Russie : Poutine veut éliminer la « domination des Occidentaux » dans le monde

L'adoption de cette nouvelle stratégie entérine la profonde rupture qui existe entre la Russie et les pays occidentaux depuis le début de l'assaut contre l'Ukraine.
La « priorité » de la Russie est désormais d'éliminer la « domination » des Etats-Unis et des Occidentaux tout en se décrivant comme une « civilisation » défenseure des russophones.
La « priorité » de la Russie est désormais d'éliminer la « domination » des Etats-Unis et des Occidentaux tout en se décrivant comme une « civilisation » défenseure des russophones. (Crédits : SPUTNIK)

Retour à la guerre froide ! Comme au bon vieux temps de l'URSS, la « priorité » de la Russie est désormais d'éliminer la « domination » des Etats-Unis et des Occidentaux tout en se décrivant comme une « civilisation » défenseure des russophones. C'est ce qui est écrit noir sur blanc dans la nouvelle stratégie de politique étrangère publiée ce vendredi sur le site Internet du Kremlin.

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Elle entérine la profonde rupture qui existe entre Moscou et les pays occidentaux depuis le lancement de l'offensive russe contre l'Ukraine. Les Etats-Unis et l'Occident sont présentées comme étant à l'origine de « menaces existentielles » pour Moscou, sur fond de crise diplomatique liée au conflit en Ukraine.

Dans un document de plus de 40 pages rappelant par son contenu et son langage l'ère de la confrontation entre l'Union soviétique et l'Amérique au siècle dernier, la Russie se pose en rempart du monde russophone face aux Occidentaux accusés de vouloir l'« affaiblir par tous les moyens ».

« Une guerre hybride d'un nouveau genre »

Selon son chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, le nouveau document relève « la nature existentielle des menaces (...) créées par les actions des pays inamicaux », qualifiant les Etats-Unis d'« instigateur principal et chef d'orchestre de la ligne antirusse ».

La nouvelle stratégie de politique étrangère russe repose sur le principe que « les mesures antirusses prises par les pays inamicaux seront constamment combattues, avec sévérité si nécessaire », a-t-il ajouté. Concernant les alliés, la Chine et l'Inde sont désignées comme partenaires clés de Moscou. Les relations avec l'Afrique et l'Amérique latine sont appelées à se développer également.

« L'approfondissement global des liens et de la coordination avec les centres mondiaux de pouvoir et de développement souverains amis situés sur le continent eurasien revêt une importance particulière », est-il indiqué.

En écho au conflit en Ukraine où Moscou affirme vouloir empêcher des exactions contre les populations russophones, le nouveau document présente la Russie comme une « civilisation » ralliant les peuples qui constituent « le monde russe ».

Alors que Vladimir Poutine se présente comme le champion des « valeurs traditionnelles » de l'Eglise orthodoxe face à un Occident présenté comme décadent, la nouvelle doctrine porte aussi le fer dans le domaine moral. Il faut « neutraliser les tentatives d'imposer des principes idéologiques pseudo-humanistes et néolibéraux, qui conduisent à la perte de la spiritualité traditionnelle et des principes moraux », peut-on ainsi lire.

Les relations UE- Chine liées à l'attitude de Pékin face à « la guerre de Poutine »

L'avenir des relations entre l'UE et la Chine dépendra pour une large part de l'attitude de Pékin vis-à-vis de la guerre que livre la Russie à l'Ukraine, a mis en garde jeudi Ursula von der Leyen, tout en jugeant que l'intérêt de l'Europe était de continuer à dialoguer avec le géant asiatique.

La présidente de la Commission européenne doit se rendre la semaine prochaine dans la capitale chinoise, avec le chef de l'Etat français Emmanuel Macron. Ce déplacement intervient deux semaines après celui, en grand pompe, du président chinois Xi Jinping à Moscou où il a loué la « relation spéciale » avec la Russie de Vladimir Poutine.

« Nous devons être francs : la manière dont la Chine continuera de réagir face à la guerre de Poutine sera un facteur déterminant de l'avenir des relations entre l'UE et la Chine », a souligné Ursula von der Leyen dans un discours à Bruxelles.

La Chine, qui n'a jamais dénoncé l'invasion russe de l'Ukraine, a proposé en février un « plan de paix » pour mettre fin à la guerre qui dure depuis plus d'un an mais les États-Unis et l'Europe restent sceptiques quant à sa capacité de jouer un rôle de médiateur. Washington et l'UE ont par ailleurs mis en garde Pékin à plusieurs reprises contre la tentation de fournir des armes à Moscou.

« Loin d'être décontenancé par l'invasion atroce et illégale de l'Ukraine, le président Xi maintient son amitié "sans limite" avec la Russie de Poutine », a souligné le présidente de la Commission européenne.

« La Chine a le devoir de jouer un rôle constructif dans la promotion d'une paix juste. Mais cette paix ne peut être juste que si elle est fondée sur le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine », a-t-elle poursuivi. « Tout plan de paix qui consacrerait les annexions russes n'est tout simplement pas viable », a martelé Ursula von der Leyen qui s'est rendue mi-mars 10 mars à Washington pour des entretiens avec le président Joe Biden.

Les Européens multiplient les contacts avec le président chinois. Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, est actuellement à Pékin. La « voix » de la Chine « doit être écoutée si nous voulons pouvoir mettre fin » à la guerre en Ukraine, a affirmé ce dernier avant de partir pour la capitale chinoise.

Après le chancelier allemand Olaf Scholz en novembre, il est le deuxième dirigeant d'un pays de l'UE à se rendre en Chine depuis le début de la pandémie de Covid 19, il y a plus de trois ans. Selon des sources diplomatiques, un sommet UE-Chine à Pékin est en préparation, mais aucune date n'a encore été fixée. Le président du Conseil européen Charles Michel, qui a été reçu en décembre par Xi Jinping, doit y participer avec la présidente de la Commission.

La relation entre l'UE et la Chine est l'une des « plus complexes et importantes » au monde, a souligné cette dernière dans son discours. Mais elle est devenue « plus distante et plus difficile » au cours des dernières années, a-t-elle déploré.

(AFP)

Commentaires 4
à écrit le 02/04/2023 à 1:07
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POUTINE et ces copains ils savent faire que sa des Armes Nuclèaires ! les Occidentaux ils font pas que sa ! il devrait allez en Retraite POUTINE ! le Dictateur Bielorusse aussi

à écrit le 31/03/2023 à 19:36
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Bonjour, Je crainds qu'ils y a bien longtemps que les occidentaux ne registre plus ce monde ... (Dommage, ils y aurait moins de guerre ) Car a vrais dire , le nombreux d'occidentaux, (population blanche qui vient d'Occident) et en chute libre depui...

à écrit le 31/03/2023 à 17:17
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Les occidentaux...les occidentaux...c'est qui ? L'Europe d'accord, les USA de moins en moins qui depuis Obama font leur propre sauce, le Japon ? La Corée du Sud ? Taiwan ? L'Australie ? Mais ils sont à l'Est...C'est quoi d'abord un occidental ? Un gr...

à écrit le 31/03/2023 à 16:36
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Je lui souhaite bien du courage....Si l'occident "domine" c'est surtout économiquement et culturellement....il peut toujours essayer:) Le monde ne retiendra pas grand chose de lui sauf qu'il aura ramener la Russie 100 ans en arrière car le mal fait n...

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