
A l'approche du plus grand évènement planétaire à Paris, est-ce le bon moment pour ouvrir les bus d'Ile-de-France à la concurrence ? Telle est la question que posent les députés communistes, qui ont malgré tout retiré de l'ordre du jour de l'Assemblée nationale ce jeudi un de leurs textes proposant le report de l'ouverture à la concurrence des bus parisiens de la RATP. Ces derniers se disent très préoccupés quant aux conséquences d'une telle décision sur la bonne organisation des Jeux olympiques de Paris à l'été 2024.
« En 2024 vont se percuter l'affectation des lots à des entreprises privées, l'affectation des personnels, et des négociations sociales », a déploré l'élu PCF de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu à la presse. Le député pointe la décision « totalement irresponsable » de la présidente d'Ile-de-France Mobilités (IDFM), Valérie Pécresse, qualifiée de Thatcher d'Ile-de-France, de maintenir l'ouverture à la concurrence.
Report progressif à 2026
Le parlementaire communiste avançait une proposition de loi qui prévoyait initialement un report de quatre ans, à fin 2028, de la date limite pour la fin du monopole historique de la RATP. La majorité présidentielle a ramené ce délai en commission à l'Assemblée à deux ans, à fin 2026, tout en garantissant la mise en œuvre de l'ouverture à la concurrence voulue par la présidente de la région Valérie Pécresse.
« Reporter, c'est renoncer. Il faut que la date de cette ouverture à la concurrence reste le 1er janvier 2025. Et nous serons prêts pour cette échéance. Mais on peut imaginer une mise en œuvre progressive », avait indiqué début avril au Figaro la candidate malheureuse à la présidentielle de 2022 en réponse à la contestation de l'ouverture à la concurrence de la RATP, qui se fait entendre à gauche mais aussi chez quelques membres du camp présidentiel.
Le gouvernement prêt à temporiser
Le ministre des Transports Clément Beaune est ainsi prêt à temporiser : « L'ouverture à la concurrence, ce n'est ni un gros mot, ni un totem. L'idée, c'est que ça marche, (qu'on ait) du service public qui marche, au moins aussi bien et si possible mieux. (...) S'il faut quelques mois de plus, prenons quelques mois de plus ».
Ainsi, le groupe de députés PCF, qui avait inscrit le texte à l'occasion de sa niche parlementaire ce jeudi, dit l'avoir retiré à la dernière minute, pour ne pas qu'il « serve de véhicule à ce faux report ». En plus d'être élu de Seine-Saint-Denis où se tiendront de nombreuses épreuves, Stéphane Peu s'occupe d'une mission d'information parlementaire avec le député Stéphane Mazars (Renaissance) sur les JO. En février, ils ont évoqué un « point d'alerte » sur la situation des transports dans la région présidée par Valérie Pécresse.
Île-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité chargée d'organiser les transports dans la région francilienne, prévoit de transporter 7 millions de voyageurs pendant les deux semaines des Jeux olympiques - du 26 juillet au 11 août 2024 - et 3 millions pendant les paralympiques - 28 août au 8 septembre 2024.
(avec AFP)
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