
Même l'Argentine, où l'inflation rampante gâte le quotidien depuis des années, n'avait pas vu ça depuis des décennies. Au mois d'août, le taux d'inflation mensuelle (pas annuelle!) a caracolé à 12,4% en août par rapport à juillet. Sur un an les prix sont même... 124,4% plus élevés. Ces chiffres apparaissent comme le contrecoup d'une dévaluation opérée le mois dernier.
Il s'agit ainsi du pire indice mensuel depuis 32 ans. L'ombre inflationniste plus inquiétante que jamais va peser sur la campagne pour les élections d'octobre. C'est la première fois depuis avril 2002 que le taux d'inflation mensuel dépasse 10%.
Situation financière et agricole catastrophique
L'indice mensuel d'août, publié mercredi par l'Institut national de la statistique (Indec), est donc deux fois plus important par rapport à celui enregistré en juillet (+6,2%). A moins de deux mois des élections présidentielles argentines (22 octobre), Sergio Massa, candidat et ministre de l'Economie, a présenté fin août des mesures qui doivent redonner un coup de fouet à l'activité du pays minée par une inflation galopante. Son plan propose notamment des coups de pouce fiscaux, des prêts subventionnés aux travailleurs et l'octroi de bons aux retraités et aux bénéficiaires de l'aide alimentaire.
« L'Argentine a un prêt contracté avec le Fonds (monétaire international, FMI) depuis 2018 qui a forcé ces derniers jours une dévaluation de notre monnaie et, en plus, une sécheresse, la pire de notre histoire, qui a fait du mal à nos réserves et à nos comptes, mais également affecté la situation financière de nombreuses familles », a expliqué Sergio Massa.
Le gouvernement estime à 20 milliards de dollars les pertes causées par la sécheresse de 2023, quasiment 3% du PIB national. Malgré les aides sociales, environ 40% des 46 millions d'Argentins vivent dans la pauvreté. Des scènes de pillage ont eu lieu cet été dans plusieurs villes du pays, le gouvernement les qualifiant « d'actes délictueux, pour générer confusion et conflit ».
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