Le patron de H&M, qui fabrique beaucoup de vêtements au Bangladesh, a demandé au gouvernement du Bangladesh d'augmenter le salaire minimum afin de donner de meilleures conditions de travail à ses travailleurs. Il a cité le devoir de responsabilité de son entreprise. C'est une des annonces éco qui buzzent ce matin (entendu sur BFM Business ce matin, 20 résultats dans Google News).
A-t-on ici un patron philanthropique qui veut faire augmenter les salaires par amour de son prochain?
Hum.
C'est vrai qu'il y a eu des grèves, souvent violentes, d'ouvriers du textile au Bangladesh, et que ces perturbations sont mauvaises pour le business.
Il y a peut-être une autre explication : H&M génère un volume d'affaires très important, et fait donc des économies d'échelles considérables. Il peut répercuter une hausse des salaires sur plus d'unités de volumes, de sorte que ses marges soient moins frappées que ses concurrents. Autrement dit, une hausse du salaire minimum pourrait être un avantage concurrentiel pour H&M.
Dans ce cas-là, cette demande serait motivée par tout sauf la philanthropie. Et avec un effet négatif pour l'emploi et le pouvoir d'achat pour les ouvriers au Bangladesh.
Il n'y a aucun mal à ce qu'un patron soit philanthrope, ou qu'il veuille mettre des bâtons dans les roues à ses concurrents. Mais lorsqu'il demande à l'Etat de faire son travail à sa place, il y a souvent anguille sous roche.