Le gouvernement s'engage à veiller à la bonne santé des pépites technologiques

A l'occasion des universités d'été du Medef, Jean-Noël Barrot, ministre délégué au Numérique, a souligné que le gouvernerait serait attentif aux éventuelles difficultés de financement des pépites technologiques françaises face à l'assombrissement économique actuel.
Les pépites technologies, dont les licornes valorisées à plus d'un milliard d'euros, ont plus de mal à trouver du capital pour financer leur croissance.
Les pépites technologies, dont les licornes valorisées à plus d'un milliard d'euros, ont plus de mal à trouver du capital pour financer leur croissance. (Crédits : DR)

Même les licornes font moins rêver. « On commence à avoir un certain nombre d'éléments qui nous laissent penser que la période va être pour la French Tech un peu plus difficile, avec un accès plus resserré aux financements », a indiqué le ministre délégué au Numérique, Jean-Noël Barrot, à l'occasion d'une table-ronde organisée lors des rencontres du Medef sur les « licornes », les jeunes pousses dont la valorisation dépasse le milliard de dollars.

« Nous allons veiller à ce qu'aucune technologie ne nous échappe, ou s'arrête brutalement, du fait de resserrement de l'accès au financement dont il est très probable qu'il devrait être transitoire », a voulu rassurer le ministre. « Nous allons être très attentifs à ce qu'aucune pépite ne soit en difficulté ».

La fin de l'abondance ?

C'est en effet bien la fin de l'abondance. Les pépites ont désormais plus de mal à trouver du capital pour financer leur croissance. La chute boursière des valeurs technologiques a refroidi l'enthousiasme des investisseurs en capital-risque, qui sont désormais plus prudents.

Début juin, déjà, les cofondateurs d'Alven, au moment de lancer un nouveau fonds ciblé sur les très jeunes pousses, faisaient déjà ce constat : « Ce que l'on observe clairement depuis quelques mois, et cela s'est accentué ces dernières semaines, c'est que cela devient très difficile de lever des fonds pour les startups confirmées, qui cherchent des investisseurs capables de miser des dizaines ou des centaines de millions d'euros ».

En revanche, « pour les sociétés qui démarrent aujourd'hui », qui cherchent à lever des fonds plus limités pour financer les premières étapes de développement, « il y a encore pas mal d'appétit ». Aux sociétés les plus matures de son portefeuille, Alven conseillait avant l'été la prudence : « On leur dit : Faites en sorte de ne pas avoir à lever impérativement dans les six prochains mois. (...) Ralentissez, embauchez moins ».

Un tableau loin d'être sombre

Le tableau est toutefois loin d'être sombre : les levées de fonds, selon le baromètre EY du capital-risque, ont fortement progressé au premier semestre 2022. Sur la période, les startups françaises ont réalisé 362 opérations de ce type, pour un montant cumulé de 8,4 milliards d'euros, en hausse de 63% sur un an. Parmi les plus importantes opérations, la fintech dédiée aux professionnels Qonto a levé 486 millions d'euros, le spécialiste de l'évaluation de la performance sociale et environnementale des entreprises Ecovadis 478 millions d'euros et le champion du reconditionné Back Market 450 millions d'euros. Au total, six nouvelles licornes sont nées en France au premier semestre, alors que le président Emmanuel Macron a fixé un nouvel objectif de 100 licornes en 2030.

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Verdissement numérique

Outre les problématiques de financement, Jean-Noël Barrot veut aussi centrer les efforts sur le « verdissement numérique ». Il rappelle ses premières actions en tant que tout nouveau ministre : « Les entreprises du numérique et les entreprises des télécoms sont venues à mon invitation à Bercy avant l'été pour reprendre les premiers engagements pour réduire leur consommation énergétique à l'approche de l'hiver prochain ». Il insiste : « Nous leur avons donné rendez-vous en septembre pour qu'elles viennent consolider et renforcer ces engagements, dans le cadre notamment d'une « feuille de route nationale » pour un « numérique vert ». Je compte sur les entreprises numériques pour montrer l'exemple en matière de réduction de consommation énergétique et de réduction d'empreinte carbone, et pour offrir à toutes les entreprises de France des solutions en la matière. »

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 30/08/2022 à 7:59
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Tout le monde sait bien que les "pépites technologiques" ne restent plus nationale après la distribution des subventions!

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