La France veut « des conditions d'équités » parfaites pour l'accès au marché chinois des entreprises françaises

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a demandé mercredi au Premier ministre chinois Li Qiang que l'accès des entreprises tricolores au marché chinois se fasse dans des « conditions d'équité parfaite », dans un contexte où Pékin est régulièrement accusé de favoriser les firmes nationales. Selon une enquête, deux tiers des entreprises européennes estiment qu'il est de plus en plus de faire des affaires en Chine.
Le Premier ministre chinois Li Qiang espére « que les entrepreneurs français pourront soutenir résolument la mondialisation économique et prendre des actions concrètes pour promouvoir l'ouverture ».
Le Premier ministre chinois Li Qiang espére « que les entrepreneurs français pourront soutenir résolument la mondialisation économique et prendre des actions concrètes pour promouvoir l'ouverture ». (Crédits : POOL)

Bruno Le Maire a profité de la visite en France du Premier ministre chinois Li Qiang - qui s'est déplacé pour assister au sommet pour un nouveau pacte financier mondial prévu ce jeudi et vendredi - pour faire passer des messages.

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« Les entreprises françaises aiment la Chine, elles portent de grands projets dans le pays », a insisté le numéro deux du gouvernement lors d'un discours prononcé à Paris devant le Premier ministre chinois et des chefs d'entreprise des deux pays. « Elles souhaitent pouvoir y investir, avoir accès à son marché - l'un des plus grands du monde -, développer des projets avec leurs partenaires chinois, le tout naturellement dans des conditions d'équité parfaite », a-t-il poursuivi.

« Nous souhaitons également accueillir plus d'investisseurs chinois sur le sol français » car « nous avons des projets d'ampleur » comme l'usine de batteries du sino-japonais Envision à Douai ou celle du chinois XTC et du français Orano à Dunkerque, a ajouté Bruno Le Maire. « Nous souhaitons que ces initiatives se multiplient ». Mais « ce renforcement, ce rééquilibrage, doivent reposer sur deux principes politiques fondamentaux : la souveraineté et la concurrence équitable ».

Pour la Chine, la dépendance est nécessaire et mutuelle

Li Qiang lui a renvoyé la balle en soulignant que l'objectif de Pékin est de « bâtir un environnement d'affaires de classe mondiale » avant d'ajouter espérer « que la partie française gardera son marché ouvert » aux entreprises chinoises et leur fournira un environnement « non discriminatoire », alors que le gouvernement français affiche sa volonté de réindustrialiser le pays et de réduire sa dépendance à la Chine.

« Récemment, des voix se sont élevées en Europe qui appellent à la réduction des dépendances », a d'ailleurs noté Li Qiang. Mais « la dépendance est nécessaire et mutuelle (...) L'océan immense de l'économie mondiale ne redeviendra jamais de petits étangs isolés », a-t-il jugé. « Nous espérons que les entrepreneurs français pourront soutenir résolument la mondialisation économique et prendre des actions concrètes pour promouvoir l'ouverture », a encore souhaité le Premier ministre.

« La Chine est trop grande pour être ignorée »

Bruno Le Maire s'est fait le porte-parole des entreprises européennes qui s'inquiètent du climat d'affaires de plus en plus politisé. Selon une enquête de la Chambre de commerce de l'Union européenne en Chine, réalisée en février-mars auprès de 570 entreprises, pour deux tiers d'entre elles (64%), il est devenu plus difficile de faire des affaires en Chine, un niveau record.

En conséquence, « 11% de nos membres ont déjà transféré des investissements hors de Chine », explique Jens Eskelund, président de la Chambre. Et « 10% des entreprises (interrogées) envisagent de déplacer leur siège Asie en dehors de la Chine, ou l'ont déjà fait », Singapour étant généralement plébiscité. Elles notent, pour 59% d'entre elles, que l'environnement économique est de plus en plus politisé, dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre Pékin et Washington. Et les incertitudes s'accumulent, qu'il s'agisse de la loi anti-espionnage aux contours flous qui entrera en vigueur le 1er juillet, ou encore du risque d'un conflit autour de Taïwan, que la Chine revendique comme une de ses provinces. Plus de la moitié des entreprises interrogées (53%) n'envisagent aucune expansion de leur activité en Chine en 2023. Mais, « malgré les difficultés, la Chine est trop grande pour être ignorée », souligne Klaus Zenkel, représentant de la Chambre de commerce de l'UE dans le sud du pays. De fait, depuis 2019 et en dépit des dures années du zéro Covid, la Chambre n'a vu partir aucun de ses quelque 1.700 membres. Elle note toutefois qu'aucune nouvelle PME européenne n'est venue s'implanter dans le pays depuis cette date.

Biden qualifie son homologue chinois de « dictateur », une « provocation » pour la Chine

La Chine a fustigé mercredi la remarque « absurde » du président américain Joe Biden qui a estimé, dans la foulée d'une visite à Pékin du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, que son homologue chinois Xi Jinping appartenait à la catégorie des « dictateurs ». Interrogée à ce sujet, une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning, a estimé que ces propos, qui relevaient de la « provocation » et ne reflétaient « pas la réalité, contrevient aux pratiques diplomatiques et porte gravement atteinte à la dignité politique de la Chine ». Moscou a de son côté raillé les « contradictions » de la politique étrangère américaine. « Nous avons vu pendant des jours certaines informations sur des déclarations conciliantes » d'Antony Blinken à Pékin, a relevé mercredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 22/06/2023 à 17:35
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lemaire n'a pas bien compris comment fonctionnent les chinois, et il n'a pas compris que les chinois mettent dehors les occidentaux qui ont transfere les technologies.....le seul truc a faire desormais, vu que la chine a besoin de l'occident, c'est d...

à écrit le 22/06/2023 à 12:50
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Et voila le p'tit bruno s'enerve en esperant voir les chinois obtemperer. Mais bruno, tu es inaudible, la Chine se moque de la France. C'est elle qui mene le jeu, tout comme la Russie. T'as visiblement toujours pas compris.

à écrit le 22/06/2023 à 9:35
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On ne peut pas leur donner tort de s'être jouer des roublards occidentaux, maintenant leur intérêt est leur marché intérieur, sans "concurrence libre et non faussé" qui a si bien réussit à la France ! ;-)

à écrit le 22/06/2023 à 7:47
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Et la paix dans le monde et que tous les gens s'aiment et soient heureux ! Oui oui on connait sauf que l'UE elle n'a jamais voulu des conditions d'accès équitables elle nous a toujours vendu nous consommateurs européens aux chinois pour délocaliser t...

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