Quand le Brexit pousse les entreprises britanniques à relocaliser leurs fournisseurs

Le lobby des industriels britanniques constate que les entreprises manufacturières misent davantage sur des fournisseurs locaux face à d'énormes difficultés logistiques, soulevées par le Brexit, le Covid mais aussi les incertitudes géopolitiques.
Rolls-Royce est l'un des principaux industriels britanniques.
Rolls-Royce est l'un des principaux industriels britanniques. (Crédits : EDGAR SU)

Les conséquences négatives du Brexit sur l'économie britannique ont été abondamment documentées. Quid de certains effets positifs ? Le lobby industriel Make Uk rapporte que les entreprises manufacturières britanniques, touchées par l'envolée des coûts et les conséquences du Brexit, intensifient la « relocalisation » de leur chaine d'approvisionnement en optant davantage pour des fournisseurs locaux.

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Une étude publiée ce mardi par Make UK déplore une « pression incessante sur les chaînes d'approvisionnement des entreprises en raison de l'augmentation des coûts et de l'incertitude géopolitique », qui entraine des délais de livraison « inacceptables ».

40% des fabricants relocalisent leurs fournisseurs

L'augmentation des coûts, notamment avec la hausse des prix des matières premières, mais aussi du transport et de l'énergie, apparait comme le premier facteur de perturbation des chaînes d'approvisionnement. Mais les pénuries de main d'œuvre, notamment dans le personnel de la logistique, et les lenteurs lors du passage aux frontières des marchandises venues de l'UE compliquent et désorganisent également grandement les chaînes logistiques.

En réaction, les fabricants « continuent de relocaliser leurs fournisseurs, 40% l'ont fait au cours de l'année passée et un nombre similaire prévoit de le faire au cours des douze prochains mois », note le lobby industriel dans un communiqué, qui confirme une tendance déjà évoquée dans un précédent rapport en mai.

Très préoccupée par leurs difficultés logistiques, les entreprises britanniques investissent aussi dans des outils technologiques de gestion de leurs approvisionnements et ajustent le nombre de leurs fournisseurs, encore selon Make UK.

Les fournisseurs européens plus réticents à approvisionner le Royaume-Uni

En parallèle, les fournisseurs de l'UE acceptent moins facilement qu'avant le Brexit d'approvisionner les entreprises au Royaume-Uni, ajoute Make UK qui pointe notamment « les relations politiques difficiles » entre Londres et Bruxelles, alors que 20% des fournisseurs du Royaume-Uni sont basés dans l'UE, selon Make UK.

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Le directeur général de Make UK Stephen Phipson compte appeler mardi dans un discours à « réinitialiser les relations politiques et commerciales du Royaume-Uni avec l'UE ». Stephen Phipson salue notamment le compromis entre Londres et Bruxelles, annoncé fin février, concernant les dispositions post-Brexit en Irlande du Nord, et veut y voir « le début d'un nouveau chapitre » entre le Royaume-Uni et l'UE.

En effet, après des mois de tensions, Rishi Sunak et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont présenté fin février un nouvel accord modifiant le protocole nord-irlandais, censé proposer des solutions pratiques aux difficultés d'approvisionnement et inquiétudes politiques créées par l'ancien compromis.

Commentaires 4
à écrit le 08/03/2023 à 7:19
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Mince, c'est l'enfer, ils vont devoir créer des emplois et des entreprises chez eux plutôt qu'à l'autre bout du monde ...franchement pas de bol pour le pays....😉

à écrit le 08/03/2023 à 6:42
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Bonjour Ils y a des tentions sur les approvisionnements de certains matériaux, donc une difficultés plus importantes dans les chaînes logistiques.... dans tout les pays du monde , et dans tout les industries... La GB avec le Brexit s'est un peu...

à écrit le 07/03/2023 à 9:19
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quand un accord a ete signe, il n'a pas a etre renegocie, sauf a devenir caduque, donc il faut tout renegocier; hey, tout le monde sait ce qu'ils se passe sauf van der leyen, a priori!

à écrit le 07/03/2023 à 8:28
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Que les européons continuent de se chamailler avec les britanniques pendant que les chinois, américains, japonais et sud-coréens restent à l'affût d'opportunités économiques sur l'un des plus important marché international...

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