Le fonds souverain de Norvège, le plus gros fonds du monde, ferme son bureau en Chine

Le fonds souverain de la Norvège ferme son bureau de représentation à Shanghai. Une décision sans incidence sur ses investissements en Chine, assure la Banque de Norvège, et seulement « motivée par des considérations opérationnelles ». Ce fonds d'investissement, au capital colossal de plus de 1.200 milliards d'euros, essaye de peser de son poids pour faire évoluer les entreprises dans lesquelles il investit vers plus d'égalité et de responsabilité environnementale.
Le fonds norvégien possède aujourd'hui plus de 15.200 milliards de couronnes (1.290 milliards d'euros) d'actifs sur la planète et s’affiche ainsi comme le plus gros au monde, juste devant deux fonds chinois.
Le fonds norvégien possède aujourd'hui plus de 15.200 milliards de couronnes (1.290 milliards d'euros) d'actifs sur la planète et s’affiche ainsi comme le plus gros au monde, juste devant deux fonds chinois. (Crédits : Ints Kalnins)

Le fonds souverain norvégien quitte la Chine. Il n'aura ainsi plus de bureau de représentation à Shanghai, comme l'a annoncé la Banque centrale du pays, qui en assure la gestion, ce jeudi 7 septembre dans un communiqué. Il ne disposera désormais plus que de quatre bureaux dans le monde, à Oslo, Londres, New York et Singapour.

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Les raisons de ce départ sont purement techniques. « Au fil des ans, notre bureau de Singapour a été étoffé de sorte à pouvoir se charger de toutes les fonctions opérationnelles, y compris pour la Chine », explique l'organisme.

« Cette décision est motivée par des considérations opérationnelles et n'affecte pas la stratégie d'investissement du fonds dans nos placements en Chine », assure-t-elle.

Fin 2022, le fonds détenait des parts dans environ 850 entreprises chinoises pour une valeur totale de 42 milliards de dollars.

La fermeture de ce bureau, qui comptait huit employés, survient alors que la Chine, deuxième économie mondiale, peine à retrouver un rythme de croissance aussi solide qu'avant la pandémie de Covid. Lestée notamment par une baisse des exportations, la croissance chinoise n'a atteint que 0,8% entre le premier et le deuxième trimestre.

Un début d'année florissant

Le fonds norvégien possède aujourd'hui plus de 15.200 milliards de couronnes (1.290 milliards d'euros) d'actifs sur la planète et s'affiche ainsi comme le plus gros au monde, juste devant deux fonds chinois, d'après le Sovereign Wealth Fund Institute.

Après une année noire en 2022 - plus de 1.600 milliards de couronnes de perdues en un an (151 milliards d'euros) à cause de la guerre en Ukraine, l'inflation élevée et la hausse des taux d'intérêt - le début de l'année lui a été favorable. Il a en effet gagné 1.501 milliards de couronnes (131 milliards d'euros) entre janvier et juillet, soit un rendement de 10%.

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Le fonds est censé faire fructifier les revenus pétro-gaziers de l'État norvégien pour financer les dépenses futures du généreux État-providence. Il est placé pour l'essentiel en actions (71,1% du portefeuille), en obligations (27,1%) et dans une moindre mesure dans l'immobilier (2,3%). Les placements en actions ont connu un rendement de +13,66% grâce en particulier aux valeurs technologiques et au luxe. Ceux en obligations ont eu un rendement de +2,25%, tandis que les investissements immobiliers, affectés par la remontée des taux d'intérêt, ont perdu -4,57%.

Rendre les entreprises plus sociales et vertes

Avec des parts dans plus de 9.000 entreprises dans le monde, le fonds norvégien contrôle environ 1,5% de la capitalisation boursière mondiale. Il veut profiter de son poids pour inciter les entreprises dans lesquelles il investit à réduire les rémunérations excessives de leurs dirigeants. Ainsi, depuis le début de l'année, le fonds a voté contre une rémunération de directeur général sur dix. Et notamment contre celles de James Quincey de Coca-Cola, de Tim Cook d'Apple et de Ramon Laguarta de PepsiCo, selon un rapport interne.

Le fonds fait aussi campagne depuis 2021 pour augmenter le nombre de femmes dans les conseils d'administration des entreprises, ce qui serait directement corrélé à une meilleure gouvernance. « Cette année, nous avons dit [aux entreprises] : "Si vous n'avez même pas une seule femme au conseil d'administration, nous voterons contre vous". Nous intensifierons cette démarche l'année prochaine », a déclaré Carine Smith Ihenacho mi-août Carine Smith Ihenacho, responsable de la gouvernance et de la conformité du fonds, lors d'une interview à Reuters.

Enfin, bien qu'alimenté par les revenus pétro-gaziers de l'État norvégien, le fonds souverain a fait du climat un de ses chevaux de bataille. Il impose ainsi des exigences en la matière dans les entreprises dans lesquelles il investit.

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(Avec agences)

Commentaires 4
à écrit le 08/09/2023 à 9:52
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Rien à faire de fond, plus de femmes , plus d'écologie, moins de salaire et demain plus de quoi ? Plus de sionistes, de blacks ou de lgbt ? Les entreprises ne doivent pas se laisser amadouer par ce genre de fonds

à écrit le 07/09/2023 à 18:12
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capitaliste trotskiste ] caviar?

à écrit le 07/09/2023 à 15:30
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On a le droit de ne pas aimer la soupe chinoise.

à écrit le 07/09/2023 à 15:12
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Très curieux ! Aucun cri de gauche pour hurler contre les capitalistes norvégiens et proposer de les taxer avec une taxe ecolo vu que l'argent vient du fossile...l'indignation selective et opportuniste, très certainement

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