Brésil : le décret de Bolsonaro sur la libéralisation des ventes d'armes retoqué par le Sénat

Le Sénat brésilien a rejeté, mardi 18 juin, le décret signé le mois dernier par le président d'extrême-droite Jair Bolsonaro qui assouplissait les règles de détention d'armes, l'une des promesses phares de sa campagne.
Le président de la République brésilienne Jair Bolsonaro.
Le président de la République brésilienne Jair Bolsonaro. (Crédits : ADRIANO MACHADO)

Jair Bolsonaro voit l'une des promesses emblématique de sa campagne mise à mal par le Sénat de son pays. En effet, l'institution s'est opposée, mardi 18 juin, au décret qui libéralisait la vente d'armes pris par le président brésilien en mai. Le Sénat a approuvé (par 47 voix contre 28) la requête d'une de ses propres commissions, qui avait demandé la suspension du décret présidentiel. Ce dernier revient sur une loi de 2003 qui limitait drastiquement le permis de port d'armes pour les citoyens.

Néanmoins, le dernier mot reviendra désormais à l'Assemblée nationale qui pourrait voter contre le projet de loi, en maintenant le décret grâce au soutien des représentants du lobby des armes à feu et du secteur agricole qui ont joué un rôle déterminant dans l'élection de Bolsonaro. Celui-ci avait auparavant fait pression sur les sénateurs en leur demandant de "ne pas laisser mourir" son décret. Lors d'un acte officiel, il avait défendu sa politique consistant à faciliter l'octroi d'armes afin de lutter contre la violence.

65.602 assassinats en 2017

Son décret a élargit le port d'armes à feu aux politiciens, avocats, aux camionneurs, à la police de la circulation, aux gardes de sécurité publics et privés, à toutes les personnes vivant dans les zones rurales ainsi qu'aux journalistes qui couvrent l'actualité criminelle. Il a également augmenté le nombre de cartouches qu'un propriétaire d'armes peut acheter chaque année, passant de 50 à 50.000, ce qui avait suscité les critiques de parlementaires, experts et divers secteurs de la société, considérant qu'il allait augmenter la violence.

Celle-ci a généré 65.602 assassinats en 2017 selon des chiffres officiels. Cela revient à 31,6 homicides pour 100.000 habitants, soit le triple du niveau considéré par l'ONU comme de la violence endémique. Malgré une intense campagne ces derniers jours sur les réseaux sociaux, M. Bolsonaro a dit mardi qu'il accepterait une défaite devant le corps législatif. "Je ne peux rien faire. Je ne suis pas un dictateur, je suis un démocrate", a-t-il dit à des journalistes.

Commentaires 5
à écrit le 19/06/2019 à 14:46
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C'est sympa d'entendre Bolsonaro dire qu'il n'est pas un "dictateur". Effectivement, il n'a pas l'envergure, mais son entourage SI! Lui n'est qu'une marionnette et la politique qu'on lui dit de faire est bien celle d'un dictature avérée ne renierait...

le 19/06/2019 à 23:05
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@Valbel89: Quel est le rapport avec la NRA? Le Brésil a ses propres producteurs d'armes. En plus, la NRA n'a pas grande chose à voir avec les mythes crées par les média bienpensants. Son puissance financier du lobbying est plutôt faible, au moins si ...

à écrit le 19/06/2019 à 14:19
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C'est dommage pour cette mesure raisonnable. Quand le niveau de crimes violentes dépasse certain seuil, les citoyens armés et les lois d'auto-défense de bon sens sont une solution. Par contre, il est drôle de voir que la quasi-totalité de la presse, ...

à écrit le 19/06/2019 à 10:46
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Bah avec plus de 65000 assassinats pour 200 millions d'habitants cela n'en aurait pas augmenté le nombre hein... LEs oligarchies, en déclin, sont obligées de se faire gangréner par les mafias diverses et variées générant corruption généralisée, d...

à écrit le 19/06/2019 à 10:37
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Bolsonaro commence sa chute. Les juges sont de plus en plus interrogatifs au sujet des ses comptes privés et familiaux et l'imbécilité dangereuse de certaines mesures est combattue par le sénat. En question également, la façon dont les prédécesseurs...

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