Brésil : la Bourse de Sao Paulo bat des records, portée par l'effet Bolsonaro

Depuis l'élection de Jair Bolsonaro, premier président élu d'extrême droite au Brésil, la Bourse de Sao Paulo a progressé de 3,9%. Un record historique a même été atteint jeudi après l'annonce de la nomination de Sergio Moro, "l'homme qui a condamné et fait emprisonner Lula", au ministère de la Justice et de la Sécurité publique. Les investisseurs s'attendent à des mesures fortes en faveur du redressement économique du Brésil.
Jair Bolsonaro, 63 ans, a remporté le 28 octobre le second tour de la présidentielle brésilienne après avoir suscité l'indignation avec des propos misogynes, homophobes et racistes.
Jair Bolsonaro, 63 ans, a remporté le 28 octobre le second tour de la présidentielle brésilienne après avoir suscité l'indignation avec des propos misogynes, homophobes et racistes. (Crédits : Sergio Moraes)

Fermée ce vendredi 2 novembre (jour férié), la Bourse de Sao Paulo a terminé la séance de jeudi sur un nouveau record, en hausse de 1,14% à 88.419 points, au terme de la première semaine qui a suivi la victoire de Jair Bolsonaro, premier président élu d'extrême droite au Brésil. Sur l'ensemble de la semaine, la hausse cumulée est de 3,9%.

Au cours de la journée, l'indice Ibovespa a même temporairement dépassé la barre des 89.000 points, atteignant un record historique. Cela coïncidait avec l'annonce de la nomination du populaire juge anticorruption, Sergio Moro, au ministère de la Justice et de la Sécurité publique. C'est lui qui a, entre autres, condamné et fait emprisonner l'ex-président Lula.

De plus, la tendance haussière de la Bourse n'a même pas été freinée par l'annonce du troisième recul mensuel consécutif de la production industrielle.

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iBovespa, Stock Exchange Brasilia

[L'indice Ibovespa a atteint les 88.419 points. Crédits : Trading Economics]

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De fortes attentes sur le redressement de l'économie brésilienne

"Il y a un impact évident de l'élection présidentielle. Bolsonaro s'est imposé et on s'attend à ce qu'il mette en marche un plan économique centré sur l'austérité fiscale, le contrôle des dépenses, un processus de concessions et de privatisations", a expliqué Alex Agostini, économiste de l'agence Austin Rating.

La première semaine du président élu Jair Bolonaro a, en effet, confirmé qu'il était déterminé à concrétiser tambour battant ses promesses de campagne aux Brésiliens : guerre contre la corruption et la violence ainsi que redressement économique. Après avoir fait des embardées sur les gros dossiers des privatisations comme des retraites, Bolsonaro a dit cette semaine qu'il voulait faire avancer très vite la cruciale réforme des retraites, à cause du "déficit monstrueux" des comptes publics. "Si on veut imposer 65 ans" comme âge de départ à la retraite, "on a de grandes chances d'échouer, "alors 62" ans, a-t-il déclaré (contre dans certains cas dès 50 ans pour les femmes et 55 pour les hommes).

Encore faudra-t-il que le Congrès accepte une réforme très impopulaire et que la Bourse se satisfasse d'une demi-mesure.

"Il y a de grandes chances que le gouvernement remette en ordre les comptes plus rapidement que prévu. En plus, le contexte est marqué par le vote de confiance au président élu", a ajouté Alex Agostini, qui s'attend à ce que les indicateurs poursuivent leur hausse ces prochaines semaines.

Caution de Bolsonaro pour les marchés, ce sera l'ultra-libéral Paulo Guedes qui pilotera le "super ministère" de l'Économie. Mais pour le quotidien économique Valor, "le gigantisme" de ce ministère (Finances, Plan, Industrie, Commerce extérieur) va le rendre "impossible à gérer".

(avec AFP)

Commentaires 12
à écrit le 05/11/2018 à 9:53
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@ Netorilux L’élection de Trump a créée ne sorte de mimétisme qui risque de nuire gravement au monde, à la planète.

à écrit le 02/11/2018 à 15:06
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Comme nous l'a démontré la seconde guerre mondiale, argent et dictature font toujours très bon ménage. Peut-être l'extase même pour les deux. "L'ordre du jour " https://www.babelio.com/livres/Vuillard-Lordre-du-jour/949255

le 02/11/2018 à 19:38
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Bonjour, Je suis sensiblement de votre avis. En revanche la comparaison du régime démocratique actuel Brésilien avec une dictature semble démesurée, ne pensez vous pas? Que le Président actuel soit démagogue (comme les précédents), avec des avis très...

le 03/11/2018 à 14:37
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La comparaison est assurément prématurée. Pour ce qui est de "démesurée" c'est l'avenir qui le dira mais les propos de Bolsonaro et son comportement peuvent laisser craindre le pire.

le 03/11/2018 à 17:28
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"Trump, que l’on annonçait comme un incroyable fou, n a pas plus fait de guerres que Clinton ou Obama avant lui.".... Mieux vaut lire ça que d'être aveugle mais quand même. Obama avait réussi à enterrer la hache de guerre avec l'Iran, un confli...

à écrit le 02/11/2018 à 14:59
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Quand le peuple brésilien mesurera l' effet Macron qui va rapidement arriver à domicile, il pourra répondre à cette question existentielle, avons-nous bien fait d' installer ce suppôt des américains dont l' interventionnisme sur ...

à écrit le 02/11/2018 à 11:54
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Sur la forme : Sergio Moro, "l'homme qui a fait condamneR et emprisonneR Lula". Sur le fond, je ne suis pas sûr que cette nomination soit une bonne idée, parce qu'elle accrédite l'hypothèse d'une collusion entre Bolsonaro et ce magistrat pour éjecte...

à écrit le 02/11/2018 à 11:24
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Rien de surprenant, vu le potentiel de croissance et si quelqun annonce "open bar". Facile quand il suffit d'exploiter des ressources naturelles. Le risque étant que la majorité des brésiliens n'en profitent pas. La réponse sera dans la répartition e...

à écrit le 02/11/2018 à 10:21
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Comment ? ce n'est pas la beresina , la fin de la démocratie ? comme annoncé par l'ensemble de nos médias "bien pensants "? Il ne manquerait plus que le nouveau président réussisse à redresser la situation de ce pays ! J'imagine les atroces maux de...

le 02/11/2018 à 10:53
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Bonjour La bourse n'a rien avoir avec la situation réelle, au niveau social du terme, d'un pays. Les records sur les marchés américains ont ils servis à ramener la stabilité dans le pays ? Celui ci est plus fracturé que jamais, les inégalités se cre...

le 02/11/2018 à 11:22
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Pour Trump, je ne l'apprécie pas politiquement, écologiquement et humainement parlant, mais le chômage est au plus bas et il se bat pour ramener des emplois dans son pays, il faut le reconnaître. Au moins, il n'est pas obsédé par l'idéologie du l...

le 02/11/2018 à 13:49
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@Didier : les USA sont déjà au "plein emploi", la politique menée est celle qui est sensée être appliquée en cas de crise (baisse des impôts et investissements massifs) pour limiter la casse et maintenir l'économie en laissant filer la dette. Faire...

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