L’ancien président Jacques Chirac est décédé

La famille de l'ancien président de la République vient d'annoncer son décès à l'âge de 86 ans.
Jacques Chirac a été président de la République de 1995 à 2007.
Jacques Chirac a été président de la République de 1995 à 2007. (Crédits : Reuters)

Jacques Chirac, ancien président de la République (1995-2007) est décédé à l'âge de 86 ans. L'annonce a été faite par sa famille ce matin.

"Le président Jacques Chirac s'est éteint ce matin paisiblement parmi les siens", a dit à Reuters Frédéric Salat-Baroux, époux de Claude Chirac, la fille de l'ancien président.

Emmanuel Macron a annulé son déplacement prévu à Rodez (Aveyron) jeudi sur la réforme des retraites et prononcera une allocution radiotélévisée à 20h00 (18h00 GMT).

"C'est beaucoup mieux comme ça, car Jacques Chirac n'était plus Jacques Chirac ces derniers temps. C'était un grand homme, un très grand Français", a réagi la comédienne et chanteuse Line Renaud, qui était très proche de la famille Chirac.

Les responsables politiques, de l'extrême gauche à l'extrême droite, ont rendu un hommage unanime à l'ancien président.

Victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) en septembre 2005, durant son second mandat, Jacques Chirac, avait renoncé à paraître en public ces dernières années, très affecté également par le décès de sa fille Laurence.

Longévité politique

De ses débuts en Corrèze, à son arrivée à l'Élysée en 1995 qu'il quittera en 2007, Jacques Chirac n'aura cessé de gravir les échelons et de traverser le XXe siècle en étant toujours proche du pouvoir. Un pouvoir et ses inévitables tentations, qui lui vaudront, après des années de procédure, une condamnation en décembre 2011 dans l'affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris. De par sa longévité politique, avec une carrière entamée sous De Gaulle, l'homme a marqué l'histoire de la Ve République.

Les premiers faits d'armes

Après des études à Sciences Po Paris puis à l'ENA (promo 1959), il commence son ancrage local en Corrèze, en se faisant élire conseiller municipal puis député en 1967. Commence alors son ascension vers le pouvoir : nommé secrétaire d'État aux Affaires sociales la même année (vidéo ci-dessous), sous la présidence de De Gaulle - il crée l'ANPE, il devient ministre de l'Agriculture en 1972.

En 1974, après l'élection de Giscard, qu'il avait  soutenu aux dépens du gaulliste Jacques Chaban-Delmas, Jacques Chirac devient Premier ministre, avant de démissionner deux ans plus tard, se sentant bridé par le président. Redevenu député, il lance le RPR (Rassemblement pour la République) qui prend la place de l'UDR. Il décide ensuite de briguer la mairie de Paris, face au giscardien Michel d'Ornano : en mars 1977, il conquiert l'hôtel de Ville. Les Parisiens le rééliront en 1983 puis 1989.

Matignon et l'opposition

Après des législatives plutôt réussies en 1978 (le RPR est le premier groupe à l'Assemblée Nationale), puis une campagne européenne en demi-teinte (le parti arrive en 4e position derrière les communistes), Jacques Chirac se lance dans la bataille de l'élection présidentielle de 1981. Pour sa première candidature, il arrive derrière Giscard d'Estaing et Mitterrand au premier tour, et déclare qu'il ne votera pas pour VGE au second tour. Malgré la victoire des socialistes, il conserve son siège de député en Corrèze face à...François Hollande.

Étant désormais dans l'opposition, il profite de la première cohabitation en 1986 pour redevenir Premier ministre, sans renoncer à son mandat de maire. Il lance une vague de privatisations dans la banque, les télécommunications et l'industrie, tout en libéralisant des domaines comme l'investissement et l'entreprise privée.

Balladur contre Chirac

En 1988, pour sa deuxième candidature à l'élection présidentielle, Jacques Chirac se retrouve face au second tour à François Mitterrand. La campagne est marquée par le score élevé de Jean-Marie Le Pen (14,4%) et par l'âpre duel télévisé entre les deux finalistes. Jacques Chirac est finalement battu au second tour. En 1993, Edouard Balladur arrive à Matignon à la faveur du raz-de-marée de la droite aux législatives, qui obtient 485 sièges de députés.

