Les ventes de fonds de commerce sont reparties de plus belle en 2022

Après avoir dégringolé à cause de la crise sanitaire avant de remonter en 2021, les ventes et cessions de fonds de commerce ont atteint, en 2022, le nombre de 31.700 soit une hausse de 14,3%. Quant au montant moyen, il s'est renchéri de 7,5%. Des reprises qui sont également favorisées par un aménagement fiscal pour les entreprises de moins de 50 salariés, note le cabinet Altares.
Les ventes et cessions de fonds de commerce ont augmenté de 14,3% en 2022, soit un total de 31.700.
Les ventes et cessions de fonds de commerce ont augmenté de 14,3% en 2022, soit un total de 31.700. (Crédits : DR)

La crise sanitaire n'est plus qu'un lointain souvenir en ce qui concerne les ventes et cessions de fonds de commerce. Ces dernières ont, en effet, augmenté de 14,3% en 2022, soit un total de 31.700, après avoir chuté autour de 25.000 par an avec l'épidémie de Covid-19, selon une étude publiée ce jeudi par le cabinet Altares. Au total, ces ventes et cessions ont atteint, en 2022, le niveau record de 215.716 euros. Le montant moyen des transactions s'est ainsi renchéri de 7,5%.

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Mais le rattrapage après la crise provoquée par l'épidémie n'est pas la seule raison de cette hausse des reprises de fonds de commerce qui résulte également, selon le cabinet, d'un aménagement fiscal pour les entreprises de moins de 50 salariés. Les TPE et petites PME, qui réalisent un chiffre d'affaires inférieur à 12 millions d'euros, peuvent amortir sur une période de dix ans et déduire de leur résultat imposable les fonds de commerce acquis entre 2022 et 2025. Neuf rachats sur dix ont été réalisés par des entrepreneurs à la tête d'une TPE de moins de dix salariés.

La restauration représente un quart des échanges

Dans le détail, c'est la restauration qui concentre le quart des échanges, avec plus de 7.600 établissements cédés. La hausse des transactions a, en effet, été particulièrement forte dans la restauration traditionnelle (+50,6%), suivie par la restauration rapide (+35,3%) et les débits de boisson (+46,2%), tandis que les ventes de boucheries ont chuté de près de 12% et celles de boulangeries de plus de 6%.

Concernant les prix de vente ou de cessions : la médiane est de 100.000 euros, c'est-à-dire que la moitié des fonds de commerce en France se vendent sous ce prix. Ce sont les pharmacies qui se vendent le plus cher, à près de 1,2 million d'euros en moyenne, devant les supermarchés (500.000 euros), les hôtels (430.000), les buralistes (350.000), tandis que les restaurants s'échangent en moyenne à 200.000 euros, derrière les boulangeries à 235.000 euros.

Enfin, « la dynamique retrouvée en 2022 profite aux villes moyennes et aux petites villes », constate Altares. Mais si les villes de 5.000 à 20.000 habitants sont devenues plus attractives, les communes rurales et les villages de moins de 5.000 habitants ne regroupent que 25% des transactions en 2022, contre 32% en 2021.

Bien que les retards de paiement ont reflué en France en 2022, les TPE et PME restent les plus impactées

Dans une interview à La Tribune mercredi, le médiateur des entreprises, Pierre Pelouzet, souligne le fait que, selon le dernier rapport de l'observatoire des délais de paiement, ces derniers ont reflué en 2022 après avoir enregistré, en 2020, une envolée spectaculaire au moment de la crise sanitaire. Mais il regrette « que les plus gros acteurs restent les plus mauvais payeurs. Évidemment, certains grands groupes sont de bons payeurs. Pendant la crise, certaines grandes entreprises ont fait des efforts pour payer encore plus tôt leurs fournisseurs. Mais globalement, plus l'acteur est grand, moins il paie bien, que ce soit dans le public ou dans le privé. Or, ces acteurs ils sont structurants. Une grande entreprise qui ne paie pas à l'heure va mettre ses fournisseurs en difficulté. Une chaîne de mauvais paiements peut s'installer », affectant ainsi « tout un pan de l'économie peut être affecté ».

Selon Pierre Pelouzet, le cumul des retards de paiement en France représente, en moyenne, un milliard d'euros par jour globalement. Or, l'année dernière, la France a accusé un retard de 12 jours de paiement en moyenne. « Ce qui veut dire que 12 milliards d'euros devraient être dans les caisses des TPE et PME alors que ces sommes sont dans les caisses des grands groupes ou des grandes collectivités ». Et de conclure que « si la France arrivait à résorber ces retards, ce serait une manne colossale d'argent qui serait reversée aux TPE et PME ».

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 16/06/2023 à 7:55
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Photo: Pauvres jeunes plein d'espoir à qui on dit qu'en travaillant durement on y arrive forcément ! Sans leur avoir dit qu'ils crouleraient sous les charges et les "partenaires" et autres prestataires privés incompétents.

à écrit le 15/06/2023 à 17:23
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Les échos qui me reviennent c'est que bon nombre de commerces sont à la peine depuis le début de l'année et plus particulièrement l'hôtellerie restauration en raison de l'inflation mais aussi du remboursement du pge , des loyers en retard dus au conf...

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