
Voilà un appel qui devrait faire plaisir aux banques européennes, et notamment françaises. « Il est essentiel que nous mettions en œuvre les réformes finales de Bâle III, qui refléteront mieux les risques commerciaux et opérationnels dans nos évaluations des besoins en fonds propres des banques », a déclaré Michael Barr, vice-président de la Réserve fédérale (Fed), en charge de la régulation bancaire aux Etats-Unis.
Jusqu'ici, les banques européennes reprochaient la mise en œuvre incomplète des règles de Bâle III aux Etats-Unis, avec à la clé, une distorsion de concurrence, les banques européennes les appliquant de manière très stricte.
Si la première cause de la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) est incontestablement sa mauvaise de gestion, « un cas d'école » même en la matière, selon le superviseur, c'est bien le fait d'une surveillance très allégée de la banque qui a permis ces fautes de gestion, notamment le placement de la totalité des dépôts sur des obligations peu risquées mais de duration longue.
« L'échec de SVB montre la nécessité d'aller de l'avant dans nos travaux pour améliorer la résilience du système bancaire », a souligné la semaine dernière Michael Barr devant le Congrès des Etats-Unis, selon son discours publié ce lundi. Michael Barr est un connaisseur : il a été l'un architectes de la loi Dodd-Frank, votée après la crise financière de 2008-2009 pour mieux encadrer l'activité des grandes banques, et largement détricotée en 2018 par l'ancien président Donald Trump.
Vent porteur pour Bâle III
« Bâle III, vaste éventail de réformes internationales du secteur bancaire, a été engagé après la crise financière de 2008-2009 afin de renforcer la solidité des banques. De nombreuses mesures ont été prises mais certaines réformes doivent encore être finalisées, tout particulièrement aux Etats-Unis », reconnaît le vice-président de la Fed, récemment nommé par Joe Biden.
Parmi les mesures à mettre en place, une exigence de dette à long terme (au passif du bilan), du moins pour les 30 plus grosses banques américaines, pour disposer « de ressources absorbant les pertes pour soutenir leur stabilisation et permettre une résolution d'une manière qui ne pose pas de risque systémique ».
« Nous devons nous demander pourquoi la banque n'a pas été en mesure de résoudre (...) les problèmes que nous avions identifiés dans un délai suffisant», a-t-il ajouté, en précisant que la résolution des problème « n'est pas le travail des régulateurs mais de la direction et du conseil d'administration de la banque», conclut Michael Barr.
(avec AFP)
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