Jacques Chirac, qui ambitionne toujours d'être élu président, voit son « ami  de trente ans » Premier ministre déclarer sa candidature en 1995. Faisant campagne sur la « fracture sociale », il devance Edouard Balladur au premier tour puis est élu face à Lionel Jospin et accède enfin à l'Elysée.

L'Élysée et la cohabitation

Avec son Premier ministre Alain Juppé, il poursuit la vague de privatisations de 1986. Il a également quelques actes politiques forts : reconnaissance de la responsabilité de l'État français dans la déportation des Juifs lors du 53e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv, reprise des essais nucléaires,  abolition du service militaire, passage du septennat au quinquennat.

Pendant l'hiver 1995, les projets de réforme des retraites du public et celui de la Sécurité Sociale provoquent d'énormes grèves. Si le premier est retiré, le second sera appliqué via une loi permettant de légiférer par ordonnances. En 1997, Jacques Chirac décide de dissoudre l'Assemblée nationale : les élections voient le retour de la cohabitation avec Lionel Jospin premier ministre, qui durera jusqu'en 2002.

Le second mandat

Le soir du 21 avril, ce dernier est éliminé dès le premier tour, et Jacques Chirac se retrouve en duel avec Jean-Marie Le Pen. Refusant un débat télévisé, il est réélu à une écrasante majorité (82,21% des suffrages).

Son second mandat sera marqué par son refus d'intervenir militairement en Irak, mais aussi par le combat perdu lors du référendum sur la Constitution européenne qui voit le « non » l'emporter en mai 2005. Cette défaite provoque la démission de Jean-Pierre Raffarin et l'arrivée de Dominique De Villepin à Matignon. La fin du mandat sera quant à elle marquée par les émeutes en banlieue de 2005 qui conduisent au rétablissement de l'état d'urgence pendant deux mois, mais aussi par le recul sur le contrat première embauche (CPE) après une large mobilisation.

Après 12 ans passés à l'Élysée, Jacques Chirac, qui décide de ne pas briguer un troisième mandat, transmet le pouvoir à Nicolas Sarkozy le 16 mai 2007, avant de quasiment disparaître de la vie publique à partir de 2010.

Jacques Chirac, Quai Branly, fondation, 2016

[Jacques Chirac lors d'une des ses dernières apparitions publiques, le 18 septembre 2016, à la cérémonie du Prix de la fondation Chirac au Musée du Quai Branly consacré aux arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amérique dont il est l'initiateur. Crédit: Reuters]

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(avec Reuters)

Commentaires 42
à écrit le 29/09/2019 à 12:21
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A moins aussi ça vas mas rive

à écrit le 27/09/2019 à 16:39
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Macron en a encore profité pour s'offrir un spot TV (il n'est pas le seul, c'est affligeant) Malheureusement, son regard fixe et inexpressif trahissait cet opportunisme indécent.

le 27/09/2019 à 17:43
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En parlant d’indécence : La vidéo, partagée plus de 7000 fois sur Twitter, sème le doute. «Regardez comment on compte les votes avec la méthode LREM… C’est hallucinant», s’insurge sur le réseau social l’internaute qui en a diffusé l’extrait. On y ...

à écrit le 27/09/2019 à 14:55
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J’ai souvenir de pas mal d’affaires de corruption le concernant lui et sa famille elargie...beaucoup de temps perdu et d’immobilisme.....sinon c’est vrai qu’il avait l’air sympathique.

à écrit le 27/09/2019 à 10:29
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Comme beaucoup de politiciens, une fois arrivé à ses fins, il n'a pas été d'un grand secours pour redresser la France. Son seul coup d'éclat a été la Bosnie où il a "enfin" donner l'autorisation de riposter. Pour le reste, il a commencer les privatis...

à écrit le 27/09/2019 à 10:00
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Ce qu'il y a d'épatant quand vous disparaissez, c'est que votre nécro est toujours dithyrambique, un moment rare à savourer .

