
Il était jusqu'à présent deuxième dans l'ordre de succession. Le roi Salmane d'Arabie saoudite a annoncé par décret royal mercredi 29 avril avoir relevé son demi-frère le prince Moukrine de ses fonctions de prince héritier et de premier vice-Premier ministre. Il a nommé nouveau prince héritier son neveu, Mohammed ben Nayef ben Salman, actuel ministre de l'Intérieur et désormais également vice-Premier ministre.
Le fils du roi, le prince Mohammed bin Salman, ministre de la Défense, occupera quant à lui la deuxième place dans l'ordre de succession.Parmi les autres remplacements survenus, on notera celle, symbolique, du ministre des Affaires étrangères. Le prince Saoud al Faiçal, qui dirigeait la diplomatie du royaume wahhabite depuis mars 1975, a été remplacé par l'actuel ambassadeur d'Arabie à Washington, Adel al Djoubeïr.
Apprécié des officiels américains
En accédant à ce statut, Mohammed ben Nayef devient par ailleurs, à 55 ans, le premier prince héritier du trône parmi les petits-fils du fondateur du royaume, Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud, dit Ibn Saoul, écrit le Financial Times. Il avait été nommé second prince héritier à la mort du roi Abdallah, en janvier 2015. À l'occasion, le Washington Post avait dressé un portrait de lui, présentant celui qui a survécu à au moins quatre tentatives d'assassinat comme "l'étoile montante" de la famille royale saoudienne.
Diplômé de science politique d'une université privée américaine (Lewis & Clark College, dans l'Oregon), Mohammed ben Nayef parle couramment anglais et est perçu comme quelqu'un d'intelligent. Apprécié des officiels américains, Mohammed ben Nayef, ministre de la Défense entre 2004 et 2012, a mené un combat de longue date contre les militants d'Al-Qaïda. Le démantèlement de l'organisation en Arabie Saoudite lui est d'ailleurs attribué, puisque dès 1999, sous les ordres de son père, alors ministre de l'Intérieur, il a mené une campagne anti-terroriste agressive, écrivait en janvier le Wall Street Journal.
"C'est un architecte de l'effort saoudien de lutte contre le terroriste, il a été le principal contact pour les États-Unis à ce sujet", confiait alors au journal un officiel du département d'État.
Une nomination motivée par le conflit au Yemen
Nommé fin janvier à la tête du Conseil des affaires politiques et de sécurité, Mohammed ben Nayef a à ce titre dirigé l'opération "Decisive Storm", offensive aérienne contre le Yémen lancée le 25 mars et qui s'est terminée le 21 avril. L'éviction du prince Moukrine, dont la mère est yéménite, est d'ailleurs considérée par un haut fonctionnaire pakistanais interrogé par le FT comme "une retombée directe de différences apparentes sur la campagne yéménite".
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Les signes "d'une prochaine intervention au sol se multiplient" en effet au Yémen, rapportait le 27 avril le site d'information du Golfe Al-Tagreer, dans un article traduit par Courrier International. Certains observateurs mettent toutefois en garde contre les risques d'un enlisement de l'armée saoudienne, prise dans une guerre asymétrique, écrit l'hebdomadaire sur son site.
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