La RATP va recruter massivement pour faire face aux échéances que sont la Coupe du monde de rugby 2023 et les Jeux olympiques 2024. Cette campagne de recrutement qualifiée de « sans précédent » par l'opérateur, qui doit « permettre d'assurer l'offre attendue sur les réseaux et préparer les événements majeurs à venir », comprend l'embauche de 2.700 conducteurs de bus, soit près du double de l'année dernière, 400 conducteurs de métro et 700 agents de gares et stations. En plus des 4.900 recrutements en CDI, la RATP a annoncé proposer 1.000 contrats d'alternance et 700 contrats d'insertion.
En comparaison, le groupe s'était fixé pour objectif le recrutement de 1.700 CDI en 2022. Il en a finalement embauché 2.753 en raison des problèmes d'exploitation rencontrés sur les réseaux de bus et métro. Des problèmes de sous-effectif dans certains ateliers ont conduit, en effet, à une dégradation du service sur plusieurs lignes de métro, notamment la 12, où la cadence d'entretien du matériel roulant a dû être ralentie.
La RATP cherche aussi à recruter des agents de maintenance et de sûreté
D'autres secteurs en tension sont particulièrement concernés comme la maintenance avec 400 postes à pourvoir. Chargés de démonter un alternateur ou encore réparer une panne pneumatique, une technologie qui tend à disparaître, mais qui est encore très utilisée à la RATP, notamment pour l'ouverture et la fermeture des portes, les mécaniciens et techniciens sont, en effet, une des priorités de recrutement. « On est quand même une vieille entreprise avec de vieux systèmes, donc on a besoin des anciennes compétences », explique Julien Ten-Frontier, formateur. « Bien souvent, là où ça pêche, c'est le manque de pratique ». Le matériel roulant de la Régie peut avoir plus de 40 ans d'ancienneté, comme sur la ligne 8 où les rames datent de 1978. La RATP doit donc chercher des candidats avec « un minimum de connaissances en mécanique et électricité », puis se charge de les former.
Et l'objectif est ambitieux : trouver 400 agents de maintenance pour fournir les ateliers dans lesquels les métros passent au minimum toutes les quatre à six semaines - et toutes les six à huit semaines pour les RER. Un technicien - chargé des réparations et pas seulement de la maintenance - démarre à 2.100 euros brut. C'est 1.700 euros pour un mécanicien peu qualifié. La RATP compte donc s'appuyer sur son parc de logements conséquent pour attirer des candidats en leur promettant un appartement abordable, près de leur lieu de travail.
La RATP cherche aussi à pourvoir 120 postes d'agents de sûreté, autre métier où les candidats sont rares.
Des ambitions de recrutement revues à la hausse
Début janvier, le PDG du groupe Jean Castex avait déjà annoncé son intention de recruter « 4.500 personnes » afin de revenir à un niveau de service normal en 2023 après le fiasco de la fin d'année dernière dans les transports parisiens.
Les ambitions ont donc été revues à la hausse. Pour rappel, le réseau RATP s'est retrouvé en grande souffrance sur les quatre derniers mois de l'année 2022 avec un bus sur quatre ne roulant pas et entre 10 et 20% de l'offre de métro non réalisée. Difficultés de recrutement, hausse de l'absentéisme et des démissions, conflit social latent chez les conducteurs de bus ou à la maintenance...Les causes de la dégradation du service sont désormais connues.
Parfois mise en cause pour son manque d'attractivité, l'entreprise s'est défendue en assurant avoir reçu « près de 91.500 CV » en 2022. Elle s'est aussi donnée pour objectif de féminiser ses effectifs lors de cette campagne de recrutement.
(Avec AFP)
