La facture des JO 2024 n'en finit pas de grimper : qui va payer ?

Un conseil d'administration des JO PARIS 2024 s'est tenu ce lundi 12 décembre. Un dépassement du budget de 10 % a été validé. Soit un budget de 4,38 milliards d'euros pour le seul comité olympique. L'exécutif table toujours sur plus de 96 % de financements privés pour cet événement mais se fait des sueurs froides. Dans le contexte actuel, il n'est pas simple de trouver l'argent.
Fanny Guinochet
Tony Estanguet, le patron du Cojo

Les Jeux sont loin d'être faits. Le comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojo) cherche toujours à boucler son budget. Et dans le contexte d'inflation galopante, ce n'est pas une mince affaire. Le conseil d'administration, qui s'est tenu ce lundi, et auquel a assisté la ministre des Sports Amélie Oudéa- Castéra, a validé une rallonge de 400 millions d'euros, portant le budget à presque 4,4 milliards d'euros. (sans compter la partie infrastructures gérée par La Solideo - société de livraison olympique-). En cause de cette hausse des coûts, l'inflation qui a renchéri l'enveloppe prévue de 195 millions d'euros. La flambée des prix de l'énergie, mais aussi celle des matériaux, pèse lourd. Les frais liés à la construction ou à l'aménagement de la quarantaine de sites et infrastructures qui les accompagnent, sont en hausse de 165 millions d'euros. Des dépenses aussi ont été sous-évaluées, comme les frais liés à la sécurité. La seule soirée d'ouverture sur la Seine nécessite plus de moyens que prévu : 30 millions d'euros de plus. Côté recettes, le comité compte sur la contribution du CIO, le comité international olympique, mais aussi sur l'argent tiré de la billetterie - un quart des recettes - . De leur côté, les droits télévisés devraient représenter 750 millions d'euros... Enfin, la majorité des recettes devrait être apportées par les entreprises partenaires.

La course aux sponsors

Et justement, les sponsors sont le nerf de la guerre. EDF, Orange, Danone, Carrefour, BPCE, Sanofi, ... ont déjà donné leur accord, mais des partenaires de haut rang se font encore attendre. Et non des moindres. C'est le cas, par exemple, de LVMH, le géant du luxe, qui n'a toujours pas donné son aval malgré ses bénéfices record. Le groupe de Bernard Arnault est encore en discussion avec le comité. Les ministres de l'Economie, Bruno Le Maire, comme celui du Budget, Gabriel Attal tentent de convaincre les patrons. Ils n'ont de cesse, en ce moment, de solliciter les entreprises françaises pour qu'elles mettent au pot. Mais la période n'est pas propice. Face à l'envolée des prix de l'énergie, devant l'incertitude économique qui s'annonce en 2023, elles font souvent valoir qu'elles ont d'autres dépenses plus importantes à honorer en ce moment. Beaucoup aussi ne veulent pas donner pour donner... « Les JO ce n'est pas un dû, résume un patron français. Parce que l'on est une entreprise de l'Hexagone, on devrait forcément participer ! ... c'est limite du racket », s'agace-t-il. Les grands groupes du CAC 40 sont notamment perplexes quant à leur implication dans cet événement, alors que pour la plupart, la majorité de leur chiffre d'affaires est réalisé en dehors de l'Hexagone.

Le Cojo, n'en reste pas moins optimiste, assurant même qu'il est en avance sur son objectif, qui consiste à réunir 80 % des 1,1 milliard d'euros issus des sponsors d'ici à la fin de l'année.

La chasse aux dépenses inutiles

Pour limiter les dépassements, le comité d'organisation passe toutefois en revue tous les postes,... quitte à rogner sur ses ambitions. Restauration, transport, services sur les sites d'entraînement... de nombreuses prestations sont revues à la baisse.

Par exemple, le village olympique ouvrira quelques jours plus tard que prévu, histoire de réduire la facture.

