Aux Etats-Unis, le rythme de l'inflation ralentit à 8,5% en juillet, grâce à la baisse de l'essence

La hausse des prix en juillet s'établit à 8,5% sur un an contre 9,1% en juin, en raison de la forte baisse, de 20%, des prix de l'essence. Il faudra toutefois la poursuite de la décélération dans les prochains mois pour confirmer que le pic de l'inflation est passé, avertit la Fed.
Les prix à la pompe aux Etats-Unis se sont envolés au premier semestre en raison de la guerre en Ukraine, atteignant un niveau record à plus de 5 dollars le gallon (un gallon = 3,78 litres environ) à la mi-juin.
Les prix à la pompe aux Etats-Unis se sont envolés au premier semestre en raison de la guerre en Ukraine, atteignant un niveau record à plus de 5 dollars le gallon (un gallon = 3,78 litres environ) à la mi-juin. (Crédits : Reuters)

Les Etats-Unis ont-ils atteint en juillet le fameux pic de l'inflation? S'il est trop tôt pour l'affirmer, le ralentissement plus important que prévu de la hausse des prix à la consommation est une bonne nouvelle pour Joe Biden qui a salué ces « signes » de modération.

L'indice des prix à la consommation (CPI) a stagné le mois dernier après une hausse de 1,3% en juin par rapport à mai, a annoncé ce mercredi le département du Travail. Sur un an, il affiche un bond de 8,5%, après +9,1% le mois précédent.

Les marchés apprécient

Vers 16h00, l'indice Dow Jones grimpait de 1,59%, le Nasdaq bondissait de 2,24% et le S&P 500 de 1,74%. Les marchés espèrent que ce ralentissement de la hausse des prix incitera la Réserve fédérale (Fed) à atténuer l'ampleur du resserrement de sa politique monétaire.

Les contrats à terme sur le taux des fonds fédéraux reflètent désormais la probabilité que la banque centrale américaine relèvera ses taux de 50 points de base en septembre, et non plus de 75 points de base comme estimé avant la publication des chiffres de l'inflation.

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Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient un ralentissement moins marqué, avec en moyenne une augmentation de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 8,7% en rythme annuel. Il s'agit de la plus forte décélération de l'inflation d'un mois sur l'autre depuis 1973.

Blocage des chaînes d'approvisionnement

La tendance s'explique d'abord par la baisse d'environ 20% des prix de l'essence. Les prix à la pompe se sont envolés au premier semestre en raison de la guerre en Ukraine, atteignant un niveau record à plus de 5 dollars le gallon (un gallon = 3,78 litres environ) à la mi-juin, selon l'association d'automobilistes AAA.

La montée en flèche des prix ces derniers mois s'explique également par le blocage des chaînes d'approvisionnement mondiales et les mesures de relance massives prises par le gouvernement au début de la pandémie de COVID-19.

L'indice d'inflation de base (« core CPI »), qui exclut l'énergie et les produits alimentaires, a lui augmenté de 0,3% le mois dernier et sur un an, il est en hausse de 5,9%, comme en juin. Le consensus le donnait en hausse de 0,5% d'un mois sur l'autre et de 6,1% en rythme annuel.

Sur le marché obligataire américain, les rendements des bons du Trésor sont en nette baisse, celui à deux ans, le plus sensible aux anticipations d'évolution des taux directeurs, perdait plus de 16 points de base à 3,1253% tandis que le dollar amplifiait sa baisse face à un panier de devises de référence.

« C'est un début »

La Réserve fédérale a toutefois indiqué qu'un ralentissement de l'indice CPI sur plusieurs mois serait nécessaire avant qu'elle ne mette fin au resserrement agressif de sa politique monétaire.

« Avec un indice CPI à 8,5% et une inflation de base à 5,9%, ce n'est pas encore la baisse significative que la Fed recherche. Mais c'est un début et nous nous attendons à voir des signes plus importants de réduction des pressions sur les prix au cours des prochains mois », a déclaré Paul Ashworth, économiste en chef chez Capital Economics.

La trajectoire de remontée des taux de la Fed est d'un intérêt capital pour les investisseurs, les entreprises et les consommateurs.

(avec agences)

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