Malgré la baisse des bénéficiaires du RSA, le nombre d'allocataires de minima sociaux repart à la hausse

Le nombre d'allocataires de minima sociaux est reparti à la hausse en 2022, une croissance particulièrement marquée en ce qui concerne les allocations pour adulte handicapé (AAH) et pour demandeur d'asile (ADA).
C'est le nombre de bénéficiaires pour adulte handicapé (AAH) qui connaît « sa plus forte croissance annuelle depuis dix ans » (+3,4%), pour atteindre 1,29 million fin 2022.
C'est le nombre de bénéficiaires pour adulte handicapé (AAH) qui connaît « sa plus forte croissance annuelle depuis dix ans » (+3,4%), pour atteindre 1,29 million fin 2022. (Crédits : Denis Balibouse)

Après une forte hausse en 2020 du fait de la crise du Covid et un repli en 2021, le nombre d'allocataires des minima sociaux a augmenté de 0,4% pour atteindre 4,34 millions fin 2022, selon un rapport de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). Au total, en incluant les conjoints et les enfants à charge, 6,9 millions de personnes étaient couvertes par les minima sociaux fin 2021, soit une personne sur dix en France métropolitaine et trois sur dix dans les départements et régions d'outremer (DROM), hors Mayotte. En 2021, ce sont 29,9 milliards d'euros qui ont été versés au titre de ces minima sociaux, soit 1,2% du PIB, un chiffre en baisse par rapport à 2020 (-3,1 %).

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Dans le détail, c'est le nombre de bénéficiaires pour adulte handicapé (AAH) qui connaît « sa plus forte croissance annuelle depuis dix ans » (+3,4%), pour atteindre 1,29 million fin 2022. Les raisons de cette forte croissance, notamment des allocataires AAH1 - les personnes avec un taux d'incapacité supérieur ou égal à 80% -  « restent encore à éclaircir », souligne-t-on à la Drees.

Le nombre de demandeurs d'asile en hausse

La tendance à la hausse devrait d'ailleurs encore se poursuivre, du fait de la « déconjugalisation » de l'AAH, une mesure réclamée de longue date par les associations, et qui doit entrer en vigueur dimanche. Les adultes handicapés ne devront plus se soucier des revenus de leur conjoint pour calculer le montant de leur allocation.

Le nombre d'allocataires de l'allocation pour demandeur d'asile (ADA) croît également fortement (+45,3%) pour atteindre un niveau un peu supérieur à celui de 2019 (115.000). Cette hausse est due à l'augmentation du nombre de demandeurs d'asile et de déplacés ukrainiens. Concernant le minimum vieillesse, les effectifs, qui étaient assez stables depuis 2013 avant d'augmenter entre 2018 et 2023 sous l'effet des plans de revalorisation, continuent leur hausse (+4,2% en 2022).

Les emplois aidés amenés à baisser

Les effectifs du revenu de solidarité active (RSA) ont, quant à eux, nettement diminué, de 6,2% en 2021 (une forme de « retour de balancier » après la crise économique de 2020), puis de 2,3% en 2022, grâce à une situation de l'emploi plus favorable.

Par ailleurs, le nombre d'emplois aidés devrait diminuer d'environ 15.000 l'an prochain, avait annoncé fin août le ministre du Travail Olivier Dussopt, en marge de l'université d'été du Medef à Paris.

« Nous sommes à presque 120.000 contrats aidés entre les PEC (Parcours Emploi Compétences) et les CIE (Contrat Initiative Emploi) pour l'année 2023. En 2018, 2019, on était plutôt autour de 65.000, 70.000 », détaillait-il.

Il a précisé que les contrats aidés devaient être « mobilisés en priorité pour les plus éloignés de l'emploi, les seniors, les personnes en situation de handicap, les moins de 25 ans avec des difficultés de qualification, les bénéficiaires de minima sociaux ».

Adultes handicapés : la Cour des comptes appelle à une prise en charge plus efficace des seniors

Le nombre de bénéficiaires de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) de plus de 50 ans a augmenté de 55% entre 2011 et 2019. Or, cette évolution démographique, liée au vieillissement des générations nombreuses de l'après-guerre et à l'amélioration de l'espérance de vie des personnes en situation de handicap, n'a pas été anticipée par les pouvoirs publics, explique la Cour des comptes. L'institution appelle ainsi l'État à améliorer le pilotage public de l'offre médico-sociale et à investir un milliard d'euros par an pour répondre aux besoins de ces personnes.

« Le rapport révèle que les besoins croissants de cette population sont rarement satisfaits en raison de tensions sur l'offre d'accompagnement avec des conséquences parfois dramatiques sur les parcours et donc sur les individus », a résumé lors d'une conférence de presse Pierre Moscovici. Les sages recommandent de confier aux Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) une mission de repérage des personnes handicapées vivant à domicile pour leur proposer, à partir de 50 ans, d'évaluer leurs besoins médico-sociaux liés au vieillissement.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 29/09/2023 à 13:57
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Je me réjouissais déjà de la baisse du nombre des bénéficiaires du RSA, mais j'entends de tous côtés se plaindre des prix alimentaires, du coût de l'énergie, de saut de repas... Bref, je n'ai pas l'impression d'une amélioration. Si l'on obligeait pré...

à écrit le 29/09/2023 à 9:25
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C'est assez inévitable car la population vieillit et les conditions de travail dans certains métiers se sont si dégradées qu'on y laisse rapidement sa santé physique ou mentale...

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