à écrit le 27/09/2019 à 4:33
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Huit francais / dix regrettent ce president ! De Gaulle etait decidement un precurseur. Apres avoir mis bismuth au pouvoir ! Ce type est l'artisan du declin du pays France et on continue de le venerer ! Les francais aiment les margoulins avec de ...

le 27/09/2019 à 9:37
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aujourdhui le déclin de la France est en marche ! observez le monde rural et ses agriculteurs abandonnés/ ceta

le 27/09/2019 à 9:39
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aujourdhui le déclin de la France est en marche ! observez le monde rural et ses agriculteurs abandonnés/ ceta.. finalement c était mieux avant

le 27/09/2019 à 9:40
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aujourdhui le déclin de la France est en marche ! observez le monde rural et ses agriculteurs abandonnés/ ceta.. finalement c était mieux avant

le 27/09/2019 à 18:14
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"margoulin avec de la gouaille", vous avez parfaitement defini le bonhomme, puisque ce type de politicard semble plebicité par les francais (????) les LR devrait donner leur investiture a marcel campion.

à écrit le 26/09/2019 à 22:50
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Il a tout le temps trahi la confiance de ses électeurs, et il a trahi la Nation en supprimant le Service National : même François Mitterrand et ses gouvernements d'Union de la Gauche n'avaient pas osé... Un excellent candidat et un très mauvais élu o...

le 26/09/2019 à 23:25
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"Il a tout le temps trahi la confiance de ses électeurs" et qu' on fait les successeurs derrière lui qui avait enclenché le référendum de 2005 ? Ils se sont collectivement pris à signer les GOPE qui détruisent ce pays ..

le 27/09/2019 à 7:53
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@gedeon vous pourriez nous rappeler le score minable du anti gope UPR à la dernière élection européenne. Votre discours est une rengaine qui ne prend pas et vos amis anglais les deux spécialistes du mensonge, Bojo et le triste Ferage vénérés par l'é...

le 27/09/2019 à 7:58
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Les militaires eux-mêmes ne voulaient plus du Service National.Chirac a eu tout à fait raison de liquider cette vieille lune inutile et coûteuse.

le 27/09/2019 à 9:14
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@quel fiasco 51 % des français se sont opposés" à l' UE à la consultation maastrichienne VS 49 pour et la trahison ultime à été pour les suiveurs de Chirac, notoirement Sarkozy de faire revoter les parlementaires (amenant Lisbo...

à écrit le 26/09/2019 à 22:23
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On retiendra pour le meilleur et pour le pire: Le discours de Villepin à l'ONU en 2003 contre l'engagement de la France en Irak au gd dam de Bush et de Blair. L'organisation du traité de Nice en fév 2001 qui élargit l'UE aux PECO à partir de 2004 p...

à écrit le 26/09/2019 à 20:32
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Les hommages a lui disent plus sur le creditibilite des hommeurs que sur le credibilite et l'honneste de chirac, bien connu.

à écrit le 26/09/2019 à 20:21
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Merci d utiliser décédé plutôt que mort. Vous êtes le seul ? media a utilisé ce terme réservé aux humains et quand c est d origine naturelle. Cela ne change pas les faits ,mais contribue au respect de la personne, et à la pérennité de la subtile lang...

à écrit le 26/09/2019 à 19:59
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Météo TF1 20H00 Evelyne DHELIAT en robe noire , lunid journée de Deuil National, moi ce que je vais en profiter pour aller faire un tour aux champignons.

à écrit le 26/09/2019 à 19:40
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J. Chirac est mort. Que retenir de lui ? A son actif, un discours brillant a l’ONU contre la guerre en Irak et puis c’est à peu près tout. A son passif l’immobilisme comme doctrine, une dissolution catastrophique qui a tué le premier septennat et un ...

le 26/09/2019 à 23:21
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"A son passif l’immobilisme comme doctrine, une dissolution catastrophique qui a tué le premier septennat et un deuxième où il ne s’est rien passé. " Chirac aura été le dernier chef d' état quasi souverain, ses successeurs ne sont qu' u...

à écrit le 26/09/2019 à 19:38
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Maintenant avec les importantes économies que va faire le gouvernement avec le décès de Jacques, (voiture de fonction, chauffeur, infirmière etc..)Macron pourrait dire à Agnés Buzin, ministre de la santé, de continuer à rembourser l'homéopathie.

à écrit le 26/09/2019 à 18:44
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C’est la meilleure loi d’amnistie pour les élus.

à écrit le 26/09/2019 à 18:42
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Les tables et les chaises de la ville de Paris n’oublieront jamais Jacques Chirac. Il a tellement fait pour les vignobles, les homards et les meumeus.. Que la force du Benalla soit avec tous les français en cette soirée si triste.

