PODCAST Alerte rouge pour l’économie mondiale

HISTOIRES ECONOMIQUES. Le trafic maritime est extrêmement perturbé en mer rouge. Les conséquences pour le commerce international et même pour l'économie s'aggravent. Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter présenté par Mathilde Munos.
Philippe Mabille
(Crédits : AMR ABDALLAH DALSH)


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C'est le branle-bas de combat dans le Golfe d'Aden où il y a eu de nouvelles attaques de navires hier. Les rebelles houthis du Yémen ont affirmé avoir visé deux navires américains. Et ce malgré les représailles menées par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, qui seront bientôt rejoints par une flotte de frégates européennes habilitées à mener des opérations défensives.

La mer Rouge est clairement devenue le point névralgique de l'économie mondiale. Le ministre des finances, Bruno Le Maire a d'ailleurs évoqué ces attaques parmi les causes du ralentissement de la croissance française.

Quel est l'impact sur le transport de marchandises ?

La plupart des armateurs ne passent plus par le Canal de Suez, ce qui les oblige à contourner l'Afrique par le cap de Bonne espérance. Résultat : le prix du fret maritime a doublé et le coût de transport entre la Chine et l'Europe a même été multiplié par quatre en trois mois. On assiste aussi au retour du transport par les airs, avec une forte hausse du trafic des avions cargos, plus onéreux.

Le choc est moins important que celui provoqué par les confinements liés au Covid. Mais, s'il persiste, il pourrait faire augmenter l'inflation dans les pays développés à hauteur de 0,4 point de plus cette année, estime l'OCDE. Ce qui pourrait retarder le calendrier de la baisse des taux par les banques centrales.

L'impact est aussi très important pour l'Egypte

Le président al-Sissi a indiqué hier que les revenus du canal de Suez, l'une des principales rentrées en devises du pays, avaient baissé de 40 à 50% depuis le début de l'année après les attaques des rebelles yéménites.  Habituellement 12 à 15% du trafic mondial transite par le Canal de Suez. Or, le volume commercial utilisant ce passage a diminué de 42% ces deux derniers mois. Il y a moins de porte-conteneurs, et aussi moins de pétroliers en transit.

Inévitablement, cela va se répercuter sur les prix des carburants. Le litre de diesel a déjà augmenté de 10 centimes. L'Agence internationale de l'énergie s'est inquiétée de la faiblesse des stocks mondiaux de pétrole. Il y a un vrai risque de rupture d'approvisionnement.

On le voit, la guerre au Proche Orient commence à avoir un réel impact récessif. Un embrasement dans la région pourrait provoquer un nouveau choc pétrolier. Cette raison économique explique autant que les raisons humanitaires les appels pressants à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

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Philippe Mabille
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