons beaucoup trop en vivant au dessus de nos moyens d’où les déficits constants et le recours à l’emprunt pour ...

le 28/04/2023 à 16:23
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C'est pas l'indicateur qui est en cause... mais l'interprétation que l'on distille dessus .

à écrit le 28/04/2023 à 8:18
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0.2% de croissance du PIB avec un endettement de 4% du PIB en levier, c'est une récession.

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