Où trouver les 20 milliards d'euros pour financer la loi pouvoir d'achat ?

Le gouvernement a présenté jeudi sa loi pouvoir d'achat, premier grand texte du second quinquennat d'Emmanuel Macron. Un ensemble de mesures que le gouvernement entend actionner pour aider les Français à lutter contre l'inflation. Un paquet de 20 milliards d'euros pour 2022, que le gouvernement assure qu'il est financé et qu'il n'y aura pas de dérapages dans les comptes publics.
Fanny Guinochet
(Crédits : POOL)

Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie le jure : pas question de revenir au "quoi qu'il en coûte" et à cette forme d'argent magique débloqué au moment de la crise du Covid.

Il n'empêche, pour aider les Français à protéger leur pouvoir d'achat face à l'inflation, le gouvernement n'hésite pas à ouvrir très largement les vannes de la dépense publique.

Pas de dérapage budgétaire grâce à la cagnotte

Prolongation du bouclier tarifaire, de la ristourne sur l'essence (même si elle baisse progressivement), prime aux gros rouleurs, aides aux ménages les plus modestes, revalorisation des pensions, des minima sociaux, des bourses, relèvement de la prime Macron... la liste des mesures présentées en Conseil des ministres ce jeudi 7 juillet est longue et représente, selon le gouvernement, autour de 20 milliards d'euros au total.

L'exécutif assure que le financement de ces mesures nouvelles est compensé "par le rebond de la croissance observé fin 2021, supérieur aux attentes et dont l'effet positif sur les recettes publiques se poursuit en 2022". Autrement dit, c'est le reste de la croissance de l'an dernier, la bonne tenue de l'emploi, ainsi que les rentrées fiscales (notamment de la TVA et de l'impôt sur les sociétés) qui permettent de rester dans le cadre fixé par le gouvernement, sans creuser le déficit public au-delà de - 5 % cette année.

Lors de la transmission la semaine dernière du projet de loi de finances rectificatif, au Haut conseil des finances publiques, le gouvernement s'était félicité d'avoir une cagnotte de plus de 55 milliards d'euros supplémentaires par rapport à ses prévisions d'automne, du fait de ces meilleures recettes.

C'est dans ce surplus d'argent "surprise" qu'il entend piocher pour financer la prolongation ou la mise en place de nouveaux dispositifs anti-inflation d'ici cette fin d'année. Tout comme il a déjà pioché pour financer les mesures de ce premier semestre 2022.

Lire aussi 9 mnLoi pouvoir d'achat, un premier stress test pour le nouveau gouvernement

L'exécutif promet de ne pas dépasser moins 5 % de déficit

"Le gouvernement sera attentif au respect des dépenses publiques", plaide ainsi l'exécutif, qui promet avec sa politique de soutien, d'augmenter le pouvoir d'achat des Français sans creuser le déficit et la dette.

Si cet équilibre budgétaire fonctionne cette année, il semble nettement plus fragile pour les années suivantes. En effet, l'inflation promet de se maintenir - au moins autour de 2%- ; dans un contexte de retour du Covid et de guerre en Ukraine, les tensions autour de l'énergie risquent de rester importantes.

Mercredi 6 juillet, lors de sa déclaration de politique générale, Elisabeth Borne a fait état de sa responsabilité à ne pas creuser la dette alors que les taux d'intérêts remontent. La première ministre mise sur la réforme des retraites et le retour au plein emploi pour retrouver des marges de manœuvres financières.

Autant dire un pari audacieux, alors que le recul de l'âge de départ à la retraite cristallise les oppositions. Atteindre le plein emploi, dans une économie qui ralentit et dont la croissance est atone, est tout aussi hasardeux.

Ce jeudi, dans son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques, présentées pourtant avant le projet de loi, la Cour des comptes, a enjoint à l'exécutif de bâtir une trajectoire  budgétaire "crédible" et de mieux "documenter", les économies associées, tout en prenant les mesures nécessaires pour doper la croissance. Comme un avertissement...

Lire aussi 5 mnLa Cour des comptes tacle déjà les prévisions du nouveau gouvernement Borne

Fanny Guinochet
Commentaires 21
à écrit le 08/07/2022 à 19:36
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Bloquer les prix a la consommation pour éviter la spéculation des intermédiaires serait déjà un bon pas de franchit! Un simple décret suffit!;-)

à écrit le 08/07/2022 à 15:31
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Le myard, le myard ! Ils sont fantastiques ces gens qui dansent avec les milliards, on doit leur paraitre si petits...

