Au Maroc, la tension sociale monte face à l’inflation galopante

Alors que le Maroc est touché de plein fouet par une très forte inflation depuis le début de la guerre en Ukraine, à laquelle s'ajoute la pandémie de Covid-19 et la sécheresse, des rassemblements se sont tenus ce week-end dans près de cinquante villes à travers le pays, en plein mois de ramadan, à l'appel d'une coalition de partis de gauche. Confrontés à une flambée des prix des aliments de 20%, les manifestants réclament au gouvernement des mesures d'urgence.
La semaine dernière, le Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, a promis que sa politique de relance économique allait finir par porter ses fruits, mais la tension sociale ne faiblit pas.

Alors que le Maroc s'enlise dans une terrible inflation, les promesses du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, qui a affirmé la semaine dernière que sa politique de relance économique allait finir par porter ses fruits, peine à convaincre la population. Dans une cinquantaine de villes du Maroc, les habitants sont en effet sortis dans la rue samedi pour protester contre la flambée des prix des denrées alimentaires, à l'appel d'une coalition de partis de gauche.

A Casablanca, plus d'une soixantaine de personnes ont ainsi manifesté leur « ras-le-bol » contre la cherté de la vie, à la place Sraghna dans un quartier populaire de la mégapole, a constaté une journaliste de l'AFP.

« Je n'en peux plus, la vie est devenue pénible à cause de la hausse des prix [...] Je sens que je n'ai plus d'avenir», a confié Fouad, 21 ans, un jeune apprenti tailleur qui a pris part à la manifestation à l'appel du Front social, une coalition de partis de gauche et de syndicats.

« Nous dénonçons la politique du gouvernement qui avait promis d'être un gouvernement de l'"Etat social" mais qui s'avère être celui des disparités sociales », a déclaré à l'AFP Abdelkader Amri, membre du bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT, gauche).

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9,4% d'inflation au premier trimestre

Des groupes de manifestants se sont également rassemblés à Rabat, Tanger ou Marrakech.

« La hausse des prix est une honte », « notre pays est agricole mais les légumes y sont chers » ont scandé quelque soixante protestataires réunis devant le parlement, à la capitale, a rapporté un journaliste de l'AFP.

Ces manifestations surviennent dans un contexte de forte poussée inflationniste mettant le gouvernement sous le feu des critiques des syndicats, de l'opposition parlementaire et des médias locaux. Le taux d'inflation a atteint 9,4% au premier trimestre de 2023 contre 4% à la même période l'an dernier, selon le Haut commissariat au Plan (HCP).

Cette inflation est accentuée par la montée en flèche des prix des produits alimentaires (+18,2%) en plein mois sacré du Ramadan, lors duquel le niveau de consommation augmente habituellement.

La croissance, elle, a fait un rebond à +3% au premier trimestre de 2023, contre +0,3% au cours de la même période l'année passée, selon le HCP.

Taux directeur à nouveau relevé

Parallèlement, la Banque centrale du Maroc (BAM) a relevé le 21 mars son taux directeur de 50 points de base, à 3%, afin d'enrayer la hausse des prix qui affecte les ménages modestes et vulnérables.

C'est la troisième fois que la BAM augmente son taux directeur depuis septembre 2022. Une décision qui va à l'encontre de la feuille de route du gouvernement qui mise sur une relance économique au royaume.

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(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 07/05/2023 à 22:38
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Bienfait pour les marocains :) Voyons voir ou sont leur fameux israéliens maintenant qu'ils sont dans la mouise :) On m'informe dans l'oreillette qu'ils en ont rien à cirer :)

à écrit le 25/04/2023 à 10:55
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Je trouve bizarre le ton utilisé assez alarmiste et exagérer dans une dépêche de l’AFP distribuer et republier par autant de journaux français, certes il y a bien une grogne social comme un peu partout au monde mais n’est ps plus grave ou alarmiste q...

à écrit le 11/04/2023 à 19:42
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Bonjour, l'inflation alimentaire est un vrai problème, surtout dans les pays pauvres (plus ou moins pauvres). Maintenant, dans les pays ou la production alimentaire est réduit, la situation n'est que plus difficile ...

à écrit le 11/04/2023 à 10:42
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Bonjour Le gouvernement marocain passe des accords qu il ne respect pas. Merci

à écrit le 10/04/2023 à 22:29
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Que les consommateurs européens arrêtent d acheter des fruits et légumes du Maroc , d’ Israël et D’ Espagne pays au stress hydrique très important et privant leurs population les plus fragiles de ces denrées … les profiteurs de ces pays sont autant...

à écrit le 10/04/2023 à 20:16
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Seule une politique ouvertement malthusienne pourra stabiliser un pays comme le Maroc

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