Moscou prend le contrôle de la filiale russe de Danone

La participation dans Danone Russie détenue à l'étranger a été placée sous la « gestion temporaire » de l'agence gouvernementale Rosimoushchestvo, selon un décret du Kremlin. Avec le géant français de l'agroalimentaire, ce sont aussi des actifs de Carlsberg qui passent sous le contrôle de l'Etat russe.
Danone commercialise en Russie du lait et des yaourts sous les marques Danone, Danissimo ou Prostokvashino.
Danone commercialise en Russie du lait et des yaourts sous les marques Danone, Danissimo ou Prostokvashino. (Crédits : Gonzalo Fuentes)

Une page se tourne pour l'industriel français dont la présence en Russie remontait à la chute de l'URSS, en 1992. Le groupe était même parmi les premières multinationales à s'implanter dans le pays. Dimanche, l'Etat russe a annoncé avoir pris le contrôle d'actifs en Russie du groupe. Lors du déclenchement de l'invasion en février 2022, le géant tricolore avait fait le choix de se maintenir dans le pays en guerre. Avant d'annoncer finalement le retrait, en octobre 2022, de son unité « produits laitiers et d'origine végétale », ne conservant que celle de la nutrition infantile. La suite logique de ce désengagement est le rachat des actifs par l'Etat russe qui reprend les activités des enseignes occidentales.

Des dizaines de milliers d'actions appartenant à une filiale russe de Danone sont ainsi placés « temporairement » sous le contrôle de l'Etat russe. Le groupe français, qui n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire de l'agence Reuters, avait indiqué en octobre être en quête d'un repreneur pour ses activités en Russie.

Danone employait 8.000 personnes dans le pays en mars 2022. « Nous maintenons pour l'instant notre activité de production et de distribution de produits laitiers frais et de nutrition infantile, afin de répondre aux besoins alimentaires essentiels des populations civiles », avait justifié, à l'époque, le groupe.

En détail, ce décret précise que 83.292.493.000 actions de « Danone Russie », propriété du groupe « Produits Laitiers Frais Est Europe », toujours selon le décret, sont placées sous le contrôle de l'Etat russe, ainsi que 85.000 autres actions appartenant au groupe « Danone Trade ».

Le géant français avait précisé que cette opération de retrait pourrait « entraîner une dépréciation allant jusqu'à 1 milliard d'euros » dans ses comptes.

Danone commercialise en Russie du lait et des yaourts sous les marques Danone, Danissimo ou Prostokvashino. En 2010, le groupe avait acheté 57,5% du numéro deux russe des produits laitiers, Unimilk (21% de parts de marché et 25 usines).

L'Etat prend le contrôle du capital de Carlsberg

Autre industriel concerné selon le décret russe dimanche, le danois Carlsberg. Selon ce décret signé par Vladimir Poutine et publié sur le portail juridique officiel russe, 98,56% des actions de la brasserie russe Baltika, appartenant à Carlsberg, sont cédées à l'Etat.

Fin juin, le brasseur danois Carlsberg avait annoncé avoir trouvé un repreneur, sans le nommer, pour ses activités en Russie, plus d'un an après avoir annoncé son retrait du pays à la suite de l'offensive russe en Ukraine.

Le groupe avait annoncé fin mars 2022 la mise en vente de ses importantes activités en Russie, où il compte 8.400 employés et détient depuis 2000 la marque russe Baltika.

Ces deux décisions interviennent après que Moscou a déjà pris le contrôle en avril dernier des filiales russes de l'allemand Uniper et du finlandais Fortum, prévenant à l'époque que des actifs occidentaux supplémentaires pourraient être saisis temporairement en représailles aux mesures prises à l'étranger contre des entreprises russes.

Depuis l'attaque de l'Ukraine par la Russie le 24 février et les premières sanctions économiques décrétées par les Occidentaux, de nombreuses multinationales ont quitté la Russie, d'autres y ont suspendu leurs activités, dans les secteurs du pétrole, de l'automobile ou encore du luxe.

(Avec AFP et Reuters)

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Commentaires 7
à écrit le 17/07/2023 à 19:29
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De toutes façons, il n'y certainement pas d'entreprises privées pouvant reprendre des filiales de cette importance en Russie; il ne reste que l'Etat Fédéral ou quelques oligarques; sans doute aucun ne se sentait capable de gérer une entreprise où il ...

à écrit le 17/07/2023 à 13:57
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bien, les administratratifs d'etat vont se charger de la gestion, comme segolene royal duflot et hollande ont gere le nucleaire et le reste..........dans 1 ans, ces deux filiales auront donc disparu

à écrit le 17/07/2023 à 11:25
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Logique. Après avoir institué le pillage du pays, au détriment de ses habitants, ils s'aproprient les biens des étrangers. Mais vu les compétences du pays, pas sûr que les équipements fonctionneront longtemps.

à écrit le 17/07/2023 à 9:52
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Yaourt au goût bulgare en plus.

à écrit le 17/07/2023 à 8:48
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Le yaourt et la bière : des armes de destruction massive...mais pour qui ?

à écrit le 17/07/2023 à 7:16
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Une bonne idée ces prises de contrôles de multinationales privées par les États, cela résoudrait vite le problème de la pollution si du moins les politiciens n'étaient pas pollués eux-mêmes par les intérêts financiers.

à écrit le 17/07/2023 à 3:33
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"Nous allons mettre l'economie Russe a genoux". blm, genie sans bouillir de bercy.

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