Avec 600 millions d'euros de mesures annoncées, le renforcement des moyens alloués à la sécurité post-attentats était déjà "d'une ampleur exceptionnelle", selon les mots du ministre des Finances Michel Sapin. Que dire alors du nouveau montant réévalué à 815 millions d'euros annoncé ce lundi ?
Une "avance" pour les Opex
Ce nouveau montant correspond au total des amendements finalement déposés par le gouvernement dans le projet de budget 2016, actuellement en débat au Sénat, a confirmé à l'AFP le ministère.
Dans sa première estimation portant à 600 millions d'euros le coût des mesures de sécurité, le gouvernement avait omis 100 millions d'euros de dépenses supplémentaires pour la Défense, destinés notamment à financer les opérations militaires en Syrie.
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Les "opérations extérieures", ou "opex", sont souvent financées par des prélèvements sur la réserve de précaution, intégrée au budget de l'Etat. Mais dans ce cas, et au vu de la situation, il a finalement "été décidé de faire une avance", a indiqué Bercy.
Un nouveau "pacte de sécurité"
Le calcul initial n'avait pas tenu compte non plus de la contribution aux futures dépenses de retraite liées aux nouvelles embauches de fonctionnaires. "Cela représente approximativement 70 millions d'euros", selon Bercy. Près de 55 millions d'euros supplémentaires ont enfin été rajoutés au projet de budget après un examen plus poussé des mesures annoncées par l'exécutif, a précisé le ministère.
Le gouvernement a annoncé après les attentats un "pacte de sécurité" incluant la création de 8.500 postes en deux ans, dont 5.000 dans la police et la gendarmerie (3.150 en 2016), 2.500 à la Justice (1.300 en 2016) et 1.000 dans les Douanes.
Quid du pacte de stabilité?
Ce pacte prévoit dans le détail 325 millions d'euros supplémentaires pour le ministère de l'Intérieur, 250 millions pour la Justice, 100 millions pour la Défense, 36 millions pour les douanes et 24 millions pour la DGSE.
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Selon Michel Sapin, qui avait dans un premier temps fait état d'une possible "dégradation du déficit public", ces dépenses nouvelles ne remettront pas en cause les engagements budgétaires pris par la France vis-à-vis de Bruxelles. Paris s'est engagé à ramener le déficit public de 3,8% en 2015 à 3,3% du PIB en 2016, puis sous la barre des 3%, fixée par le "pacte de stabilité" européen, en 2017.
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(Avec AFP)