« Trop de charges, de concurrence déloyale, de difficulté » : les entreprises de l'hôtellerie-restauration frappées par les faillites en 2023 (Umih)

Le nombre de défaillances d'entreprises s'est inscrit en forte hausse sur l'année 2023, restant toutefois en deçà de son niveau moyen d'avant la pandémie de Covid-19, selon des chiffres de la Banque de France.
De nombreux restaurants sont étranglés par les PGE souscrits pour passer le cap de la pandémie.
De nombreux restaurants sont étranglés par les PGE souscrits pour passer le cap de la pandémie. (Crédits : Andreas Gebert)

Des chiffres en trompe-l'œil. Les 55.492 défaillances d'entreprises, contre 41.297 sur les douze mois précédents, soit une augmentation de 34,4% sur un an, ne reflètent pas la réalité du niveau de santé des sociétés, selon la Banque de France. Selon l'institution, c'est la conséquence « d'un mouvement de rattrapage qui concerne tous les secteurs de l'économie mais de manière hétérogène ». En d'autres termes, les faillites sont survenues après l'arrêt des aides qui ont maintenues de nombreuses entreprises à flot après la période Covid.

Lire aussiLe nombre de défaillances d'entreprise continue de croître en France

Elle explique que « les défaillances ont, en effet, fortement reculé à compter du début de la crise sanitaire, à la suite de la modification temporaire des dates de caractérisation et de déclaration de l'état de cessation de paiements, puis des mesures publiques de soutien en trésorerie permettant d'éviter cet état de cessation des paiements ».

L'hébergement-restauration, le secteur le plus touché

Dans ce contexte, par rapport à 2022, les défaillances ont augmenté de 44,6% dans l'hébergement-restauration, de 44,4% dans l'information et la communication, de 40,4% dans les activités immobilières et de 38,7% dans la construction. Elles ont en revanche baissé de 1,3% dans l'agriculture, la sylviculture et la pêche.

« Il n'y a jamais eu autant d'entreprises de notre secteur qui mettent la clé sous la porte, parce que trop de charges, parce que trop de concurrence déloyale, parce que trop de difficulté pour se développer », a déploré fin novembre Thierry Marx, président de l'Umih, lors du congrès annuel de l'organisation patronale qui revendique fédérer 71% des entreprises syndiquées du secteur de l'hébergement-restauration. Remerciant le gouvernement pour les prêts garantis par l'Etat, « des bouées de sauvetage pour nous éviter de sombrer », le chef a souligné que si le Covid était « derrière nous, nous ne sommes pas sortis de la crise au fond » et il a demandé à cet effet « le rééchelonnement de tous les PGE et leur possible conversion en quasi-fonds propres ».

121.230 établissements ont souscrit un PGE (prêt garanti par l'Etat), soit une entreprise sur deux dans le secteur des CHRD (cafés, hôtels, restaurants et discothèques), pour un montant moyen de 91.500 euros, selon l'Umih. « D'un côté nos marges se réduisent, les coûts de l'énergie et des matières premières s'envolent. Nous avons augmenté les grilles de salaires en moyenne de 16% fin 2021 et de 5% en 2023, mais nous peinons toujours à recruter... », constatait alors Thierry Marx.

Le nombre de défaillance reste inférieur au niveau enregistré sur la période 2010-2019

Par taille d'entreprise, les défaillances de TPE-PME ont bondi de 34,3% sur un an, à 55.435. Les défaillances d'entreprises de taille intermédiaire et de grandes entreprises augmentent de 111,1% mais sur un nombre beaucoup plus limité, 57 sur douze mois. Au total, le nombre de défaillances sur un an reste néanmoins encore « sensiblement inférieur » au niveau moyen de 59.342 enregistré sur la période 2010-2019, relève la Banque de France. Le rythme de hausse des défaillances sur un an enregistre en outre un nouveau ralentissement : il était de 35,6% en novembre sur un an.

