Washington insiste sur l'importance du FMI et de la Banque mondiale, « contrepoids » aux prêts de la Chine

La secrétaire américaine au Trésor estime que les institutions économiques internationales, comme le FMI ou la Banque mondiale, « servent de contrepoids » aux prêts « non transparents et non durables » accordés aux pays émergents. Janet Yellen vise en la nommant la Chine, régulièrement pointée du doigt en la matière. Malgré les critiques envers la puissance asiatique, la ministre ne compte toutefois pas rompre les liens avec Pékin.
Janet Yellen considère qu’« il serait désastreux » pour les États-Unis « d'essayer de (se) dissocier de la Chine ».
Janet Yellen considère qu’« il serait désastreux » pour les États-Unis « d'essayer de (se) dissocier de la Chine ». (Crédits : ELIZABETH FRANTZ)

Les institutions financières internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale ont la cote outre-Atlantique. « Ces institutions reflètent les valeurs des États-Unis », a déclaré la ministre de l'Économie et des Finances de Joe Biden devant une commission de la Chambre des représentants ce mardi.

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Pour Janet Yellen, leur aide « s'accompagne d'exigences fortes en matière de gouvernance, de responsabilité et de viabilité de la dette », et « cela sert de contrepoids important aux prêts non transparents et non durables d'autres pays comme la Chine », a-t-elle précisé.

La Chine est l'un des principaux créanciers des pays en développement. Or, les conditions auxquelles ses prêts sont accordés sont régulièrement pointées du doigt par la communauté internationale, notamment pour n'être pas transparentes. En témoigne la restructuration de la dette extérieure du Sri Lanka, que la première puissance asiatique avait retardée car elle était initialement réticente à l'accepter et proposait à la place d'autres prêts pour rembourser d'anciennes dettes.

Des critiques...

Janet Yellen s'est d'ailleurs opposée à ce que la Banque mondiale prête de l'argent à la Chine. « Nous ne soutiendrons ni ne voterons en faveur d'aucun prêt de la Banque mondiale à la Chine. Nous utilisons notre vote pour nous y opposer », a-t-elle assuré.

Les États-Unis ont, de tous les pays membres de la Banque mondiale, le poids le plus important. Ce poids « au sein de ces institutions est l'un des principaux moyens de s'engager avec les marchés émergents et les pays en développement », a ajouté la secrétaire au Trésor.

L'administration Biden regarde par ailleurs avec attention certains investissements américains à l'étranger, de sociétés « qui investissent dans des entreprises chinoises ayant des liens avec leur armée, et nous nous inquiétons des risques potentiels pour la sécurité nationale ». « Nous examinons les restrictions potentielles sur les investissements sortants », a signalé Janet Yellen.

...sans rupture

Pour autant, la ministre considère qu'« il serait désastreux » pour les États-Unis « d'essayer de (se) dissocier de la Chine ». Elle juge bénéfique « un commerce et (des) investissements aussi ouverts que possible ». « Bien que nous ayons des préoccupations qui doivent être résolues, le découplage serait une grave erreur », a-t-elle martelé.

En 2022, la Chine a perdu son rang de premier partenaire commercial avec les États-Unis, une première depuis 2019, en étant détrônée par l'Union européenne. Un ralentissement des échanges perdure d'ailleurs entre les deux premières économies mondiales, même si le déficit commercial des États-Unis avec la Chine s'est un peu creusé en avril comparé à mars, passant de 22,9 milliards à 24,2 milliards de dollars.

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Enfin, Janet Yellen a aussi souligné qu'au sein du FMI, les États-Unis avaient demandé à renouveler leur participation aux accords d'emprunt, et soumis une requête pour pouvoir prêter jusqu'à 21 milliards de dollars à deux fonds.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 14/06/2023 à 16:26
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C'est un mauvais timing tandis que la dictature financière que nous subissons discrédite toutes les grandes institutions et même les ONG, toutes ces machines concues par le capitalisme sont actuellement fortement remises en question du fait d'interne...

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