à écrit le 08/07/2022 à 12:11
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On soupçonne le pouvoir en place de créer des problèmes pour donner leurs solutions et se sentir utile tout en détournant l'argent de ceux qui travaillent!

à écrit le 08/07/2022 à 12:07
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Facile, il suffit que l'état abandonne ses participations au CAC 40...

à écrit le 08/07/2022 à 11:31
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Comme toujours, le gvt va prendre dans l'une de vos poches pour jeter quelques misérables miettes dans l'autre poche. Mais le plus gros ira, comme toujours, dans sa poche. Macron, plus mauvais sinistre de l'économie de tous les temps, est aussi le p...

le 08/07/2022 à 11:44
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Que de mauvais arguments dans votre commentaire ! Et vous omettez la plus forte augmentation de l'emploi et de l'investissement depuis 5 ans sans oublier les baisses d'impôts importantes.

le 08/07/2022 à 12:15
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Si vous ne le dites pas, on ne pourrait le croire!;-) St Thomas priez pour nous!

à écrit le 08/07/2022 à 10:09
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3000 milliards de dettes , tout est dit.

à écrit le 08/07/2022 à 10:09
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aller je me lance une petite augmentation de la CSG ? je dis ça je dis rien

à écrit le 08/07/2022 à 9:14
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Où trouver du pognon de dingue eût été le bon titre non ? Ou kinenveut du pognon de dingue ?

à écrit le 08/07/2022 à 9:11
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Cette pauvre Borne fait ce qu'elle peut (......et ce qu'on lui dit de faire ! ) : appliquée et sérieuse mais aux niveaux crédibilité et charisme : ce n'est pas du tout convaincant !

à écrit le 08/07/2022 à 8:54
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Une nouvelle taxe c'est la solution. Je leurs fais confiance pour la créer.

à écrit le 08/07/2022 à 8:49
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Il faut voir ces mesures comme un rattrapage des mesures très couteuses du « quoi qu’il en coute », et dès lors elles sont probablement nécessaires. Mais on ne peut que déplorer que l’état (les politiques gouvernants) font toujours les choses à l’env...

à écrit le 08/07/2022 à 8:22
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Faire des cadeaux pour nous maintenir dans l'assistanat, pour ensuite nous le reprocher, n'est qu'une manne gratuite qui fait le jeu des spéculateurs et autres intermédiaires: Cela ne va pas stabiliser les prix!

à écrit le 07/07/2022 à 19:26
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Ce qu'il faut comprendre, c'est que rien ne se perd, rien ne se crée. Donc même si l'état français fait de la dette pour financer les 20 milliards d'euros de la loi pouvoir d'achat, c'est dans la poche des français qu'il puise ces 20 milliards, c'est...

le 08/07/2022 à 7:32
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au lieu d'inventer un casse tete pour faire travailler des haut fonctionnaire il suffit de baisser la tva sur des produits comme le chauffage voir les carburants

à écrit le 07/07/2022 à 19:18
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il suffit d'augmenter les impôts sur les revenus et les patrimoines des plus riches, entreprises et particuliers, comme pendant les trente glorieuses et Il y a de la marge. Un taux d'imposition à 80 ou 90% sur la dernière tranche est possible. Les re...

le 07/07/2022 à 20:37
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La consommation n'aboutit pas forcément à la destruction des ressources : lorsque tu achètes une seance de massage, un cours d'italien ou un resto, tu pollues pas, tu payes des savoirs-faire.

le 07/07/2022 à 22:57
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Et vous pensez que les plus riches vont se laisser plumer ? L'exil fiscal ça vous parle ? Et concernant les entreprises se sont les consommateurs finaux qui paye leurs impôts c'est le même principe que la tva Arrêter tous ces poncifs a 2 balles .....

le 08/07/2022 à 1:13
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@Leila: C'est une utopie bien française de penser que la solution à nos problème est l'impôt; l'impôt sur le revenu est payé par la moitié des foyers fiscaux; nous n'en sommes pas plus heureux. La baisse des impôts "de production" semble coincider av...

le 08/07/2022 à 20:58
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je propose 100% d'impots sur les 30 millairds de la formation que les fachos de syndicalistes se fourrent dans les fouilles, ainsi que 100% sur leur patrimoine immobilier, chateaux compris, puis un impot forfaitaire de 10% sur les rentiers de la repu...

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