à écrit le 26/09/2019 à 18:07
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Je respecte l’homme mais aussi son le refus de lancer la France dans la guerre en Irak, mais certainement pas le politique un parcours semé de magouilles, de crocs en jambe, des vacances et victuailles au frais du contribuable. Pour ce qui de l’écono...

le 26/09/2019 à 18:35
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Au contraire, ils avaient les coudées franches pour liquider le parti Baas et les rares hommes qui auraient pu tenir le pays. Depuis on ne compte plus les morts, les déplacés et la liquidation en silence des minorités chrétiennes. La France a fait...

à écrit le 26/09/2019 à 16:59
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Je me souviens surtout qu'à la fin des années 90 quand le pays était en croissance , avait moins de chomage et de déficit , que l'euro n'existait pas il a fait le roi fainéant , ne lançant aucune des réformes majeures dont le pays avait besoin ; la...

le 26/09/2019 à 22:49
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Dès son arrivée, il a bien essayé avec le plan Juppé de 95. Mais ça a tellement foiré (vu l'arrogance de son 1er ministre) qu'il a dû dissoudre l'assemblée 2 ans + tard et supporté le gouvt Jospin et ses 35 h !! De gdes années 2000 en perspective... ...

à écrit le 26/09/2019 à 16:53
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Chirac n'a pas décidé de ne pas briguer un troisième mandat, la constitution avait été modifiée à son initiative pour limiter à deux mandats la présidence de la république. Cette règle lui était applicable. Le journaliste devrait revoir son texte.

le 27/09/2019 à 20:04
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Non, la révision constitutionnellle en question a été votée pendant le quinquennat Sarkozy et à son initiative.

à écrit le 26/09/2019 à 16:49
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En 1979, pour les premières élections au parlement européen, il avait ainsi dénoncé haut et fort la construction européenne pour ce qu’elle est : à savoir une entreprise de vassalisation germano-américaine. Et, comme le montre la présente vidéo, il l...

à écrit le 26/09/2019 à 15:37
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C’est pour cela que le pacte de stabilité, il s’est assis dessus. Quant aux références chrétiennes, c’était intolérable pour Jacques. Il était l’homme du non. Une Europe boulbiboulga, c’était sa vision. A 27, puis bientôt à 62 on est plus arm...

à écrit le 26/09/2019 à 14:30
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Sponsor de la mise en biere ,Corona

à écrit le 26/09/2019 à 14:28
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C'est pas qu'il n'aimait pas l'Europe, bien au contraire, quand on aime les européens et notre si puissante et grande culture, inégalable, on ne peut que détester celle du fric qu'ils ont mis en place. Et quand on voit son état actuel lamentable ...

à écrit le 26/09/2019 à 13:22
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Merci Chichi , nous t'aimions bien .

à écrit le 26/09/2019 à 12:40
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Un président soi disant sympathique mais qui n'aura rien fait: Qui peut citer une réforme dont il a été à l'origine en 12 ans de pouvoir? Pour ma part j'aurais préféré qu'il soit moins sympathique mais plus actif. Paix à son âme.

le 26/09/2019 à 13:31
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Commençons par le passage à l'armée de métier. En voila déjà une de réforme et elle est de taille....

le 26/09/2019 à 14:35
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Le gouvernement Chirac autorise le regroupement familial par un décret du 29 avril 1976 signé notamment par le Premier ministre, Jacques Chirac, et par le ministre du Travail, Michel Durafour Président :Giscard d'Estaing toujours bien vivant ,si ca c...

le 26/09/2019 à 15:57
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Réformer l'armée n'a rien d'une réforme engageante, la grande muette, cela vous dit quelque chose et franchement, vous pensez que c'est impopulaire de dire à un jeune de 20 ans qu'il n'aura plus à donner un an de sa vie à la nation?

le 26/09/2019 à 18:15
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@kiceca, pas une réforme une obligation financière car le budget ne pouvait plus absorber le cout du service obligatoire sans oublier les milliers de passe droit pour une classe française souvent très proche des politiques. Le respect, la morale, la ...

le 26/09/2019 à 18:52
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Qq semaines après les élections digne d’un dictateur africain : le principe du relèvement des rémunérations des ministres +70%

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