Le comité avait aussi prévu à l'origine d'offrir le transport (métro / RER) avec l'achat d'un billet pour assister à une compétition... Finalement ce ne sera pas le cas, car c'est beaucoup trop coûteux.

Des sueurs froides pour le gouvernement

Reste qu'à Bercy, le financement des JO Paris 2024 prend des allures de casse-tête. Les grands argentiers du pays s'inquiètent, car si le budget n'est pas tenu, au final, ce sera l'Etat qui devra payer la facture. Il est le garant de l'événement.

Le Cojo a d'ailleurs reçu le coup de pouce de l'Etat, mais aussi des collectivités comme la ville de Paris, et la Métropole du Grand Paris), pour l'organisation des jeux paralympiques.

Il n'empêche, Emmanuel Macron a promis qu'il n'y aurait pas d'impôts JO.... L'exécutif le répète : « les Jeux payeront les jeux ». Au total, l'addition devrait atteindre plus de 8,7 milliards d'euros. « Mais, il ne faut pas s'en tenir à la partie coûts, car cela va générer des retombées économiques importantes », plaident les organisateurs.

Il n'empêche, à un moment où les ménages français peinent, pour beaucoup, à boucler leur fin de mois, où de nombreux salariés demandent des augmentations, le gouvernement craint que toute demande aux Français, notamment pour un événement sportif essentiellement parisien, crée des tensions sociales. Quelques manifestations organisées par des militants écologiques ont déjà eu lieu, pour demander l'arrêt des jeux. Pour l'heure, elles n'ont pas beaucoup mobilisé, mais il ne faudrait pas que dans le contexte social actuel, elles prennent de l'ampleur.

Fanny Guinochet
Commentaires 11
à écrit le 12/07/2023 à 20:51
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Les JO quel intérêt ???? on nous bassine à longueur de journée avec le CO2 , les pubs de voitures électriques,les déplacements en vélo,l'isolation par l'extérieur .....etc .... On n'a pas "un cale" mais par contre on a toujours des bras cassés pour...

à écrit le 15/03/2023 à 8:18
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Que dire du salaire d'Estanguet 450 000 euros par ans avec les frais !!? payé a serrer des mains et bouffer aux restos

à écrit le 14/12/2022 à 15:29
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Je suggère que les dépassements budgétaires soient payés par les organisateurs et les gestionnaires de ces jeux.

à écrit le 14/12/2022 à 13:50
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on ne sera meme pas capable de maintenir l'ordre espérons qu'ils n'aurons pas lieu

à écrit le 14/12/2022 à 9:57
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Qui va payer ? A votre avis ? Qui paye un EPR de Flamanville, depuis les dix ans de retards et un cout hors norme, qui payent pour des procès à répétition, là aussi anormalement long, de "col blancs", détourneurs de fond public, pour un résultat "exe...

à écrit le 14/12/2022 à 8:54
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On se rapproche de l’idée EPR.La France sait ce qu’elle veut mais pas combien.L’EPR a un avantage,une fois en service,il sera utile pendant plusieurs décennies.

le 18/12/2022 à 12:15
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A moins d"etre déjà vieux. Depuis le temps.

à écrit le 13/12/2022 à 18:49
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Ce n'est pas grave! Les services de santé s'écroulent, les pompiers et gendarmes manquent de moyens; le système éducatif est une catastrophe; les systèmes énergiques et les infrastructures se désossent de toutes parts, etc.

à écrit le 13/12/2022 à 18:45
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Sans blague ? Genre, on ne s'y attendait pas ?

le 14/12/2022 à 8:02
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Bonjour Quel surprise, le budgets etait totalement faut ...Maintenant, ils vas falloir payer la facture... Le contraire aurait etait une surprise.... Bien sur ils ne faut pas le dire...

le 14/12/2022 à 14:10
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@Rogger Pourquoi concluez vous toujours "Bien sûr il ne faut pas le dire". S'il y a des choses à dire et des coupables à désigner, il faut dire et désigner clairement...preuves à l'appui et vérifications faites.

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