Baisser le chauffage, éteindre les lumières..., les efforts de "sobriété énergétique" des Français doivent commencer immédiatement pour éviter des tensions d'approvisionnement l'hiver prochain. C'est ce que recommande le président de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), Jean-François Carenco. Dans un entretien au quotidien Les Echos, le patron du régulateur de l'énergie estime en effet que les difficultés d'approvisionnement de gaz provoquées par la guerre russe en Ukraine et la baisse inédite de la production d'électricité nucléaire d'EDF en raison de l'arrêt de nombreux après la découverte de fissures de corrosion sur des systèmes de sécurité, vont nécessairement entraîner des difficultés à l'hiver 2022 si rien n'est fait.
"Il faut économiser du gaz et de l'électricité en France dès maintenant sinon cela pourrait mal se passer l'hiver prochain", a expliqué Jean-François Carenco, invitant chacun à faire des efforts, "les industriels, le tertiaire, les bâtiments publics mais aussi chacun d'entre nous, que ce soit en baissant le chauffage, la climatisation, les lumières". "Il y a urgence et chacun doit s'y mettre", a-t-il ajouté.
Les 10 recommandations de l'AIE
Le président de la CRE appelle par ailleurs à lever les obstacles administratifs afin d'accélérer le déploiement d'un terminal flottant GNL (gaz naturel liquéfié) au Havre ainsi que simplifier les démarches administratives, et contentieuses concernant les projets d'énergies renouvelables. La guerre en Ukraine a provoqué un renchérissement important du prix des hydrocarbures et pose la question de la dépendance du continent européen au gaz naturel provenant de Russie.
Ces propos interviennent alors que début mars, l'Agence internationale de l'énergie a suggéré dix mesures rapides pour réduire la dépendance à la Russie de "plus d'un tiers" en un an. L'une d'elles demandant aux consommateurs une baisse de 1° des thermostats. L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) estime que cette diminution permettrait aux ménages d'économiser 7% sur leur facture.
Concernant le pétrole cette fois, l'Agence internationale de l'énergie a récemment présenté une liste de dix "actions clés" qui permettraient de freiner d'urgence la consommation de carburants, afin de réduire le risque d'un nouveau "choc" pétrolier.
Si elles étaient pleinement suivies dans ces pays, 2,7 millions de barils par jour (b/j) pourraient être économisés d'ici quatre mois, autant que le pétrole nécessaire au parc automobile chinois. Mathématiquement, elles auraient encore plus d'impact si les économies émergentes s'en emparaient aussi, pointait l'AIE.