Coronavirus : fortes restrictions pour un mois en Irlande du Nord

L'Irlande du Nord a décrété pour quatre semaines les restrictions les plus contraignantes en l'état au Royaume-Uni face à la résurgence du nouveau coronavirus, au moment où la pression s'accroît sur Boris Johnson pour prendre des mesures similaires en Angleterre.
(Crédits : Reuters)

Pubs et restaurants vont devoir fermer vendredi pour une période d'un mois, tandis que les vacances scolaires vont être prolongées à deux semaines dans la province britannique de 1,9 million d'habitants.

La province fait face à "une augmentation très inquiétante du nombre de cas et des hospitalisations", a déclaré devant le Parlement local de Stormont la Première ministre nord-irlandaise Arlene Foster. "Nous sommes déterminés" à ce que ces mesures soient "limitées dans le temps", a-t-elle souligné.

L'Irlande du Nord a enregistré 6.286 nouveaux cas ces sept derniers jours.

Dans la restauration, livraisons et vente à emporter seront néanmoins possibles jusqu'à 23h. Les commerces pourront rester ouverts mais ne pourront plus vendre d'alcool à partir de 20h. Les rassemblements de plus de 15 personnes, hormis les événements sportifs autorisés, seront interdits. Le télétravail devra être mis en oeuvre sauf quand c'est impossible et il est demandé aux universités de donner autant que possible des cours en ligne. Les écoliers nord-irlandais verront leurs vacances étendues à deux semaines de vacances et reprendront l'école le 2 novembre.

Il convient de le réduire la transmission sans quoi "nous serons dans une situation très difficile très bientôt", a averti Arlene Foster, consciente que ces mesures sont "difficiles et inquiétantes pour beaucoup de gens".

Dans tout le Royaume-Uni, le nouveau coronavirus a fait plus de 43.000 morts, largement plus que dans n'importe quel autre pays d'Europe, et contaminé au moins 635.000 personnes, dont plus de 17.000 enregistrés mardi.

Pression économique

Déjà vertement critiqué pour avoir tardé à instaurer le confinement en mars, le Premier ministre Boris Johnson se trouve cerné entre d'une part scientifiques et opposition qui appellent à un court confinement et d'autre part grogne des professionnels et élus locaux face aux restrictions locales, le tout dans une économie prise à la gorge.

A l'approche des vacances scolaires d'automne, le chef de l'opposition travailliste Keir Starmer a appelé mardi Boris Johnson à mettre en place un confinement "coupe circuit" de "deux ou trois semaines" pour tenter de casser la progression du virus, comme préconisé par les scientifiques qui conseillent le gouvernement.

"Keir Starmer est un opportuniste éhonté qui joue un jeu politique au milieu d'une pandémie mondiale", a rétorqué une source gouvernementale, laissant présager une séance de questions au Premier ministre animée mercredi.

Espérant éviter un nouveau confinement national, le gouvernement conservateur a instauré un système d'alerte à trois niveaux, qui entre en vigueur mercredi, pour simplifier le patchwork de mesures locales.

Le premier niveau, "moyen", correspond aux mesures valables pour toute l'Angleterre. A "élevé", dans les zones actuellement sous restrictions locales, les réunions entre personnes de différents foyers seront proscrites en intérieur.

Dans les régions au niveau "très élevé", comme à Liverpool où les pubs ferment à partir de mercredi, des mesures supplémentaires seront appliquées avec le soutien des autorités locales. D'autres régions, comme l'agglomération de Manchester, risquent de suivre prochainement.  Mais de l'aveu même du médecin-chef pour l'Angleterre Chris Whitty, même ce dernier niveau risque de ne pas suffire.

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