Fragilisé par ses chaînes de streaming, Disney licencie 7.000 personnes

En quête de rentabilité pour ses plateformes de streaming, dont Disney+ qui a perdu des abonnés pour la première fois de son histoire, Disney a annoncé mercredi le licenciement de 7.000 personnes. La chaîne compte désormais 161,8 millions d'abonnés dans le monde, après en avoir perdu 2,4 millions pendant les trois derniers mois de 2022.
Disney+ compte désormais 161,8 millions d'abonnés dans le monde, après en avoir perdu 2,4 millions pendant les trois derniers mois de 2022.
Disney+ compte désormais 161,8 millions d'abonnés dans le monde, après en avoir perdu 2,4 millions pendant les trois derniers mois de 2022. (Crédits : Dado Ruvic)

Le royaume enchanté ne l'est plus pour 7.000 personnes qui vont être licenciées par l'empire du divertissement, Disney. Ils paient les mauvais résultats de Disney+, la plateforme de streaming, qui a perdu des abonnés pour la première fois de son histoire.

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2,4 millions perdus par Disney+ pendant les trois derniers mois de 2022

Disney+ compte désormais 161,8 millions d'abonnés dans le monde, après en avoir perdu 2,4 millions pendant les trois derniers mois de 2022. C'est la première fois depuis le lancement du service de streaming fin 2019 qu'il ne gagne pas des millions de nouveaux spectateurs au cours du trimestre écoulé.

« Bien que ce soit nécessaire pour faire face aux difficultés actuelles, je ne prends pas cette décision à la légère », a indiqué le directeur général Bob Iger lors d'une conférence téléphonique. « Son ascension météorique est considérée comme l'un des déploiements les plus réussis de l'histoire des médias », s'est-il félicité. Bob Iger, directeur général pendant quinze ans, a lancé le service de streaming en 2019 avant de céder la place à Bob Chapek en 2020 puis de reprendre son poste de DG en 2022 à la demande Disney notamment pour s'attaquer aux problèmes de rentabilité des plateformes.

« Il est temps de mener à bien une autre transformation, pour rationaliser notre formidable activité de streaming et la mettre sur la voie de la croissance durable et de la rentabilité », a détaillé Bob Iger, évoquant la nécessité de « réduire les coûts » et « d'améliorer les marges ». Il a ensuite annoncé le plan social. Le groupe américain employait 190.000 personnes dans le monde en 2021, dont 80% à temps plein, selon son rapport annuel de cette année-là.

Les investisseurs rassurés par le chiffre d'affaires trimestriel

Les investisseurs se sont montrés rassurés : l'action Disney a décollé jusqu'à 8%, avant de se stabiliser à 6% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.

Le marché a aussi accueilli de façon positive les performances financières de Disney pour la période d'octobre à décembre, publiées dans un communiqué mercredi. Le royaume enchanté a réalisé un chiffre d'affaires trimestriel de 23,5 milliards de dollars, mieux qu'espéré par les analystes.

Surtout, les pertes opérationnelles de ses plateformes de streaming (Disney+, ESPN+ et Hulu) sont ressorties moins élevées qu'attendu, à 1 milliard de dollars. « La croissance des abonnés ne sera pas linéaire à chaque trimestre », avait prévenu en novembre Christine McCarthy, directrice financière de Disney, alors que la plateforme star venait de gagner 12 millions d'abonnés en un trimestre.

Des abonnements moins chers, avec de la publicité, pour attirer encore plus de spectateurs

Les applications de streaming font le même constat que des réseaux sociaux comme Snapchat, Facebook ou Instagram: les gains en utilisateurs ne se traduisent plus automatiquement en gains financiers.

Netflix et Disney ont donc lancé en décembre de nouveaux abonnements moins chers, avec de la publicité, pour attirer encore plus de spectateurs et surtout pour diversifier leurs sources de revenus. Disney+ en a profité pour augmenter ses prix, à 10,99 dollars par mois aux Etats-Unis pour son abonnement de base sans pub, contre 7,99 dollars par mois avec la pub.

« Dans notre zèle pour séduire les spectateurs, je pense que nous sommes allés trop loin », a remarqué Bob Iger, évoquant des prix trop bas auparavant. Il a répété que le streaming était « l'avenir », et la « priorité numéro un » de Disney, mais précisé qu'il n'allait pas abandonner les chaînes de télévision et les cinémas « tant qu'elles restent bénéfiques pour nous et nos actionnaires ».

Le patron emblématique a aussi mentionné le « pouvoir sans précédent » que l'ère des plateformes donne aux consommateurs qui peuvent s'abonner pour voir un programme « pour une toute petite somme » et se désabonner facilement ensuite.

 Netflix cherche aussi la bonne martingale

Netflix, le vétéran et leader du secteur, a connu un premier semestre difficile en 2022 en perdant près de 1,2 million d'abonnés, avant de rebondir cet automne et cet hiver. La plateforme compte plus de 230 millions d'abonnés payants, un record, mais son bénéfice net annuel a baissé de 12% à 4,5 milliards.

Le service reste ainsi sous pression « sous forte pression de réaliser de meilleurs résultats pour ses actionnaires » note Paul Verna, analyste chez Insider intelligence, après que « son titre a perdu plus de 50% de sa valeur en 2022 ». Le groupe californien a pris l'année dernière des mesures pour générer de nouvelles sources de revenus, qui devraient porter leurs fruits cette année, à commencer par un nouvel abonnement moins cher, avec publicité.

Spencer Neumann, le directeur financier, espère que la publicité va rapidement représenter 10% du chiffre d'affaires pour commencer, et « bien plus ensuite ». Dans les semaines et mois qui viennent, le service de streaming va en outre obliger les utilisateurs à payer pour ajouter des profils à leur compte, au lieu de partager gratuitement leur mot de passe. « Cela ne va pas être une décision universellement populaire », a reconnu Greg Peters. Le nouveau co-directeur s'attend à une vague de résiliations au début, puis à un retour des consommateurs. « Notre boulot c'est d'avoir toujours plus de titres que les gens veulent absolument voir ».

 (Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 09/02/2023 à 8:15
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Le wokisme jusqu’à la lie…..ils ont oublié que les payeurs étaient des mâles blancs hétérosexuels de 50ans.

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