Les fonctionnaires autorisés à cumuler leur emploi avec... celui de chauffeur de bus

Pour pallier le manque de chauffeurs de bus qui menace le bon fonctionnement des transports scolaires en France, le gouvernement a publié un nouveau décret paru ce jeudi au journal officiel. Ce texte autorise à présent les fonctionnaires français à cumuler leur emploi actuel avec un poste de chauffeur de bus pour le transport scolaire.
La FNTV estime que la France manque de 8.000 chauffeurs de bus
La FNTV estime que la France manque de 8.000 chauffeurs de bus (Crédits : DR)

Petite avancée pour résoudre la pénurie de chauffeurs de bus dans le pays. Le gouvernement a publié ce jeudi un décret permettant aux fonctionnaires de cumuler avec leur emploi « une activité lucrative de conduite d'un véhicule de transport scolaire ou assimilé. » Il s'agit d'un dispositif expérimental pour une durée de trois ans, mis en place conjointement par la Première ministre Elisabeth Borne et les ministres de la Fonction publique Stanislas Guérini, de l'Intérieur Gérald Darmanin, de la Transition écologique Christophe Béchu et de la Santé François Braun. Concrètement, les agents des trois versants de la fonction publique - Etat, collectivités et hôpitaux - pourront exercer comme chauffeurs de bus mais devront obtenir pour cela « une autorisation préalable et individuelle de l'employeur public » dont ils relèvent, détaille encore le décret. L'exercice à titre accessoire de l'activité de chauffeur ne devra cependant « pas porter atteinte au fonctionnement normal, à l'indépendance ou à la neutralité du service d'affectation de l'agent », stipule aussi le texte.

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La mesure a été prise pour pallier les « difficultés de recrutement de conducteurs (qui perturbent) le bon fonctionnement (des services de transport scolaire) ainsi que des transports à la demande organisés en faveur des élèves et étudiants handicapés », précise le décret.

De son côté, la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) avait proposé en octobre une réforme du diplôme CAP dédié, et un abaissement à 18 ans de l'âge pour l'accès au permis de conduire un autocar (au lieu de 24 ans). L'association veut aussi créer des vocations, via par exemple des « campagnes thématiques » de communication, ainsi que des immersions en entreprise. Le directeur général de Pôle Emploi, Jean Bassères, a, quant à lui, évoqué la nécessité de multiplier les formations courtes, en partie effectuées au sein des sociétés.

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Un manque de chauffeurs chronique

Si le gouvernement et les organisations déploient autant d'énergie pour les transports scolaires, c'est parce que le secteur manque de personnel. Le 20 octobre, lors du congrès annuel de la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV), son président, Jean-Sébastien Barrault, faisait état d'un manque de quelque 8.000 conducteurs. « On a une crise du recrutement qui s'est fortement aggravée pendant la crise sanitaire », avant laquelle le secteur absorbait 10.000 personnes par an, rappelait Ingrid Mareschal, déléguée générale de la FNTV : pendant la pandémie de Covid-19, outre ces postes non pourvus faute d'activité, 5.000 chauffeurs ont abandonné la profession, selon elle.

Selon une enquête menée par l'institut Xerfi auprès de patrons du secteur, 97% d'entre eux observent une pénurie de conducteurs routiers. Parmi les raisons principales évoquées : des salaires insuffisants (75%), des conditions de travail difficiles (69%) et des emplois qui ne sont qu'à temps partiel (53%).

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Des conditions de travail difficiles

Les contraintes du métier peuvent en effet être compliquées à vivre. Un chauffeur d'autocar sur deux ne travaille pas à temps plein, et de nombreuses missions sont saisonnières (scolaire, loisirs, tourisme...) et peu complémentaires.

Autant d'obstacles pour recruter des jeunes, dans un marché du travail qui s'est resserré, et alors que la pyramide des âges - 50% des chauffeurs ont plus de 50 ans - augure d'une poursuite de ces tensions dans les années à venir. Le 16 octobre, le député (LR) des Vosges Stéphane Viry avait appelé  les collectivités et l'Etat à se tourner vers un public local « d'auto-entrepreneurs, d'agriculteurs, de mères au foyer, de jeunes étudiants », voire de caissières de supermarché, qui formeraient un vivier de chauffeurs ponctuels.

(Avec AFP)

Commentaires 7
à écrit le 30/12/2022 à 7:59
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Les fonctionnaires ne sont plus à un conflit d'intérêt près. Ils occupent maintenant les places de chauffeurs, de maires et dirigent nos collectivités sans choquer personne. Ils deviennent aussi ministres ou chef d'état, ce qui revient à nommer des f...

le 30/12/2022 à 9:42
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c'est du macron pret a tout pour justifie sa vision d'illusioniste critiquer des elections d'un pays autre que la france voir l'italie ou la hongrie mais quand la derive vient d' israel la c'est un soutien

à écrit le 30/12/2022 à 0:23
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Les fonctionnaires sont mal payés car il y en a trop. Macron a embauché 22000 fonctionnaires de plus. Il y a en France 6 millions de fonctionnaires. Imaginons vouloir donner une augmentation de 100 euros par mois à chaque fonctionnaire, cela coûtera...

le 31/12/2022 à 13:39
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Encore un avec des réflexions et des calculs sortis de je ne sais où.... Et les milliards que macron file à l'Ukraine à lui fournir de l'armemenr, ça ne te dérange pas ? Et tt ce que ça fait comme civil de tués, sans abris ça te cause. L'Ukraine ça ...

à écrit le 29/12/2022 à 21:36
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Dans plein de pays du tiers-monde, les fonctionnaires sont si peu et mal rémunérés, qu'ils sont obligés d'aller cumuler avec une autre activité, comme chauffeur de taxi par exemple. Voilà la France tombée au niveau de ces pays-là !

à écrit le 29/12/2022 à 12:37
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Comme quoi, les fonctionnaires n'ont pas un travail trop prenant !

le 29/12/2022 à 17:28
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C est de la comm gouvernementale je ne vois pas trop comment je pourrai être chauffeur de bus , travaillant de 8h à 17h… plus 3h h de rer quotidien domicile- travail … ça veut peut-être aussi dire que l état reconnaît qu ils sont mal payés ?..

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