(Avec AFP)

Commentaires 15
à écrit le 10/01/2024 à 22:44
Signaler
Annes 90 début annees 2000 des qu un commerce fermait en centre ville( peu importe la ville) , ce commerce était remplacé soit par une boutique de vêtement soit par un ou restaurant Plus de cordonnier ni de vente d électroménager ménager, ni mercer...

à écrit le 07/01/2024 à 13:30
Signaler
Il y a trop de restaurants en France, tout simplement.

à écrit le 07/01/2024 à 11:18
Signaler
Pour ma part, je vois d'autres facteurs : - une cuisine qui ne donne souvent pas faim, une hygiène pas toujours certaine -un service défaillant parce qu'on ne prend pas la peine d'expliquer les bases aux novices, ni de les surveiller. En face de ...

à écrit le 07/01/2024 à 11:00
Signaler
J’ai un petit restaurant de Poke Bowls à Paris, nous sommes seulement 2 à travailler. J’ai tenu 4 ans mais cette année avec l’augmentation de l’énergie et des denrées je n’y arrive plus, je ne peux plus payer mes fournisseurs et même été obligé de m...

le 07/01/2024 à 15:51
Signaler
C'est certes désolant pour vous mais les charges sociales et la concurrence ont toujours existé demandez vous plutôt pourquoi certains résistent quand d'autres sombrent .

à écrit le 07/01/2024 à 9:24
Signaler
Il ne faut pas généraliser ! Cela me fait de la peine de voir galérer les vrais professionnels de la restauration, mais me fait rire quand j'en vois certains vendre 20 euros la cuisse de canard confite en boîte à 2 €.

à écrit le 07/01/2024 à 4:53
Signaler
Il ya des restaurants comme MAXIM'S 3 rue ŕôyal qui n'ont pas profité de leur réouverture le 20 octobre 2023 pour changer et moderniser leur mode un peu archaïque des années passées que ça soit au niveau culinaire qui n'a pas changé de la cuisine...

le 07/01/2024 à 13:28
Signaler
Alors vive Maxim's, et que soient nombreux les établissements à ne pas céder aux sirènes de la mode et du marketing.

à écrit le 07/01/2024 à 1:27
Signaler
Arrêtez donc les airbnb !

à écrit le 06/01/2024 à 10:24
Signaler
Ils ont détruit l'industrie pendant les 50 dernières années, la filière vinicole est en passe de le devenir et ils ont pratiquement terminé la gastronomie avec les métiers de bouche, suivra le tourisme. Il pourront par la suite démonter la tour eiff...

à écrit le 05/01/2024 à 20:44
Signaler
avec le quoi qu'il en coute personne ne faisait faillite, la, le reservoir se vide..........ca derangerait qqun de prendre des cours de compta et de finance? le btp va faire pareil vu que chez eux c'est encore pire..........les solutions on les conna...

à écrit le 05/01/2024 à 19:33
Signaler
Comme préambule et avant tout commentaire, il faudrait bien définir ce qu'il y a derrière le mot "Restaurant". Pour beaucoup d'établissements c'est une paire de ciseaux, un ouvre boite, un congélateur et toutes sortes de préparations industrielles ...

à écrit le 05/01/2024 à 14:46
Signaler
Les chiffres sont mauvais et pas que dans la restauration, la crise économique actuelle fait des ravages dans à peu près tous les domaines. C'est pour cela que chercher des raisons autres que dans la nullité de nos dirigeants politiques et économique...

à écrit le 05/01/2024 à 14:17
Signaler
Entreprener grace les prets garantis par l'etat, remboursable ou non, n'est pas de concurrence deloyale?

le 05/01/2024 à 17:54
Signaler
Non ce n'est pas de la concurrence déloyale , tous ceux qui faisaient la demande du pge en ont profité et aujourd'hui doivent rembourser .

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.