[Article publié le 28 février et mis à jour à 18H10]
Le rythme des sénateurs va-t-il permettre au texte de la réforme des retraites d'obtenir une légitimité démocratique ? C'est l'espoir de l'exécutif qui table sur la Haute assemblée pour voter le projet, ce dont n'ont pas été capables les députés. Ils n'ont pu en effet examiner entièrement que deux des vingt articles du texte en deux semaines.
« Nous souhaitons que les 20 articles de la loi soient traités », a affirmé le chef de file socialiste Patrick Kanner dans une interview aux Echos dimanche. Les sénateurs ont jusqu'à dimanche 12 mars à minuit pour y parvenir. Si l'ensemble du texte n'est pas voté à minuit, il sera quand même transmis en commission mixte paritaire, qui rassemble sept députés et sept sénateurs.
Le texte examiné en commission, des amendements adoptés
Première étape : le passage en commission qui débutait ce mardi à 14H30 à huis clos. L'examen du texte achevé, plusieurs amendements ont été retenus dont l'un, jugé essentiel par la droite, vise à accorder une « surcote » aux mères de famille qui ont une carrière complète. Les sénateurs proposent aussi un CDI nouvelle formule, exonéré de certaines cotisations sociales, pour faciliter l'embauche des seniors. Les amendements approuvés ce mardi devront être revotés en séance, comme le veut la règle applicable aux textes budgétaires.
L'exécutif a multiplié ces derniers jours les gestes d'ouverture à l'égard de la droite, majoritaire dans l'hémicycle. « Je souhaite que le Sénat puisse enrichir » le texte, a ainsi déclaré samedi le président Emmanuel Macron dans les travées du Salon de l'agriculture. « On va écouter les propositions du Sénat et on va trouver un chemin ensemble », a abondé lundi Elisabeth Borne. La cheffe du gouvernement s'est aussi dite prête, ce mardi dans le magazine Elle, à étudier « des bonifications » salariales pour les femmes « avant le troisième enfant », une nouvelle main tendue aux Républicains.
« Deux lignes rouges » à respecter pour la droite
Les sénateurs se retrouveront ensuite jeudi pour le coup d'envoi des débats dans l'hémicycle. Si la droite peut difficilement se déjuger en ne votant pas une réforme qu'elle appelle de ses voeux depuis plusieurs années, elle entend bien formaliser ses propres propositions. « Le gouvernement sait qu'il ne pourra y avoir d'accord du Sénat que s'il respecte deux lignes rouges », a ainsi indiqué lundi à l'AFP le président des sénateurs LR Bruno Retailleau: « ne pas accumuler de déficits » et ne pas négliger la politique familiale. Il proposait notamment « une surcote de 5% » pour les mères de famille qui auraient une carrière complète. Un vœux qui a donc été exaucé ce mardi.
(Avec AFP)
