Depuis l'attaque du 7 octobre perpétrée par le Hamas sur le territoire israélien, qui a fait 1.400 victimes, le nombre de victimes ne cesse de croître, principalement dans la bande de Gaza assiégée par l'armée israélienne. Les combats et les frappes sont montés en intensité depuis la fin de la semaine dernière en préparation de la « troisième phase » de l'opération militaire israélienne, déclenchée lundi avec l'entrée des troupes terrestres dans Gaza.
Les Nations Unies s'alarment
Les deux derniers jours ont notamment été marqués par les bombardements par Israël du camp de réfugiés palestiniens de Jabaliya à Gaza qui a fait des dizaines de morts. Face à ce nouveau drame, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit « atterré ».
« Le secrétaire général est atterré par l'escalade de la violence à Gaza, y compris la mort de Palestiniens, notamment des femmes et des enfants, dans des frappes aériennes israéliennes dans des zones résidentielles du camp de réfugiés de Jabaliya densément peuplé », mardi et mercredi, a déclaré Stéphane Dujarric, son porte-parole. Condamnant « dans les termes les plus forts la mort de civils », Antonio Guterres a répété son appel à « toutes les parties de mettre un terme à ces violences et souffrances choquantes » ainsi que la libération des otages par le Hamas.
Les bombardements de Jabaliya sont « simplement la dernière atrocité en date frappant les habitants de Gaza, où les combats sont entrés dans une phase encore plus terrifiante, avec des conséquences humanitaires de plus en plus épouvantables », a déclaré de son côté dans un communiqué le chef des affaires humanitaires de l'ONU Martin Griffiths. Il a également dénoncé les conditions sanitaires et humanitaires dans la bande de Gaza où « des femmes, des enfants et des hommes meurent de faim, sont traumatisés et tués dans des bombardements » au retour d'un déplacement en Israël et en Cisjordanie, tout en répétant sa condamnation des attaques « brutales » du Hamas du 7 octobre. Selon un bilan fait mardi par l'ONU, seuls 217 camions d'aide étaient entrés à Gaza par Rafah depuis le 21 octobre, contre environ 500 camions qui entraient à Gaza chaque jour avant le 7 octobre.
Les enfants pris dans la tourmente
Le Comité des droits de l'enfant de l'ONU, a également dénoncé « les graves violations des droits des enfants » dans la bande de Gaza, déclarant qu'une « guerre qui tue des milliers d'enfants n'a pas de vainqueur ». Il « condamne fermement l'escalade des attaques d'Israël contre des cibles civiles dans la bande de Gaza, qui ont entraîné la mort de plus de 3.500 enfants depuis le 7 octobre 2023 » et se dit également « profondément préoccupé » par le sort des enfants qui continuent à être retenus en otages par le Hamas.
Le ministère de la Santé du Hamas palestinien a, pour sa part, annoncé mercredi que 8.796 personnes, dont 3.648 enfants, avaient été tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre avec Israël. C'est 261 victimes de plus que lors de son précédent bilan, fait mardi. Ce chiffre n'est néanmoins pas vérifiable en l'état.
Le bilan s'alourdit également du côté de l'armée israélienne, mais sans commune mesure avec les pertes palestiniennes. Tsahal a indiqué ce mercredi que 15 de ses soldats avaient été tués depuis la veille dans la bande de Gaza, où elle multiplie les opérations terrestres dans sa guerre face au Hamas palestinien. « Ces 15 soldats ont été tués durant l'opération militaire dans Gaza depuis mardi », a affirmé un porte-parole de l'armée à l'AFP. L'armée a en outre annoncé qu'un autre soldat avait été tué mercredi « en bordure de la bande de Gaza », sans préciser dans quelles circonstances.
Premières évacuations
Les évacuations de blessés et de ressortissants étrangers ont néanmoins pu débuter au compte-goutte. 76 blessés palestiniens et 335 étrangers et binationaux ont été évacués ce mercredi de Gaza vers l'Egypte, une première depuis le début de la guerre, a déclaré à l'AFP un responsable égyptien. Il a indiqué que six bus avaient pu franchir le poste-frontière de Rafah, l'unique ouverture sur le monde du petit territoire de Gaza qui ne soit pas aux mains d'Israël. C'est moins que prévu initialement.
Le Quai d'Orsay a indiqué que cinq ressortissants français faisaient partie de ce groupe. Et le président des Etats-Unis Joe Biden a annoncé que des citoyens américains avaient aussi pris part à cette évacuation, et a dit « prévoir d'autres départs ces prochains jours ». S'il ne précise pas le nombre d'Américains évacués, il a assuré sur le réseau social X (ex-Twitter) que c'est grâce au « rôle moteur » des Etats-Unis que « des Palestiniens blessés et des citoyens étrangers » ont pu quitter l'enclave.
(Avec AFP)